{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Trois chaînes de télévision irakiennes attaquées à Baghdad

Dur dur de filmer des révolutions. En filmant, tu risques, d’être attaqué par les policiers et en fermant les yeux tu risques d’être attaqué par les manifestants, ce qui s’est passé en partie en Irak, où les bureaux de trois chaînes de télévision irakiennes ont été attaqués ce week-end à Baghdad, lieu d’affrontements mortels entre manifestants et forces de l’ordre depuis près d’une semaine. Les Irakiens réclament le départ du gouvernement, qu’ils jugent corrompu et des réformes économiques. Des chaînes de télévision irakiennes ont été prises pour cible samedi soir à Baghdad. Une attaque contre la presse qui intervient en pleine semaine de manifestations. Locaux saccagés, transmissions coupées et journalistes menacés: plusieurs chaînes de télévision ont raconté comment des hommes armés et masqués s’en étaient pris à elles au beau milieu de la nuit en raison, disent-elles, de leur couverture des manifestations au cours desquelles une centaine de personnes ont été tuées depuis mardi hier. Les médias attaqués ont affirmé ignorer qui sont ces assaillants. Aucune de ces attaques n’a visé des médias internationaux, dont certains ont pris des mesures pour assurer la sécurité de leurs équipes.Avant ces attaques, pendant le week-end, l’Internet a été progressivement coupé à Baghdad et dans l’ensemble du sud du pays gagné par la contestation. Cette déconnexion s’est poursuivie hier, alors même que, selon l’ONG spécialisée dans la cybersécurité NetBlocks, «les Irakiens ont le plus besoin de faire entendre leur voix». Samedi soir, les chaînes en langue arabe privées irakiennes, NRT TV et Al-Dijla, ainsi que la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya, ont annoncé dans des communiqués que leurs locaux à Baghdad avaient été attaqués. NRT TV, basée au Kurdistan (Nord), a raconté que «des hommes armés» avaient détruit «la plupart de ses équipements, interrompant temporairement la diffusion». Après une série de menaces et d’attaques contre des médias en Irak, l’ONU et des défenseurs de la liberté de la presse ont appelé les autorités à empêcher que ne soient «réduits au silence» les journalistes couvrant la vague de contestations. Al-Arabiya a de son côté, diffusé ses images de vidéosurveillance. On y voit une dizaine d’hommes casqués et revêtus de gilets pare-balles entrer dans ses bureaux à Baghdad, jeter des écrans d’ordinateurs à terre et fouiller dans les tiroirs. Al-Arabiya a indiqué avoir obtenu des «assurances» du bureau du Premier ministre, Adel Abdel Mahdi, que cette attaque ferait l’objet d’une enquête. Hier, le Conseil suprême de la magistrature a réclamé «des mesures judiciaires contre ceux qui ont attaqué des chaînes de télévision». La représentante de l’ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, s’est dit «choquée par ces actes de vandalisme et d’intimidation», réclamant «des efforts au gouvernement pour protéger les journalistes». «Des médias libres sont le meilleur rempart pour une démocratie forte». Cette situation pourrait exploser en Egypte où les chaînes, comme Al Jazeera, sont interdites. 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré