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LIVRE PARIS (17-20 MARS 2016), NOUVELLE APPELLATION DU SALON DU LIVRE DE PARIS

Et si Constantine était le passé, le présent et le futur?...

Oui, quelle belle découverte et que de conditions éducatives, il faudrait alors créer pour apprendre à tous la joie d'apprendre à lire et à aimer la connaissance, au-delà de soi-même!

Notre société, abandonnée à elle-même, se recroquevillant dans les futilités et les tristesses de la vie quotidienne, risque de s'appauvrir l'esprit tandis qu'un monde, très inventif et concurrent, la presse pourtant à savoir parfaitement le présent - qui passe déjà - pour comprendre et agir. Ailleurs, malgré tant de différences spécifiques, on pense , on écrit et on publie dans la solidarité, la confiance, l'échange et le respect de l'autre. On a pu le voir et le constater, quitte à l'analyser plus profondément et en souligner les défaillances...

«Fêter le Livre»
D'abord, le 36e «Salon du Livre de Paris» a un nouveau nom et c'est «Livre Paris 2016». Il est complètement rénové: nouvel aménagement, nouvelle scénographie, des scènes littéraires agréables et très instructives, des espaces de rencontres culturelles et parfois inattendues dès que l'actualité est évoquée et «tient en un mot: Résistance(s). Parce qu'éclairer, c'est résister. Résister pour la culture, l'ouverture, la transmission et le partage.» «L'acte de résister», slogan du «Livre Paris 2016» est dans les livres de littérature, d'art et de sciences, dans la bande dessinée, la littérature jeunesse et, à l'évidence, dans toutes les publications, même celles spécifiques à la gastronomie et... à la calligraphie arabe des noms et prénoms en d'autres langues!
Et surtout, bonheur des bonheurs, des stands accueillants, comblés de livres et particulièrement pleins d'auteurs affables qui sont sollicités par les visiteurs connaisseurs, enthousiastes, avides de lectures, vivement intéressés et exigeants et par les médias spécialisés et spontanés. Ces stands représentent de nombreuses maisons d'éditions des régions de France et de plusieurs pays, en signe d'échange et d'ouverture au monde et aux autres cultures. C'est le cas, par exemple, de la Corée du Sud (20 éditeurs, 30 écrivains [12 femmes, 18 hommes]) dont la littérature a été mise à l'honneur cette année au «Livre Paris», de même que les deux villes congolaises emblématiques invitées Brazzaville et Pointe-Noire (22 auteurs, projet piloté par «Livres et Auteurs du Bassin du Congo» et la «Librairie Galerie Congo) pour les Lettres Africaines et aussi la ville algérienne «invitée spéciale», Constantine, capitale de la culture Arabe en 2015. Dans son éditorial écrit, Vincent Montagne, président de Livre Paris 2016, président du Syndicat National des Éditeurs (SNE), conclut avec une conviction pleine d'espérance: «Réenchanter le Salon, c'est aussi permettre à tous les professionnels du livre de se le réapproprier. C'est aussi leur donner l'occasion de manifester la solidarité de la chaîne du livre. Car c'est en étant tous unis que nous parviendrons à défendre nos idées, aux niveaux national et international et plus largement à susciter ce goût du livre et le plaisir de lire. En d'autres termes, fêter les livres.»

«Constantine se donne à lire»
Ville «invitée spéciale» de «Livre Paris 2016», Constantine, capitale de la culture arabe en 2015 n'est, si j'ose dire, qu'un exemple parmi tant d'autres cités glorieuses de notre pays. Une des annonces officielles imprimée porte ce titre: «Constantine à livre ouvert» et précise: «L'antique Cirta, capitale de la culture arabe 2015, entre dans une nouvelle dynamique culturelle. Elle restaure son patrimoine, renouvelle ses équipements et met en scène les expressions anciennes et contemporaines. [...] Constantine se donne à lire dans la profondeur de son histoire et ses ambitions d'avenir dans l'Algérie d'aujourd'hui.»
Dieu! Qu'ils sont bons pour le moral, ces mots justes et chaleureux lus hors de chez soi et qui rehaussent autant une fierté légitime!.... Posons encore les yeux sur un autre texte similaire fort en éloges: «Constantine a toujours fasciné ses visiteurs et notamment les artistes et écrivains. Son site, unique au monde, a forgé sa personnalité et son histoire et fondé sa réputation de ville de résistance au cours des siècles. Juchée sur un immense rocher relié par une série de ponts légendaires, dont le fameux Pont suspendu et celui de Sidi Rached, au-dessus du précipice de l'impétueux Rhummel, l'antique Cirta du roi Massinissa est un creuset d'expressions romanesques et poétiques. C'est la ville du numide Marcus Cornelius Fronto (95 - 175), grand grammairien latin et précepteur d'empereurs romains [...], celle de Kateb Yacine qui, dans son sublime Nedjma, l'a érigée en véritable personnage. Celle du cheikh Ibn Badis, leader du réformisme musulman qui accordait une attention particulière à la littérature et au théâtre. Elle a donné à l'Algérie quelques- uns de ses auteurs les plus réputés et notamment l'écrivain martyr Réda Houhou, père de la littérature moderne de langue arabe, et Malek Haddad, distingué poète et romancier francophone.»
Organisé en partenariat -Jean-François Albat, directeur de l'Institut français à Constantine, Sami Bencheikh El Hocine, commissaire diligent et serein de la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» et Hamidou Messaoudi, P-DG de l'ENAG, commissaire du SILA et coordinateur dévoué et actif de la délégation algérienne des éditeurs - le pavillon «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» est en bonne place dans le salon Livre Paris 2016. On le retrouve aisément dans l'ensemble des grands pavillons grâce à son enseigne lumineuse portant les Couleurs Nationales Algériennes et une magnifique calligraphie du «Qâf» (indicatif de la première lettre en arabe de Constantine). Il est spacieux (200 m2) et comprend deux zones reliées par une entrée intérieure: l'une - dotée d'un équipement audiovisuel et judicieusement décorée d'éléments historiques, culturels et civilisationnels et dans laquelle circulent deux hôtesses en «gandoura» de fête, des robes brodées de fils d'or et d'argent - est consacrée aux activités générales (accueil, présentation, rencontres, conférences); l'autre est réservée à l'exposition des livres (700 titres) proposés par 43 éditeurs algériens (dont ENAG, Casbah, ANEP, Chihab, Éditions Champ Libre, Hibr, Alpha, Librairie Multilivres,...). 20 auteurs constantinois ont été invités pour signer leurs ouvrages ou intervenir dans des conférences: Abdelmadjid Merdaci, Waciny Laredj, Keltoum Kitouni Daho, Ahmed Bedjaoui, Fayçal Ouaret, Miloud Yahrir,...Des auteurs algériens présents dans le Salon se sont prêtés à des signatures: Anys Mezzaour, le jeune écrivain du genre littéraire fantasy, Zinedine Zebar, Dalila Boumghar-Ameurlaine, Farida Sellal, Kaddour M'Hamsadji, doyen vivant de la littérature algérienne de langue française et pour son nouveau roman «La Quatrième épouse», Casbah Éditions... On aura noté un certain succès des signatures ainsi que celui des conférences sur Constantine (histoire, civilisation, société, musique, nostalgie,... avec notamment le brillant Abdelmadjid Merdaci, Benjamin Stora, Keltoum Kitouni Daho,... souvenirs, émotion, humour et fidélité avec l'humoriste et comédien Samain Fairouze, «fils de Constantine»), sur le cinéma (avec Ahmed Bedjaoui, Ameziane Ferhani,...), sur la poésie populaire (avec Hosni Kitouni, Feghouli, Miloud Yahrir,...), sur le lancement du programme des jeunes traducteurs algériens et qui s'inscrit dans le cadre de l'accord de coopération passé entre le CNL algérien et le CNL français, signé en décembre 2014 à Alger.

Le coeur de Constantine
Beaucoup de visiteurs, originaires d'Algérie, ont joyeusement exprimé leur sentiment: «Je suis de Constantine» ou «Je suis constantinois d'adoption». Un des précieux participants à la mise en oeuvre à Paris de cette opération socioculturelle, a souligné, à raison, que Constantine est la cité du Savoir depuis les temps les plus reculés. La mémoire rappelle utilement l'histoire d'autrefois: Anciennement Cirta, capitale de la Numidie de 300 av. J.-C. à 46 av. J.-C. sous la domination romaine, et depuis 313, elle devient «Constantine», appellation inspirée du nom de l'empereur Constantin 1er. Conquise par les Arabes au viie siècle, elle fait partie du royaume aghlabide, puis de l'empire fatimide, puis des royaumes zirides, hammadides, almohades et hafsides. Au xvie siècle, cette agglomération importante de l'est algérien est la capitale du beylik de Constantine, alors vassal de la régence d'Alger. L'expédition française, à la conquête du pays, à partir de 1830, prend Constantine en 1837.
Durant la guerre d'Algérie, le FLN en fait le chef-lieu de la wilaya 2. À l'indépendance du pays, elle devient le siège de la wilaya de Constantine et répond naturellement à des appellations dignes de ses richesses secrètes dans les domaines les plus divers de la vie sociale, publique, religieuse, sportive, de la culture, de l'art, de la musique, de tous les genres littéraires, de l'artisanat, de la broderie, de la couture, etc. Dans ces domaines, Constantine a formé dus femmes et des hommes de grande culture. C'est aussi la ville d'une beauté multiple, «la ville du pont suspendu», «la ville du vieux Rocher», «la ville des Ulémas», «la ville des aigles», «la ville du malouf», la célèbre musique arabo-andalouse. Constantine est la capitale de l'est du pays, la deuxième ville d'Algérie. En 2015, pour ses richesses et ses activités et ses productions culturelles, Constantine a été consacrée capitale de la culture arabe 2015. Faut-il préciser que la langué parlée à Constantine est, dit-on, «une variante de l'arabe algérien, le parler constantinois est une koinè urbaine classique, ayant à la fois des origines pré-hilaliennes et hilaliennes, avec quelques ajouts récents issus du français.» Mais laissons aux spécialistes le soin de mieux l'expliquer par ailleurs. Le coeur de Constantine, capitale de la culture arabe en 2015, a résisté heureusement à la tension des foules diverses (écoliers, lycéens, étudiants, familles,...), et singulièrement attentives aux voix, aux couleurs et aux productions algériennes. Le pavillon Constantine Algérie a été implanté judicieusement à l'un des grands carrefours resplendissants des seules caractéristiques de leur objectivité. Mercredi 16 mars, à 18 h, en inaugurant au pas de charge le Salon du Livre Paris 2016, le président français François Hollande, en recevant des livres dont «Constantine, La cité des aigles - Les mille et un noms» de Abdelmadjid Merdaci, s'est dit «heureux» de la présence au Salon de l'une des plus anciennes cités du monde et la plus importante dans l'histoire méditerranéenne. Les jours suivants, d'autres personnalités ont visité le Pavillon: le Premier Ministre français Manuel Vals, la ministre de la Culture Audrey Azoulay, le président de l'Institut du Monde Arabe Jack Lang, le président national de l'association Coup de soleil Georges Morin, l'Ambassadeur d'Algérie à Paris Amar Bendjama, le wali de Constantine Hocine Ouadah,... La presse écrite et de nombreux medias ont couvert journellement l'événement. À quand, chez nous, cette ambiance heureuse de culture et d'éducation de l'esprit de tous pour continuer d'édifier une Algérie unie, solidaire et fraternelle, tel un chantier ouvert où chacun de nous, jeune ou moins jeune, peut s'épanouir? Quand ferons-nous connaître nos auteurs et nos éditeurs dans notre pays et à l'extérieur?

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