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Les films primés à Cannes à la maison faute de Croisette et de festival

Faute de festival de Cannes, annulé pour cause d'épidémie et pour satisfaire les milliers de cinéphiles et autres accros à la montée des marches, plusieurs chaînes françaises ont prévu une programmation spéciale aux dates où l'événement aurait dû se tenir (12-23 mai). Seul le film algérien, Chronique des années de braise de Mohamed Lakhdar Hamina n'est pas programmé, pourtant Palme d'or en 1975. D'autres réalisateurs et pas des moindres sont programmés par les chaînes de télévision algériennes. Ainsi, le 20 mai on a vu Douleur et gloire, de Pedro Almodovar (2019). Nommé à six reprises au cours de sa carrière, Pedro Almodovar n'a (encore) jamais reçu la Palme d'or. Poignant, son dernier film n'a ainsi valu sur la Croisette «que» le Prix d'interprétation masculine à son acteur fétiche, Antonio Banderas, jamais meilleur que sous la houlette du réalisateur espagnol. Celui-ci livre son film le plus intime, le plus poétique, peut-être le plus bouleversant de sa carrière. Ce jeudi 21 mai on verra: Les parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy (1964). Un film culte, immense succès à sa sortie, Les Parapluies de Cherbourg a pourtant, à sa naissance, tout d'un pari de réalisateur (pari qui lui vaudra la Palme d'or en 1964): celui de renouveler le genre des «musicals» américains en proposant un projet entièrement chanté (quand les précédents alternaient séquences chantées et dialoguées), en mêlant l'intime et la grande Histoire, en associant sujets graves et mise en scène très colorée. Le film sera programmé sur la chaîne OCS géants, aujourd'hui à 20h40. Depuis vendredi 15 mai et durant près de trois mois, France Télévisions propose sur sa plateforme de VOD, 21 films, visibles gratuitement, qui ont marqué la Quinzaine des réalisateurs, sélection parallèle du festival de Cannes. Une petite révolution pour le service public qui, en février dernier encore, n'avait pas le droit de diffuser gratuitement des films qu'elle avait contribué à produire...ce vendredi France Télévisions propose La Promesse, de Jean-Pierre et Luc Dardenne (1996), troisième film des frères Dardenne: on suit le destin d'Igor qui va devoir choisir entre son père, qui exploite de la main-d'oeuvre immigrée, et sa conscience, lorsqu'un travailleur africain, victime d'une chute lui fait promettre avant de mourir de s'occuper de sa famille. Ce long-métrage, qui va lancer la carrière des frères Dardenne, annonce déjà ce qui fera la spécificité de leur cinéma: style naturaliste à la limite du documentaire, critique sociale, des héros marginaux et loin d'être idéalisés. Mais le film le plus représentatif du festival de Cannes et de sa diversité est Dheepan, de Jacques Audiard (2015). Palme d'Or polémique, récompensé, pour ce qui n'est sans doute pas sa plus grande oeuvre (qu'on songe à De rouille et d'os ou Un prophète, Jacques Audiard a été accusé de livrer une vision caricaturale de la banlieue française pour satisfaire son goût de la violence (à l'écran)...Librement inspiré des «Lettres persanes» de Montesquieu, Dheepan raconte l'exode d'un guerrier tamoul, qui fuit le Sri Lanka en guerre, s'invente une famille pour obtenir un permis de séjour et découvre une cité francilienne entièrement aux mains de dealers. Audiard nous plonge, avec succès, dans un récit d'intégration mêlant thriller et histoire d'amour, le tout gavé à la colère et à la peur. Le film sera diffusé sur OCS Choc, le vendredi 22 mai à 20h40.

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