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Pes 2 - Sidi-Saïd 0

Le pacte économique et social n´arrive pas à accoucher, car depuis le temps qu´on en parle, on ne le voit pas sortir des cartons. d´où le titre: PES 2-Sidi-Said 0.
Pourquoi spécialement Sidi-Saïd. C´est que bien que n´étant pas le père du projet, on a l´impression que c´est lui qui le porte à bras-le-corps. Et si donc il ne connaît pas d´aboutissement, c´est que sans doute il a besoin de faire perdurer les choses, les acteurs politiques, notamment les ministres et le chef du gouvernement lui-même ne montrant plus de zèle à boucler le dossier.
On peut dire la même chose de la réforme de la justice. Le chef de l´Etat, lui-même, a marqué sa désapprobation à l´ouverture de l´année judiciaire, en dénonçant les lenteurs, la corruption, voire l´incompétence. D´où il est permis de titrer: RJ 2-Tayeb Belaïz 0. La réforme de la justice piétine, patine, fait du surplace, comme dans une patinoire. Mais direz-vous, ce n´est pas la faute du garde des Sceaux, l´appareil judiciaire est tellement lourd qu´il lui tombe des mains.
Passons à tout autre chose, les réformes du système bancaire et financier. Annoncée en grande pompe depuis plusieurs années, elle comportait entre autres, à partir du 1er septembre 2006, l´obligation de payer par chèque les transactions dont la somme est supérieure ou égale à 50.000 dinars, et ne voilà-t-il pas qu´à la dernière minute, un communiqué laconique du ministère des Finances annule tout simplement cette disposition, sans aucune explication. On apprendra par la suite qu´il est surtout question d´incompétence: les banquiers algériens ne sont pas formés pour une telle mesure. D´où RB 2-Mourad Medelci 0; pourquoi Medelci, tout simplement parce que de tous les grands argentiers du pays, il semblait être celui qui connaît le mieux son affaire, mais apparemment, les bouchakara, ceux qui transportent des sommes astronomiques dans des sacs en cellophane, de couleur noire de préférence, sont plus forts que lui. Nous avons parlé de Sidi-Saïd, de Tayeb Belaïz et de Mourad Medelci, mais on pourrait multiplier les exemples, pour remarquer que pratiquement dans tous les secteurs, les matches ne sont pas à l´avantage des détenteurs de portefeuilles. Deux à zéro; on se contente du chiffre deux, pour ne pas laisser les ministres faire le grand écart, eux qui ont tout le temps de blanchir sous le harnais de leur département, en se faisant une raison de n´être que de simples locataires, sans prétendre pouvoir changer quoi que ce soit. Un ministre passe, un autre le remplace. Non seulement il efface ce qu´ a fait son prédécesseur dès qu´il s´installe aux commandes, mais lui-même mettra un certain temps pour lancer les chantiers des réformes qu´il n´arrivera jamais à concrétiser.
Chakib Khelil lui, n´a pas besoin d´être démenti par les autres, puisque lui-même défendra devant les députés médusés l´abrogation d´une loi qu´il avait fait adopter quelque temps auparavant, en provoquant l´ire des syndicats pétroliers et de Louisa Hanoune. Par conséquent, pour le ministre de l´Energie et accessoirement patron de Sonatrach, le grand écart n´est pas difficile à réaliser. Dix à zéro, et encore.
Si nous n´avons cité que ces quatre ministres, ce n´était pas dans l´idée de désigner des boucs émissaires. En fait rien ne va. C´est tout. Cela dit, le combat de Sidi-Saïd contre le pacte économique et social, ce n´est pas Don Quichotte contre les moulins à vent, vu que ces derniers étaient vrais, alors que le pacte reste virtuel, jusqu´à preuve du contraire.

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