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Les femmes suisses en colère

Elles viennent de décider une grève nationale. Elles revendiquent, entre autres, l'égalité salariale. On a du mal à imaginer, en Algérie, qu'une enseignante puisse recevoir un salaire inférieur à son collègue masculin. Et pourtant...

Paradoxes. La société suisse est dans tous ses états. Les femmes n'en peuvent plus d'être discriminées par rapport à l'homme. Un vaste mouvement de contestation est actuellement en cours. Une grève générale des femmes actives est annoncée pour le 14 juin prochain. Elles s'opposent principalement contre les inégalités salariales dont elles sont victimes. En effet et à travail égal, leurs salaires sont inférieurs à ceux des hommes. Voilà un pays parmi les plus développés du monde qui fonde sa production sur des biens à forte valeur ajoutée, mais qui considère toujours que la femme est «inférieure» à l'homme. Il faut préciser que la femme suisse n'a obtenu le droit de voter qu'en...1971. Et encore, certaines communes suisses ont pu refuser ce droit jusqu'aux années 1980. Sur ce point et à titre de comparaison, la femme algérienne a obtenu le droit de vote en même temps que l'homme c'est-à-dire dès l'indépendance en 1962. Le manifeste qui appelle les femmes suisses à la grève le 14 juin prochain cite l'exemple de combat des femmes espagnoles (grève en 2018) contre l'écart des salaires qui est de 25%. On trouve également sur cet appel ce cri des femmes suisses: «Nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail. A cause de ces inégalités, nous subissons davantage la précarité, le chômage et la pauvreté. Nous sommes majoritaires dans les emplois précaires et mal payés, mais peu nombreuses à accéder aux postes à responsabilité. Les métiers «féminins» sont dévalorisés, car les compétences requises ne sont pas reconnues. Nous voulons un salaire égal pour un travail de valeur égale».
Dans la foulée, le manifeste évoque également la violence faite aux femmes. Il y a surtout l'accusation «des institutions (suisses) qui ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous (les femmes) n'apparaissons qu'en incise (entre parenthèses. NDLR)». Il y a de quoi être surpris par la condition féminine en Suisse telle qu'elle est décrite. Une condition qui n'a son pareil que dans des pays sous-développés. Du moins le croit-on. L'accès de la femme en politique est lui aussi très restreint. Sur les 246 membres du Parlement fédéral on compte 72 femmes seulement. Alors que le conseil national (chambre basse) est présidé par une femme, Mme Marina Carobbio qui a promis de «s'engager en faveur de l'égalité entre les sexes». Pour ce faire elle a créé une page Web «pour promouvoir leur présence (des femmes) au sommet de la politique suisse». En réalité, les femmes suisses suivent l'exemple des femmes espagnoles qui ont fait grève en 2018 pour les mêmes motifs, à savoir les inégalités salariales. Les Espagnoles ont également inspiré les femmes belges qui ont fait grève le 8 mars dernier pour revendiquer l'égalité des salaires. On peut également citer le cas des femmes islandaises qui ont fait grève en octobre dernier contre «l'écart salarial de 26% en moyenne» entre hommes et femmes. Tous ces exemples qui nous viennent de l'Occident permettent de mieux mesurer les avancées de la condition féminine dans notre pays.
Il n'y a aucune discrimination entre les sexes dans le monde du travail en Algérie. Que ce soit pour l'accès à l'emploi ou pour les salaires. Il y a des secteurs comme l'éducation et la santé ou la proportion des femmes est plus importante que celle des hommes. Elle est loin d'être négligeable dans le secteur de la justice tout en constatant que tous les secteurs sont ouverts aux femmes. La police, la gendarmerie, l'armée, l'aviation civile, etc. S'agissant du combat contre les violences faites aux femmes, celui-ci est mené de la même façon en Algérie que dans les pays développés que nous avons vus plus haut. D'autre part, la représentation féminine en politique a connu en Algérie un saut plus qu'appréciable dès 2012. Alors qu'elle est à la traîne, comme nous l'avons vu, en Occident. D'autres avancées méritent d'être signalées comme le net recul de la polygamie depuis que l'accord de la première épouse est exigé. Ou encore la suppression de la tutelle. Ou encore le paiement de la pension alimentaire par le Trésor public dans les cas avérés de retards de versements par le conjoint. Ceci ne veut pas dire que la femme algérienne n'a plus de combats à mener. La pression sociétale qu'elle subit est multiforme et de manière sournoise. Même dans ce cas, la solution se trouve chez la femme elle-même. Dans l'éducation qu'elle donne à ses enfants. C'est malgré tout un vaste sujet. Nous ne terminerons pas sans dire que la condition féminine dans notre pays n'a rien à envier à celle des pays développés. Bien que, pour parfaire, des efforts supplémentaires sont nécessaires!

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