Guerre sans merci contre le piratage des contenus sportifs
En France, le piratage est une affaire sérieuse et la justice ne fait pas de cadeau. En juin 2018, la justice française a interpellé les administrateurs présumés d’une plateforme illégale de streaming sportif, «beinsport-streaming.com » La direction du Groupe Canal+ et RMC Sport (Altice) se sont félicités de l’approche du jugement. Ils saluent le travail effectué par le groupe Cybercriminalité de la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Rennes. Cinq Français, dont le créateur est domicilié à Rennes, ainsi que quatre administrateurs, devront répondre notamment de reproduction ou de diffusion non autorisée de programmes, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de fraude fiscale. Environ 260 000 euros, comptes bancaires et biens immobiliers, avaient été saisis, d’après la même source. «Le piratage des contenus sportifs est un fléau en pleine expansion et multiforme, qui impacte chaque jour davantage l’ensemble de l’écosystème sportif, du sport professionnel au sport amateur, ainsi que l’industrie des médias et de la télévision payante», ont déclaré les quatre acteurs de l’audiovisuel, qui avaient déposé une plainte conjointe. Les créateurs et les administrateurs présumés de «beinsport-streaming.com» seront jugés prochainement par le tribunal correctionnel de Rennes. La plateforme, qui a été fermée par les autorités, proposait une vingtaine de sites pirates, diffusant en streaming de très nombreux programmes et évènements sportifs en direct, en provenance des principaux diffuseurs de sport français. Au cours de leurs six derniers mois d’activité, les sites de «beinsport-streaming.com» ont été visités par près de 500 000 internautes par mois. Les administrateurs se rémunéraient via l’affichage de bannières publicitaires. «Une importante somme d’argent a d’ailleurs été saisie», précise le communiqué. Parmi les infractions qui peuvent être retenues, figurent le délit de contrefaçon en bande organisée, ainsi que celui de blanchiment aggravé. Les mis en cause encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende. «Il est de la responsabilité de tous les acteurs de mener un front commun contre la diffusion frauduleuse des droits de propriété intellectuelle des ayants droit et des diffuseurs officiels». La FIFA a relevé des retransmissions «non autorisées» de la Coupe du monde féminine de football sur la chaîne pirate beoutQ, en réclamant la coopération de l’opérateur Arabsat face à cette violation de la «propriété intellectuelle», a annoncé l’instance dimanche. Ce n’est pas la première fois que la FIFA pointe du doigt beoutQ, une chaîne dont les activités alimentent depuis des mois les poussées de fièvre entre le Qatar et l’Arabie saoudite, ennemis régionaux.