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L’Arabie saoudite coupe les vivres au groupe médiatique du Libanais de Saâd Hariri

Décidément il n’y a pas que l’Algérien Haddad et le Tunisien Karoui qui ont des soucis de financement pour maintenir le cap de leurs groupes médiatiques respectifs. Même le Libanais Hariri a dû fermer son groupe médiatique, créé par son père Rafik Hariri, le Premier ministre libanais assassiné dans un attentat attribué aux Syriens. Cette semaine, la chaîne de télévision libanaise affiliée au Premier ministre Saâd Hariri, Future TV, a cessé d’émettre ses programmes, suite à une grève provoquée par 16 mois de salaires impayés. Depuis trois jours, la télévision privée, principal relais médiatique du Courant du Futur de Hariri, n’a pas diffusé de nouvelles informations et ne passe que des rediffusions.C’est la première grève de l’histoire de la chaîne, créée en 1993 par Rafik Hariri, ancien Premier ministre, milliardaire assassiné en 2005 et père de l’actuel chef du gouvernement libanais.«C’est la première fois qu’un mouvement de ce genre aussi large émerge», a confié un employé, sous couvert de l’anonymat par peur de représailles, précisant que les programmes d’information ainsi que d’autres émissions avaient été arrêtés et que la direction n’avait pas encore répondu aux grévistes. Selon lui, cela fait des années que les paiements sont irréguliers ou incomplets, en raison de la crise financière et la situation a empiré depuis un an et demi dans un secteur en crise. Cela ajoute à la crise que connaissent les institutions affiliées à Hariri. En janvier, le quotidien Al-Moustaqbal, propriété des Hariri, a publié sa dernière édition papier, 20 ans après sa création.Le géant de la construction, Saudi Oger, pierre fondatrice de l’empire des Hariri, s’est effondré en 2017, suite à la perte de tous ses marchés en Arabie saoudite poussant des milliers de ses employés à quitter Riyadh et Djeddah avec des salaires impayés et sans indemnités.Entre-temps, le Premier ministre libanais, Saâd Hariri, a quitté le Liban pour l’Europe, afin d’y passer le week-end en compagnie de son épouse Lara et de célébrer demain l’anniversaire de leur mariage, croit savoir la chaîne Lbci. Or, le paysage médiatique libanais est composé de groupes privés souvent affiliés à au moins un des nombreux partis politiques ou à des groupes communautaires chrétiens, chiites ou sunnites, qui sont souvent source de financement pour les médias, laissant peu de place à une presse indépendante. Le 4 novembre 2017, Saâd Hariri a été invité en Arabie saoudite. Il était séparé de son escorte personnelle, le Premier ministre libanais a été amené au palais de Mohammed Ben Salman, où il a été isolé dans une pièce avec, en face de lui, trois conseillers du prince héritier, des cadres intermédiaires du régime saoudien. Le Premier ministre libanais a ensuite été retenu contre son gré pendant quasiment deux semaines. C’est le début de la fin de la lune de miel entre Hariri et MBS et la fin du groupe financier de la famille Hariri.

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