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Beyrouth déchiquetée, Beyrouth ravagée

Nuit d'horreur dans la capitale libanaise. La moitié de la ville a été rasée par deux explosions. Pourquoi? Comment?...

Apocalypse. Mardi dernier, dans la soirée, deux fortes explosions ont soufflé près de la moitié de Beyrouth, la capitale libanaise. Le gouverneur de la ville, Marwan Abboud, en pleurs a indiqué le lendemain que 300 000 personnes se sont retrouvées sans domicile. Quant au nombre des victimes, il était estimé, hier, dans un bilan provisoire, à 100 morts et 4 000 blessés. Mais que s'est-il passé pour que la nuit à Beyrouth se transforme en enfer? Officiellement, il s'agit de dépôts de «matières explosives entreposées depuis des années» au port de la ville. Il s'agirait de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées non loin d'un important dépôt de feux d'artifice. Ce qui explique que, les déflagrations aient été entendues sur un rayon de 200 kilomètres. Le président libanais, Michel Aoun, a réuni en urgence dans la nuit le Conseil supérieur de défense. Au delà du champ de ruines et de désolation avec un nombre incalculable de morts et de blessés, qu'est devenue une partie de la capitale libanaise, des questions se posent. D'abord ce nuage en forme de champignon qui caractérise les explosions nucléaires qui s'est élevé dans le ciel de Beyrouth peut laisser penser que ce ne sont pas forcément des explosions accidentelles. D'ailleurs, le président américain, Donald Trump, bien informé par ses services de renseignements parle «d'une bombe qui ressemble à un terrible attentat». Il faut dire que la situation du Liban avant ces explosions était préoccupante à plus d'un titre. Sur le plan intérieur, l'effondrement économique aggravé par une corruption généralisée rendait le Liban plus que fragile. Toujours à l'intérieur, l'équilibre entre les différentes communautés religieuses qui faisaient la fierté du pays en terme de cohabitation devenait difficile à maintenir. Aux frontières, la principale menace était agitée par Israël que l'AFP n'hésite pas à qualifier «d'ennemi juré» des Libanais. Depuis 1975, le Liban a connu des répits, mais jamais la paix. L'arrivée massive des quelque un million et demi de réfugiés syriens depuis le début de la crise dans ce pays en 2011 complique davantage le problème au Liban. Ceci étant, il est prématuré de lier la conjoncture politique, ni même les tensions quelles soient communautaires ou avec Israël, avec ces explosions. Surtout que ce pays a proposé son aide au Liban après le cataclysme. Hypocrisie politique? Peut-être, d'autant que cela fait partie du «jeu» politique. La France qui considère ce pays comme faisant partie de sa zone d'influence a envoyé les premiers secours et le président français a annoncé qu'il se rendra aujourd'hui à Beyrouth. Pour Saad Hariri, l'ancien Premier ministre libanais. «Il y a de grands doutes qui entourent cette explosion, son timing, ses circonstances, son emplacement, et l'origine et le stockage du matériel inflammable. Ces doutes ne peuvent pas être écartés par de simples mesures sécuritaires ou judiciaires.» Il ajoute «le plus dangereux dans cela, c'est qu'il y a une décision d'assassiner Beyrouth». De plus il trouve que cette catastrophe intervient deux jours avant le verdict du procès à La Haye (Pays-Bas) des quatre personnes poursuivies pour l'assassinat de son père Rafik Hariri en 2005 qui avait dirigé cinq gouvernements de 1992 à 2004. À ce jour, les commanditaires de son assassinat ne sont pas connus, même si la piste syrienne est toujours mise en avant par les médias occidentaux. Lors de cet assassinat aussi, les grands moyens avaient été utilisés. 1800 kg d'explosifs avaient été chargés dans une camionnette qui explosa au passage de son convoi. Bilan 20 morts et une centaine de blessés en «dommages collatéraux». C'est la triste histoire du pays du Cèdre qui était un exemple de tolérance, de prospérité avec une culture rayonnante, réduit aujourd'hui en cendres. L'Algérie et les Algériens par la voix de leur président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ont exprimé leur compassion et leur solidarité. «C'est avec une profonde tristesse et affliction que j'ai appris la nouvelle des explosions survenues mardi au port de Beyrouth ayant fait plusieurs morts et blessés et des dégâts matériels. En cette douloureuse circonstance, je tiens en mon nom personnel et au nom de l'Algérie, peuple et gouvernement, à vous exprimer et à travers vous au peuple libanais frère et aux familles des victimes nos sincères condoléances et toute notre compassion et solidarité», ce sont les mots du message du président Tebboune au président libanais, Michel Aoun.
Ce qui est à craindre est que ces explosions signent le départ d'une guerre autrement plus tragique et plus durable contre ce pays. C'était dans l'air depuis quelque temps! 

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