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Expo «Toute minute intermédiaire» au Pupitre

Alger et ses inspirations…

Les œuvres de ces trois artistes bien singuliers sont visibles jusqu’au 29 octobre 2019.

L’événement Jisr résidence artistique algéro-tuniso-espagnole continue son périple. Après Tunis, trois nouveaux artistes ont séjourné durant deux mois à Alger pour enfin présenter leurs œuvres artistiques jeudi à l’espace Pupitre sis à Zighout-Youcef. Ces artistes sont l’Espagnol Joan Pallé, la Franco-Tunisienne Feriel Zouari et l’Algérienne Louise Dib. Avant de présenter leur processus de création, ils ont dû partager un espace de travail dans « la Chambre claire », un lieu qui leur a permis d’enquêter, nous a-t-on appris, et d’expérimenter individuellement, divers processus de collecte : des trames urbaines, des ambiances sonores enregistrées dans les rues d’Alger et des images du cinéma algérien.
Guy Debord
« Pendant leur séjour à Alger, les artistes se sont inspirés des écrits de Guy Debord sur le concept de la dérive urbaine, pour se concentrer sur leur processus de création plus que dans une logique de production d’œuvres. » peut-on lire sur le texte de présentation qui ajoute : « Ces concepts ont interpellé chacun des artistes de manière particulière et intéressante. A propos de la pièce The naked city de Debord, Jennifer de Jesus Villa met l’accent sur le caractère improductif implicite à l’idée de la dérive, en opposition à un état d’esprit capitaliste obnubilé par la productivité où le déplacement se doit être le plus rapide possible entre un point A et un point B sans donner aucune importance au moment même. » A propos du titre de l’exposition « Toute minute intermédiaire » il est souligné que c’est « un éloge aux instants que nous passons à flâner dans les rues des villes, en observant le quotidien , en tendant l’oreille pour écouter le bruit de vies plurielles, ou plus amplement lorsque notre esprit erre et qu’on ne cherche pas à le retenir.
La ville d’Alger
Des moments souvent considérés comme « perdus » car au lieu de faire pour avoir des résultats concrets, nous recevons sans rien attendre. «La présence de ces minutes dans notre vie quotidienne nous semble être une des conditions essentielles, consciente ou inconscience, qui nous permettent de créer et de développer des imaginaires qui nous sont propres. En d’autres termes, elles nous disposent à la création.» Ainsi, l’artiste espagnol Joan Pallé a tenté à travers le cinéma algérien de capter la réalité et l’imaginaire collectif du peuple en se rapprochant de l’histoire sociale du pays. Deux films ont retenu son attention, à savoir « Les enfants de Novembre » et «L’Inspecteur Tahar » de Moussa Haddad. Aussi, il tenta de rendre hommage à ce dernier à travers une sculpture en argile représentant les deux protagonistes principaux de ce film. Le second travail inspiré de la bataille d’Alger est rendu à travers une installation en carton représentant un peu une architecture d’une maison, peut-être celle à la Casbah. Pour la Franco-Tunisienne Ferielle Zaouri qui a l’habitude de travailler sur le tissage, mais aussi sur le plastique, a choisi cette fois de s’appuyer sur des longs morceaux de fer imprégnés de brosse de cheveux et autres petits objets colorés.
Des installations fortes et fragiles
Ces longs fils de fer tordus créant une sorte de toile d’araignée sont suspendus au toit et viennent pondre mettant un peu en lumière l’aspect désarticulé de la ville d’Alger, qui est à la fois, bancale, semble fragile, ne tenant qu’à un film et pourtant, qui est superbement remarquable par ses paysages qui retiennent souvent l’attention et le souffle. Enfin, Louise Dib s’est laissée, quant à elle, inventer une sorte de cartographie sonore de tout ce que son oreille a pu capter comme sons de la ville.
Ainsi, à travers différents graphiques colorés, elle créa des signaux dont elle seule connaît le secret, illustrant ainsi un patchwork identitaire sonore bien spécifique à la ville d’Alger, résultats de nombreux sons tels le bruit du bateau, le cri des vendeurs des rues, les paroles, les pas etc. Une atmosphère sonore enregistrée et mixée par Red Riad.
Un kit de « motifs sonores » bien singulier. 

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