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Que du bonheur, cette relaxe !

Voilà un malheureux justiciable qui a souffert le martyre parce que les magistrats n’ont jamais lu le dossier !

Miloud dit «Rachid». M. est un associé de Mohamed. C. un commerçant avec qui il a grandi à El Harrach, dans la plus pure tradition des hommes de l’ex «Maison Carrée», ce légendaire quartier populeux et populaire qui a enfanté des dizaines et des dizaines d’enfants, devenus d’adorables adolescents, qui sont arrivés à l’âge adulte, prêts à fonder une vraie famille, qui n’a rien à voir avec celles qui ont connu les privations et les frustrations de toutes sortes.
Les deux voisins et copains ont grandi la main dans la main, ne se refusant rien, ne se sourcillant de rien d’autre que faire de juteuses affaires, à l’époque des «cabas» en provenance d’Istanbul et autres Kuala Lampur et Changhai. C’était la belle époque de l’informel où tout le monde trouvait son compte. Du simple steward au flic et douanier des frontières, malgré toutes les précautions prises, la marchandise arrivait et passait sous le nez de la morale.
Le dieu argent et le prophète dinar faisaient le nécessaire et tout le monde y trouvait son compte sauf, malheureusement les... impôts et le licite !
Les affaires vont bon train entre les deux braves Harrachis et les bénéfices aussi. Nous sommes en 2014, en décembre.
Les relations entre les deux associés tombent cependant dans la morosité. Miloud, avec son caractère de jovial bon enfant, ne sait pas que les relations avec son ami, frère, associé, homme de confiance, se dégradent de jour en jour. Rien de spécial n’est à signaler, sauf que le mois de décembre 2014, une bonne vieille femme proche de Mohamed C. se plaint de l’émission d’un chèque en bois. Il faut préciser que si Miloud ne sait pas ce que c’est une poursuite judiciaire, Mohamed C, lui, nage en pleines vagues judiciaires. On peut même avancer que c’est un récidiviste en matière d’escroquerie.
Le pauvre Miloud ignorait ce jour-là, qu’il allait passer ses plus mauvaises années, car son associé a signé à sa place le chèque remis à la dame qui déclarera plus tard au juge d’instruction qu’elle ne connaissait pas ce Miloud. Ayant été convoqué par la justice, il tomba du ciel.
L’escroquerie et l’émission de chèque sans provision sont un énergique fait prévu et puni par l’article 372 qui dispose que : «Quiconque, soit en faisant usage de faux noms ou fausses qualités, soit en employant des manœuvres frauduleuses pour persuader l’existence de fausse entreprise, d’un pouvoir ou d’un crédit imaginaire, ou pour faire naître l’espérance ou la crainte d’un succès, d’un accident ou de tout autre événement chimérique, se fait remettre ou délivrer, ou tente de se faire remettre ou délivrer des fonds, des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et, par un de ces moyens, escroque ou tente d’escroquer la totalité ou une partie de la fortune d’autrui est puni d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus, et d’une amende de cinq cents (500) à vingt mille (20 000) DA. Si le délit est commis par une personne ayant fait appel au public en vue de l’émission d’action, obligations, bons, parts ou titres quelconques soit d’une société, soit d’une entreprise commerciale ou industrielle, l’emprisonnement peut être porté à 10 années et l’amende à deux cent mille (200 000)DA Dans tous les cas, les coupables peuvent, en outre, être frappés, pour un an au moins et cinq ans au plus, de l’interdiction de tout ou de partie des droits mentionnés à l’article 14 de l’interdiction de séjour ». A la sortie de chez le magistrat instructeur, Mohamed lui expliqua qu’il avait l’intention de finir ses jours chez la « perfide Albion » !
Par conséquent, il se devait de prendre les devants et prendre toutes les dispositions au cas où... Ecœuré, Miloud se dirigea droit sur «Bâb Essebt», dans «la ville des Roses» là où se trouvait le cabinet de l’excellent conseil, maître Djamila Dahmoun qui lui recommanda le calme : «Lorsqu’on n’a rien à se reprocher, la sérénité est le meilleur avocat !» conseilla-t-elle, avant de faire du boulot de titan au moment des plaidoiries. Au moment où il fit de la taule, et pour rien encore une fois, arguant du seul fait de la «contrainte par corps» alors que l’affaire était en examen à la Cour suprême, maître Djahmoun se démena comme elle put, usant du seul droit, hélas, Miloud ne sortira de prison, qu’une fois la «dette payée rubis sur l’ongle !» Et seul Allah savait qu’il ne devait rien à personne ! Vint le jour du renvoi de la Cour suprême dont les juges ont cassé l’arrêt de Nadia Ghemoufi qui n’avait pas très bien lu son dossier ! Et en 2019, au mois d’octobre, Miloud est enfin rétabli dans ses droits !
Une remarque cependant : ce dossier fut ouvert juste après le limogeage de Belgacem Zeghmati, alors puissant procureur général d’Alger et fermé avec le retour du même homme, devenu ministre de la Justice !

De Quoi j'me Mêle

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