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Présentation de Baccalauréat au TNA

De l’investissement dans le citoyen de demain

Le Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi a abrité, dimanche et lundi derniers, la pièce de théâtre Baccalauréat, de Azzedine Abbar, sacrée l’an dernier meilleure pièce au 13e Festival international du théâtre professionnel de Mostaganem. Sur une scénographie d’Ibrahim Oueldtata, l’œuvre aborde le système éducationnel algérien à travers un groupe de lycéens qui évoluent au milieu d’une classe face à une femme professeure aigrie et son ancien amant artiste et poète déchu. C’est dans ce tumulte fait de frustration et de totale naufrage d’incompréhension mutuelle, que va avancer cette pièce qui aborde moult problèmes sociaux, dont la misère affective, sociale et politique du pays. Si la pièce est truffée de scènes drôles, que le public rit face à ces dialogues grotesques parfois, que ça danse, ça chante gaiement par moments, la pièce Baccalauréat se veut viscéralement triste, voire mélancolique à l’extrême. Le décor placé semble un peu baroque, fragile, avec des morceaux de bois qui font office de tables et de chaises. L’enseignante semble instruire ses élèves sur la notion de calcul et de liberté, entre mathématiques et esprit philosophique. Et de clore son cours par l’idée que la liberté, est cette forme de pouvoir qu’exerce l’un au détriment de l’autre, en gros c’est celui qui domine par sa force qui se veut le plus libre. Dans cette classe, on n’a d’yeux que pour Myassa que l’enseignante abhorre, car elle réfléchit trop, voire dépasse l’ingéniosité de cette maîtresse en intelligence et en mémoire, sachant qu’elle a réponse à tout, ce qui enrage la prof. Cette dernière colérique, à bout de nerfs, se met à rêvasser devant la lecture d’un poème d’amour lu à haute voix par un lycéen devant ses camarades pour ridiculiser son auteur. Elle s’oublie également en se mettant à danser, lorsque ces derniers se prennent pour des personnages d’un feuilleton égyptien en se déguisant avec les habits dudit « artiste ». Pathétique et absurde jusqu’à la nausée que suggèrent certaines scènes mélodramatiques, cette pièce en est enrobée. Elle est flanquée de ce sentiment de joie factice qui finit par échouer sur les vagues quand la tentative de s’en sortir de ces jeunes lycéens s’avèrent vaine. Baccalauréat met l’homme et sa vanité face à sa vérité et sonde l’âme et la nature de l’homme pour exister, chacun avec sa façon de ramer pour survivre, soit en restant, ou en trimant ou bien se résoudre à « partir » pour mieux « revenir »… Baccalauréat interroge ainsi les valeurs des êtres qui donnent naissance plus tard à une nation ou comment investir dans l’individu pour construire une société saine d’esprit et de corps, avec un peuple conscient et épanoui. Hélas on en est encore loin. Comme le démontre la fin tragique de cette pièce.

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