{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Avec les criminels de la contrefaçon

Criminalité. Un colloque sur les produits contrefaits écoulés sur le marché algérien s’est tenu cette semaine. A suivre les différentes interventions, douanes, commerce, experts, etc. on constate que les failles sont nombreuses et importantes pour espérer pouvoir juguler ce poison qui menace la santé et même la vie de tout un peuple. Quelques chiffres pour commencer. En 2017, les douanes algériennes ont saisi 724 214 produits contrefaits. En 2018, ce chiffre est tombé à 455 516 produits. Et pour le seul premier trimestre de cette année, les services de douane ont saisi 320 514 produits contrefaits. Première remarque devant ces statistiques en dents de scie. Les saisies sont le plus souvent opérées grâce à des concours de circonstances. Soit la contrefaçon est trop criarde ou apparaît sur les documents et le douanier s’en aperçoit, soit c’est sur la demande d’opérateurs économiques qui réagissent à cette concurrence déloyale. C’est un directeur central des douanes, Djamel Brika, qui en a fait part au colloque. L’autre remarque qui en découle : si l’on connaît le chiffre des saisies, celui des produits qui ont pu passer nos frontières et être commercialisés reste inconnu. Une chose est sûre, le marché algérien est bien fourni en produits contrefaits. Et pas seulement au marché informel. On les trouve même dans certaines grandes surfaces. Du dentifrice au savon en passant par les shampoings pour ne citer que les produits d’hygiène à grande consommation et donc les plus agressifs pour l’être humain, tous sont étalés au grand jour sur les rayonnages des petites et moyennes surfaces qui fleurissent dans le pays. On passe sur les articles de sport, de matériels informatiques, de téléphonie ou de textiles, on se concentre sur des contrefaçons susceptibles d’affecter la santé des consommateurs ou même mettre leur vie en danger. Notamment les faux médicaments et les fausses pièces détachées automobile. Pour les fausses cigarettes, il n’y aura personne pour pleurer les fumeurs, mais pour les livres contrefaits, par exemple, il y a lieu de réagir au plus vite car c’est le mental des Algériens qui est ciblé. Comme on le voit, les dégâts peuvent être considérables à l’échelle d’une nation. Nous ne sommes plus dans le droit commercial uniquement, mais dans la grande criminalité que le gouvernement et l’Etat ont la charge de combattre avec rigueur, constance et fermeté. Vous aurez remarqué que nous n’avons pas cité les associations dites des « consommateurs ». Pour la simple raison qu’elles s’occupent plus à rendre visibles leurs responsables qui ont d’autres ambitions à atteindre. Souvent, c’est une porte d’entrée à une carrière politique. Ils sont plus sur la hausse des prix des fruits et légumes qui font le buzz. C’est plus facile et cela rapporte plus que de mener des enquêtes sur les produits contrefaits vendus sur le marché algérien. D’ailleurs et sauf erreur, aucun représentant de ces associations ne figure parmi les participants à ce colloque. Ceci dit, revenons à la gravité de ce fléau de la contrefaçon. Le colloque n’a pas été assez médiatisé. Pourtant, le sujet mérite un Conseil du gouvernement à partir du moment où il s’agit de la santé et de la vie des citoyens. Et de criminels aussi. D’ailleurs, ce fléau est tellement négligé qu’il n’existe que les contrôleurs de la qualité et des fraudes pour s’en occuper quand ils « peuvent ». C’est-à-dire quand la loi les y autorise. Oui, oui, Mme Kaci Dounia, directrice centrale au ministère du commerce a avoué que leurs « services de contrôles ne sont pas expressément habilités à intervenir dans la lutte contre la contrefaçon ». Néanmoins, ils font ce qu’ils peuvent pour trouver d’autres infractions liées à la fraude, pour sanctionner les prédateurs de la contrefaçon. Pourtant, les pays d’où proviennent ces produits contrefaits sont connus. Ce sont principalement la Turquie, la Chine, le Bengladesh, l’Inde et la Malaisie. Il suffit de mettre en quarantaine dans une même aire de stockage, les importations provenant de ces pays, sans perdre de vue qu’ils peuvent transiter par d’autres pays, afin de procéder calmement aux contrôles nécessaires. Il faudra durcir surtout la loi avec des sanctions dissuasives. En rapport avec les crimes et délits que ce fléau cause. Quelqu’un qui porte atteinte à l’intégrité physique et mentale d’autrui dans le seul but de gagner de l’argent, ne mérite aucune circonstance atténuante !

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré