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Haut les mains, flic!

Saoul et gai, Dahmane R. 29 ans, aurait pu connaître une fin affreuse n'était-ce...

Les jeunes qui picolent dans des endroits isolés pour ne pas être pris le nez dans le verre, devraient réfléchir à leur vie, car les malfaiteurs se trouvent là où on pense qu'ils n'y sont pas, et alors là, bonjour les ennuis, les désagréments, les peurs bleues et les va-et-vient taule-parquet! Dahmane R. est un chômeur qui avait consommé, deux heures auparavant, près de deux litres de vin rouge et plus d'une demi-douzaine de canettes de bière, avant de se diriger tout droit vers un flic de faction devant le siège de la sûreté urbaine, pour le tenir en joue avec un poignard, le temps que le policier ne s'aperçoive de l'état d'ivresse de l'agresseur... Et force est restée à la loi! Le jour du procès, la salle était noire de monde dont la majorité est venue voir ce brave et courageux «guerrier», s'attaquer à la police, devant sa porte! Mais ces gens n'étaient pas au courant des faits. Interrogé, l'inculpé s'exclama à la barre qu'il avait été battu, après qu'on lui ait enlevé le mobile! «Madame la présidente, je suis victime d'une vile agression où on m'a volé mes économies», a presque pleuré l'inculpé.
La juge a trouvé deux minutes pour faire de l'humour, histoire de dégeler l'atmosphère, que seul, Me Mohamed Djediat, le défenseur de Dahmani R. domine, car il avait sa petite idée sur la suite des débats: «Dites, un peu, inculpé! Nous avons l'impression que vous vous moquez de tous ici, en arguant du fait que vous avez été battu par les flics, et surtout qu'on vous avait vu aborder la sentinelle, un couteau à la main, à deux mètres du commissariat, pour de graves menaces de remise du klash ?» Le détenu ne dit mot, après la détention préventive où le gus fit mille et un calculs! Il se taira encore plus longtemps lorsque la magistrate enfoncera le clou en quittant le côté humoristique de l'affaire pour balancer, le regard brillant et regardant, bien au fond des yeux, Dahmane R: «Il est vrai que vous aviez ingurgité près de deux litres et demi d'alcool, qu'il fallait une dose supérieure à la normale, de cran d'... arrêt pour menacer à l‘aide d'un poignard, un policier dans l'exercice de ses fonctions!» mâchonne la juge qui brandit au passage l'arme du bonhomme, comme pour appuyer ses dires et peut-être même, pour justifier plus tard le verdict, à moins que la défense ne sorte de sa gibecière les ingrédients qu'il faut pour battre en brèche les durs arguments du procureur! D'ailleurs, ce dernier s'attardera plutôt sur la menace à l'aide d'une arme blanche à l'encontre d'un policier, que sur le délit de l'état d'ivresse. Il réclamera une peine d'emprisonnement ferme de 2 ans. Ce ne sera pas l'avis du défenseur qui avait, dans son sac, plus d'un tour! Me Mohamed Djediat, l'avocat de Dahmane R. trouve peu raisonnable qu'un jeune ivre mort, armé seulement d'un couteau de cuisine, même si c'était à longue lame, attaque de front un policier devant un commissariat, cela ne peut être qu'un aliéné mental ou un inconscient. Puis, l'avocat de la rue «Patrice Lumumba» de la capitale, va tenter de dédramatiser en assurant que le détenu était revenu de loin car il aurait pu «être abattu sur place», surtout dans les parages du quartier où se trouve la sûreté urbaine, qui a connu, il y a un peu plus de 20 ans, une période noire et risquée». Effectuant de véritables émouvantes envolées, l'avocat passera 10 bonnes minutes à lancer des anecdotes «à propos d'imbéciles, ignares qui adorent jouer avec le feu sans mesurer le risque qu'ils encourent en s'adonnant à la prise du nectar de Bacchus, et en allant s'attaquer à des agents de police formés en tout, sauf de voir un jeune saoul s'approcher d'eux et jouer avec sa vie».
Me Djediat avait promis au début de sa plaidoirie, de ne pas être long, car il savait pertinemment que la juge du lundi n'était pas née de la dernière pluie, et donc, il ne fallait que plaider le minimum. Il a clôturé son intervention, par le fait qu'il valait mieux arrêter à la demande d'octroi des circonstances atténuantes, que de s'étaler dans le vide».

De Quoi j'me Mêle

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