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Cité introuvable.

Lâche fuyard!

Un piéton introuvable a été la cause principale de la mort d'un chauffeur percuté par un automobiliste qui voulait l'éviter!


Les accidents de la route continuent de faire l'actualité. Selon la seule Dgsn, le bilan de la semaine dernière donne 22 décès et 1229 blessés! C'est beaucoup pour un pays qui vit au ralenti. Les efforts consentis par les autorités compétentes de notre pays qui traverse depuis maintenant, 115 journées infernales à cause de cette pandémie qui semble s'être bien installée par la faute (encore!) d'imbéciles, d'étourdis, qui perturbent l'inlassable boulot de nos vaillants médecins, infirmiers et autres gens hospitaliers par leur indiscipline, leur «j-'m'en-foutisme»,! Aujourd'hui, dans une salle d'audience quasi déserte, on juge un inculpé d'homicide involontaire fait prévu et puni par l'article 288 du Code pénal! L'inculpé, un homme de taille moyenne, de 47 ans, semble malheureux et affligé. Fakher.D. Se morfond depuis l'accident. Il a les yeux rouges et vitreux parce que depuis qu'il a appris que le malheureux piéton a succombé à ses blessures et que le fautif n'a pas encore été pris. Il en a carrément perdu le sommeil.
Le juge débutera par la lecture du procès-verbal de la police judiciaire qui a valu par sa clarté. Fixant à un moment maître Mohamed Djediat et Nassima Aïd, les deux conseils qui sont debout côte à côte, le président a bien expliqué qu'il s'agissait d'un homicide involontaire survenu à la suite d'un stupide accident de la circulation. Le magistrat revint aux débats qui tourneront autour de l'emplacement de l'inculpé et du lâche piéton et des témoignages. II apparaît, d'après maître Djediat, «que le véhicule avait quitté la chaussée, le chauffeur ayant tenté d'éviter un imbécile toujours activement recherché, qui marchait imprudemment sur la caillasse, avait braqué en toute dernière seconde le volant et donc percuta de plein fouet le véhicule venant en sens inverse». Ainsi, le sinistre a eu lieu à la sortie du village, qui, apparemment, ne présentait aucun danger:
«C'est cela le destin!», avait clamé Maître Djediat ému devant un tel sinistre regrettable: «Mais alors que faisait précisément, là, le fameux piéton, évité par le chauffeur qui ne put éviter deux accidents à la fois?» devait s'écrier plus tard le défenseur de l'inculpé. Maître Aïd, l'avocate de Chéraga, pour la partie civile, suivait sans intervenir, car elle savait que le vrai responsable n'était pas là en vue de rendre compte de sa faute! Maître Djediat répondra de suite que ce fuyard aurait pu au moins être au chevet du blessé grave, au moment des faits:
«Il y a là, un délit de non-assistance à personne en danger et un autre, l'état de fuite!» a articulé l'avocat de la rue Patrice Lumumba d'Alger qui n'a pas oublié de saluer le courage de l'inculpé qui a eu la sagesse de ne pas paniquer en récitant avec énormément d'émotion, l'accident et ses conséquences dramatiques. Il aura été concis, précis, et surtout honnête dans son récit. Il s'est voulu le principal acteur et témoin de l'accident: «Je peux vous affirmer que c'est que de l'accident, je ne garde que la tentative désespérée d'évitement du monsieur qui marchait à droite et m'a poussé à changer de direction pour frapper de plein fouet, la voiture de la victime.» Il était las d'avoir à raconter, encore une fois, les atroces images ancrées à jamais dans son subconscient. Le juge en a eu pour son dossier. «A part le mort et l'état de fuite, il n'y avait rien d'extraordinaire, ni encore moins de faits marquants. Il y a une famille frappée de plain-pied par le deuil, les larmes et la dévastation! Une famille qui a perdu un être cher à cause de la stupidité car, comment expliquer à une veuve meurtrie qu'un imprudent piéton a été la cause du décès? Que faisait en ce moment précis, ce piéton qui a pris le large à la vue de la catastrophe?» a déclaré maître Djediat, relayé peu après par maître Aïd: «Nous avons tous été frappés par l'attitude digne, mais éprouvée de la jeune veuve et de la maman plus que démontée par la mort de son fils unique. Un enfant qu'elle a marié jeune dans le but évident qu'il fonde un doux foyer paisible. C'est un accident, oui, qui peut arriver à n'importe quel chauffeur, mais cela pouvait être évité!». Le verdict a été mis en examen, le juge ayant préféré tempérer avant de décider. Le procureur s'en est tenu en des demandes sèches: six mois d'emprisonnement ferme! Pour ce qui est des dommages et intérêts, le magistrat n'aura, juste après avoir prononcé la sentence, qu'à appliquer le barème en vigueur.

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