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Décidée à mordre, l’avocate !

Maître Leïla Beldjillali était vraiment en forme, ce mardi 7 janvier 2020. En défendant vaillamment son client, elle ne fit que son boulot et un boulot de poids !

Dans tout procès mettant en scène, un fils et son père ou un autre ascendant, l’avocat chargé de défendre les intérêts de l’une des parties en présence, entre dans ses petits souliers et ne saura jamais les limites de son intervention. Et pourtant, le conseil désigné, ne sera pas un pantin. Il a été payé pour effectuer parfois du « sale » travail, il le fera bon gré, mal gré. Maître Leïla Beldjillali, l’avocate d’Alger, était sagement assise très tôt dans la salle d’audience de la cour du Ruisseau –Alger. Elle réfléchissait au moyen de savoir prendre le bon côté de la composition correctionnelle pour essayer de la convaincre du bien-fondé de la cause qu’elle défendait bec et ongles. Une cause qui consiste à trier le « qui dit vrai, du papa ou du fiston, » autour d’une drôle d’histoire d’une grosse escroquerie du fils et le père, patron d’une grande entreprise commerciale qui a vu trop de verbes et de méchants qualificatifs prendre le dessus, au lieu de la raison.
L’escroquerie et l’émission de chèque sans provision sont punis, à travers l’article 372 du Code pénal qui dispose que : «Quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou fausses qualités, soit en employant des manœuvres frauduleuses pour persuader l’existence de fausse entreprise, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaire, ou pour faire naître l’espérance ou la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre événement chimérique, se fait remettre ou délivrer, ou tente de se faire remettre ou délivrer des fonds, des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et, par un de ces moyens, escroque ou tente d’escroquer la totalité ou une partie de la fortune d’autrui est puni d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus, et d’une amende de 500 à 20 000 DA. Si le délit est commis par une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission d’action, obligations, bons, parts ou titres quelconques soit d’une société, soit d’une entreprise commerciale ou industrielle, l’emprisonnement peut être porté à
10 années et l’amende à 200 000 DA.
Dans tous les cas, les coupables peuvent, en outre, être frappés, pour un an au moins et cinq ans au plus, de l’interdiction de tout ou de partie des droits mentionnés à l’article 14 de l’interdiction de séjour ».
Quotidiennement, nos tribunaux et cours de justice connaissent des procès où la discorde et la haine entre proches parents marquent les esprits des gens qui regardent bêtement les évènements se dérouler comme des feuilletons. « On ne peut effacer du revers de la main, des décennies d’efforts, de travail, de lourds sacrifices et des années d’économies, par une décision prise sur un coup de tête d’un fils ambitieux et pardessus tout, ingrat qui a ôté, outre l ’autorité paternelle, tous les biens de la famille ! » s’est insurgée maître Beldjillali qui a plaidé certes, l’ingratitude du fils envers le père, mais surtout les points de droit qu’elle a largement soulignés à travers les exemples de méchanceté et de désobéissance de l’enfant qui s’est comporté comme un vulgaire malappris. Il s’est même permis de délivrer des chèques de 20 milliards de centimes à chaque héritier ! « C’est fini, maître ? » dit, entre les dents, le président. Le tout dit sur un ton rassurant qui ne veut nullement signifier que la cour est désarmée, voire impuissante. Elle est en pleine forme en ce midi plutôt calme car le bruit venant de la salle « des pas perdus », avait disparu, peu à peu, laissant un vide bénéfique pour le travail. Mieux !
Le brouhaha s’est glissé de la salle « des pas perdus », pour se déplacer vers le terre-plein de la cour où discutaient à bâtons rompus, les gens agglutinés autour des greffiers, à propos de l’arrêt de travail, de sa suspension ou pas.
L’avocate qui avait un haut-le-cœur, en évoquant le problème créé de toutes pièces par le garnement et attisé par la faiblesse du papa dépassé par les évènements, la richesse, la trahison et les problèmes nés de cette fâcheuse situation, a tout entrepris pour que les trois juges saisissent bien le fond de l’affaire, surtout que le père a écopé d‘une peine d’emprisonnement ferme de deux ans pour « émission de chèque sans provision ». Ce sera suffisant pour le président de la composition pénale de la cour d’Alger qui met enfin le dossier en examen pour mardi prochain.

De Quoi j'me Mêle

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