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L’industrie automobile en «CDD»

Une révolution mondiale dans la filière automobile est en cours. Fini les voitures à essence et à diesel. Fini les pneus à air. Que faire de nos usines (SKD et CKD) de montage ? Avec notre récente production de pneus ?...

Fin programmée. La vente des voitures à essence ou au diesel sera interdite en France en 2040. Cela veut dire que le démantèlement des chaînes de production est en cours. Place à la voiture électrique. L’industrie automobile française, c’est plus de 2 millions de voitures neuves annuellement. C’est aussi 340 000 emplois qui, sans une reconversion réussie, seront menacés. Si la France se donne un délai de 20 ans pour atteindre cet objectif –qui n’est pas très loin soit dit en passant- d’autres pays européens sont bien plus en avance. Le Danemark s’est fixé pour date l’année 2030. Pour la Norvège, ce sera en 2025. Idem pour l’Angleterre. Etc. Bien que tous ces délais soient relativement courts, des mesures intermédiaires sont prévues dans plusieurs pays. L’Espagne, la Grèce, le Mexique vont progressivement interdire d’ici 2025, la circulation des voitures à diesel dans les villes. A Paris, ce sera en 2024. Dans à peine 5 ans. Si en France cette fin programmée fait débat, ailleurs dans le monde le changement est inscrit dans une normalité certaine. Les grands constructeurs, Volvo en tête, Toyota, Nissan et d’autres ont déjà abandonné le diesel dans leur production de voitures neuves. Dans le monde occidental, on appelle cela « l’écomobilité » ou transports « verts ». Contre la pollution des carburants. Contre le réchauffement climatique. Le passage de la production de voitures à essence et diesel à la production de la voiture électrique aura de multiples répercussions sur le plan économique et social. Des répercussions qui vont de la production pétrolière jusqu’au chômage, en passant par de nouveaux investissements dans les équipements autoroutiers et même dans la recherche et développement pour une plus grande autonomie des batteries de voitures, sans oublier la rareté des pièces détachées pour les anciennes voitures à essence ou à diesel qui continueront à rouler jusqu’à rendre l’âme. Surtout dans les pays sous-développés ou en voie de développement qui deviendront forcément la plus grande « poubelle » de voitures à énergies fossiles. Ce qui nous amène à évoquer ce secteur automobile qui a commencé récemment en Algérie. Ce n’est pas, à proprement parler, une industrie automobile dans notre pays. C’est du montage de véhicules importés en pièces détachées. Pour ne pas être péjoratif, disons que c’est une étape qui permet de « se faire la main » et tenter de créer un réseau d’équipementiers. Sauf que l’opération a besoin d’être très bien réfléchie et avec un cahier des charges très précis. Pour ne pas s’enfoncer dans une production qui est en train de disparaître ailleurs dans le monde. D’autant qu’il se passe des choses étranges en ce moment dans ce secteur. D’abord, il y a cette augmentation de la valeur des importations des « collections CKD » qui est passée de 1,67 milliard de dollars en 2017 à près de 3 milliards de dollars en 2018. Une hausse qui s’est poursuivie au cours du 1er trimestre de cette année et qui a été de 920 millions de dollars contre 758 millions de dollars à la même période de 2018. Notez cette fâcheuse tendance qu’ont nos autorités à ne publier que la valeur des importations et rien sur les quantités. Toutes les interprétations sont ainsi autorisées. En surfacturations ou hausse de la production. Aux dernières nouvelles, le gouvernement algérien vient de décider la limitation de l’enveloppe financière allouée annuellement à ces importations. Nous avons également appris que notre pays vient d’atteindre l’autosuffisance en matière de carburants qui ne seront plus importés. Cependant, le problème de fond demeure. Le parc national des véhicules existant est de 6 millions de véhicules. A essence et au diesel. A cela s’ajoute une production actuelle, de même type, de l’ordre d’environ de 200 000 véhicules/an. Pas un mot sur cette révolution écologique qui souffle sur l’industrie automobile dans le monde. Il y a comme une équation à résoudre si l’on ne veut pas que notre pays soit pris de court à moyen terme. Un autre investissement dans cette filière est sujet à caution. Une usine de production de pneus est entrée en fonction à Sétif. Elle ambitionne de produire jusqu’à 3 millions de pneus, annuellement, dont elle compte exporter une partie. Or, la marque américaine Général Motors en partenariat avec le groupe français Michelin ont présenté, mardi dernier, un prototype de pneus increvables et sans air qu’ils comptent commercialiser dès 2024. C’est-à-dire dans 5 petites années. C’est une autre révolution dans la révolution automobile. Ne nous sommes-nous pas trompés de train? Il n’est toutefois pas trop tard pour se ressaisir et prendre un ticket du train en partance pour le futur !

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