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Combien de barrages en Algérie ?

Calcul. Oui, il ne s'agit même pas d'arithmétique. Ni d'algèbre. Il s'agit d'un simple calcul basique. D'une simple addition en comptant sur les doigts. En l'espace de huit jours, l'agence publique APS a publié deux chiffres différents relatifs au nombre de barrages existants en Algérie. Le 4 novembre dernier, l'agence a rapporté la déclaration du directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (Anbt). Il avait affirmé en substance que «l'Algérie compte 81 barrages, d'une capacité de mobilisation globale de huit milliards de m3 d'eau». Il avait même ajouté que «le taux de remplissage des barrages à l'échelle nationale est actuellement estimé à 65%». Pour être encore plus précis, le DG s'exprimait lors des travaux de la 2ème édition du Forum des étudiants et des entreprises, abrité par l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique de Soumâa (W.Blida). Nombre de barrages, leur capacité totale, le taux de remplissage, tout y était. Et puis patatras, huit jours après soit mardi dernier, l'APS revient sur le sujet avec comme source toujours l'Anbt, mais sans citer le DG. «Sur les 65 barrages en exploitation à travers le pays, huit barrages ont dépassé un taux de remplissage de 90%, a fait savoir l'Anbt» écrit l'APS. Les 81 barrages deviennent 65. On poursuit. «D'une manière générale les apports enregistrés durant ce mardi 12 novembre courant, ont atteint les 33. 989.000 m3 à travers le territoire national, engendrant une progression du volume mobilisé dans les barrages, qui est de l'ordre de 4.231,29 millions de m3, soit un taux de remplissage global exceptionnel de 62%...pour un volume d'eau emmagasiné de 4.231,29 millions de m3» ajoute l'APS en citant toujours la même source (sans jeu de mots). Là le taux de remplissage est passé de 65% à 62%. La virgule du taux de volume d'eau est remarquable de précision. On verra pourquoi plus loin. Pour le DG de l'Anbt la capacité de mobilisation d'eau globale de nos barrages est de 8 milliards de m3 et si le volume atteint à ce jour est de 4 milliards comme l'indique l'Anbt sans son DG, le pourcentage «tourne autour» des 50%. En comptant sur les doigts seulement. Non, tout cela n'est pas sérieux. On ne «joue» pas avec l'eau qui est une denrée précieuse dans notre pays semi-aride. On ne balance pas des chiffres, «en veux-tu en voilà» à une opinion publique qui a besoin d'être mieux accompagnée dans sa consommation de manière rationnelle autant que possible. Surtout que lors de sa déclaration du 4 novembre dernier, le DG avait annoncé que l'Anbt allait se «doter prochainement d'un nouveau système de prévision du taux de remplissage des barrages». Plus précis il avait ajouté que «ce nouveau système, prévu à la mise au point, en coordination avec l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique (Blida), dans le cadre d'une convention signée entre les deux parties, permettra de prévenir le taux de remplissage des barrages sur la base du volume des précipitations pluviales, tout en prenant en compte le climat de la région nord -africaine». Ceci explique-t-il cela? Est-ce la faute au système de prévision du taux de remplissage qui ne sera fonctionnel que «prochainement»? Si tel est le cas, tous les chiffres publiés sont sujets à caution. Sauf qu'il ne faut pas un système sophistiqué pour savoir si notre pays dispose de 81 barrages ou de seulement 65. C'est tout simplement affligeant. Comment voulez-vous qu'avec une telle façon de communiquer, atteindre la crédibilité nécessaire auprès des citoyens? L'heure est au changement. A l'effort. Au mérite. Pour faire avancer notre pays dans tous les domaines. Si deux importants organismes étatiques, l'Anbt et l'APS, (l'eau et l'information), continuent de «dribbler» à l'ancienne, quel bel exemple a-t-on là. Les candidats à la présidentielle ne devraient pas négliger, dans leur programme, le domaine des statistiques. Sans des statistiques fiables et des chiffres précis aucun secteur ne pourra progresser. Essayer de faire voler un avion avec des commandes «bricolées». Crash garanti. C'est exactement la même chose pour la gouvernance d'un pays. Comment connaître l'état des stocks? Comment planifier des besoins? Comment éviter les mauvaises surprises? Et on en passe. Nous avons pris ce sujet parce qu'il est d'actualité, mais le même constat peut être fait dans d'autres secteurs. Il serait temps que la précision et la rigueur soient érigées en conditions incontournables et indiscutables dans la gestion à tous les niveaux. A commencer par le secteur étatique qui donne l'exemple!

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