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De la torture à l’école?

Certains parents d’élèves sont étourdis par les caprices de leurs gosses.

Rien n’est plus moche que des éducateurs ou des enseignants soient poursuivis pour des faits avérés. Alors, il faut imaginer la réaction de ces personnes lorsque les soi-disant faits sont imaginaires ! Une catastrophe ! C’est pourquoi, avant de noter la plainte, l’officier de permanence ou le parquetier croient bien faire en insistant sur la véracité des faits. Même quand les adolescents se plaignent des mauvais traitements reçus au sein des établissements scolaires, ils justifient leurs « châtiments » par les sabotages du personnel ou des profs. Cette fois, c’est une surveillante générale qui a été convoquée à la barre en comparution immédiate, pour avoir distribué des coups et blessures. La mère, remontée par une fille capricieuse comme jamais une élève ne l’aurait été, parle des notes trafiquées (ce genre de parent ne vous donnera jamais de détails croustillants de l’opération « trafic ») et donc une volonté manifeste de nuire à l’élève Nassima D.
La brave, déjà inculpée est une surveillante générale genre vieille fille qui ne vit que pour elle, et donc, n’a pas une minute à perdre avec des élèves j’m’en foutistes ! Elle bosse comme une bonne qui a une famille nombreuse à nourrir, à loger et à blanchir, dans un collège d’enseignement moyen implanté quelque part dans la basse Mitidja.
Son quotidien est déjà lourd. Son boulot est le même à longueur d’année : bus, boulot, popote et dodo ! Son rêve est de bien se comporter devant les membres de sa famille, surtout si cette famille est réputée comme conservatrice à l’extrême. D’ailleurs, ce détail sera plus tard très développé par Maître Maâchou, lors de son admirable intervention qui a illuminé le tribunal. Elle est inculpée de coups et blessures volontaires à l’encontre de Nassima D., 15 ans. Elle a d’ailleurs affirmé que le 2 du mois passé, elle avait reçu une raclée de la part de Djamila N.
Évidemment, cette dernière nie les coups et encore moins l’usage de bâton recouvert de caoutchouc. Il n’y avait ni témoins ni traces, seul un certificat médical de 10 jours d’incapacité était brandi.
Document récusé par l’avocat de l’inculpée car délivré par le service des urgences et non pas par le médecin légiste. Comme tout le monde le sait et que certains oublient fréquemment, les châtiments corporels dans les établissements scolaires sont interdits. Mais, au fait, que reprochait la « sur-gé » à la collégienne ? Deux versions ; celle de la victime : « Elle m’a reproché d’avoir pointé l’index sur la prof de sciences naturelles. laquelle ne m’a pas donné la note méritée », raconte, les yeux larmoyants, qui menaçaient de noyer son petit minois brun, Sabrina. - « Ce n’est pas vrai. Je lui ai rappelé que les compos étaient corrigées par deux profs. Les deux notes étant souvent différentes, je n’ai pas levé la main sur elle, encore moins, un bâton » ! se défend l’éducatrice qui a été choquée au moment où le père de l’élève-victime avait demandé que l’on applique la loi de l’... ONU à l’encontre du bourreau de sa fille. Le président rappelle à l’ordre le papa sur la demande d’application de la loi qui est du seul ressort du... procureur lequel a sous la main, le Code pénal, rien de plus. La plaidoirie de Maître Kamel Maâchou est vive.
Elle a soulevé une non moins vive réplique du procureur, qui n’a pas apprécié le cours de déontologie donné par le malin avocat d’Alger.
Ce dernier a tout de même bien défendu sa cliente qui risquait la prison ferme . « Ce n’est pas possible de voir des éducatrices traînées à la barre avec tout le cortège de convocations, d’attente, d’audiences reportées, d’auditions répétées... » s’est écrié le longiligne défenseur qui a expressément demandé la relaxe de sa cliente, blanche comme la récente neige tombée sur les Hauts-Plateaux de l’Ouest du pays ce mardi 28 janvier 2020.
Madame attendra la mise en examen et la relaxe est prononcée à la grande joie de l’avocat, qui passera sa grosse main sur son bouc « poivre et sel », et de sa cliente qui faisait une moue, mais alors une moue, je ne vous dis pas !
Le plaignant, lui, fait une tête, celle de quelqu’un qui en veut à la justice de ne pas lui avoir donné gain de cause, face à une éducatrice qu’il hait au plus haut degré, une haine née de l’unique fait que cette femme ait levé la main sur sa chair...

De Quoi j'me Mêle

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