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Galas au Palais de la culture

Des artistes indignés

«Nous avons effectivement compris la complexité de la pandémie, nous avons aussi compris que nous n’étions pas la priorité…», explique le promoteur événementiel Zakaria Hadji…

Les images des festivités liées à la clôture des Journées nationales du costume traditionnel algérien, postées en vidéo sur la page du ministère de la Culture et des Arts et relayées sur les réseaux sociaux, n'ont pas été au goût de tout le monde, principalement les artistes. Ces derniers et surtout ceux qui travaillent dans le milieu artistique et événementiel reprochent, en effet, à la ministre de la Culture ce qui leur est interdit, c'est-à-dire animer des concerts.
En effet, rappelons que le secteur culturel est à l'arrêt alors qu'à cette soirée festive où un défilé de mode s'est tenu en présence de nombreuses personnes, des artistes se sont succédé sur scène pour interpréter leurs chansons. Cela a suffi pour provoquer l'indignation de certains artistes qui sont au chômage technique depuis le début de la pandémie sans qu'ils ne reçoivent aucune aide de la part du ministère de la Culture et des Arts.
Une goutte qui a fait déborder le vase pour Zakaria Hadji, organisateur du plus grand festival de musique électronique en Algérie à savoir «Le Black-out Festival». Ce dernier s'est fondu dans une longue diatribe en s'adressant sur son site facebook à la ministre Malika Bendouda en affirmant en substance: «Nous avons effectivement compris la complexité de la pandémie, nous avons aussi compris que nous n'étions pas la priorité et qu'il y avait plusieurs catégories qu'il fallait encadrer avant nous, au final nous ne sommes ici que pour le divertissement dans un pays où le divertissement est synonyme de «prendre des cachetons et mettre de la musique en voiture, ou danser sur les autoroutes». Dépité, il poursuivit dans sa lancée: «Mais aujourd'hui, plus de 6 mois sont passés, et plusieurs métiers liés a l'événementiel sont a l'arrêt, artistes, DJ, intermittent du spectacle, techniciens, manutentionnaires, stratèges, graphistes, event-planner, caissiers, agents de sécurité, n'ont pas touché un sous, pas seulement depuis la pandémie, mais depuis le Hirak où le nombre d'événements a baissé considérablement..»
«Au ras du gouffre...»
Zakaria Hadji fait remarquer: «Tout le monde a remarqué la solidarité des membres de ce secteur dans divers pays européens, y compris chez nos voisins maghrébins, chez nous c'est très différent, chacun se débrouille comme il peut et on ne croit pas en l'organisation et la syndicalisation dans un pays où les syndicalistes sont des proches des ministres, on ne croit pas à l'union parce qu'on on s'est tous acharné sur le peu d'endroits que l'Etat propose pour le divertissement, on ne croit pas en l'union parce que la plupart des agences qui exercent ce métier ne font ça qu'occasionnellement (quand l'Etat donne l'opportunité a des gens précis)». Et d'estimer encore avec désespoir en s'adressant à la ministre: «Aujourd'hui on est au ras du gouffre et au niveau le plus bas au monde, pas seulement à cause de la crise sanitaire, même si ça nous permet de ne rien nous reprocher concrètement, mais je pense Malika Bendouda que c'est l'occasion de construire de bonnes bases, trouver des solutions au lieu de fuir la vérité, à savoir que nous sommes les derniers des derniers dans un pays de la taille d'un continent.».
«Volonté politique...»
Et d'achever sa lettre en relevant encore: «Notre secteur a besoin de ce qu'on appelle « une volonté politique» pour relever un devis qui s'avère être rentable pour plusieurs activistes du secteur, mais aussi pour la santé mentale de l'Algérien dont le niveau baisse au fil du temps, ou sinon un discours de Abdelmadjid Tebbounee expliquant que ce n'est ni une priorité à l'heure actuelle ni dans les plans d'action de cette
«Nouvelle Algérie» dont on doute réellement, ainsi ça nous permettra de quitter aussi bien le milieu artistique et aussi culturel la conscience tranquille, ayant fait le maximum pour mettre le drapeau algérien sur le sommet de l'art mondial avec nos peu de moyens et les centaines de bâtons dans les roues...».
Pour sa part, sur son mur, Khaled Sadaoui souligne à propos de la soirée de jeudi au Palais de la culture, portant sur la clôture de l'habit traditionnel algérien ceci: « Je suis artiste et j'exige une explication pour votre gala au Palais de la culture...» Un vrai dilemme, en effet, qui se fait sentir 6 mois après pour le secteur culturel qui se meurt à petit feu ne sachant à quel saint se vouer. Ceci remet à nouveau encore une fois la question du statut de l'artiste qui reste encore en suspens jusqu'à l'heure actuelle

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