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Brahim Tazaghart

Le militant du MCB devenu écrivain en tamazight

Ce sont, sans doute, son optimisme et son esprit très ouvert qui font de lui un homme de culture et un militant exceptionnel.

Brahim Tazaghart a sans doute l'un des parcours les plus riches, non seulement dans le cadre de la lutte pacifique pour la reconnaissance politique de l'identité amazighe (langue, histoire et culture), mais aussi et surtout dans le domaine culturel berbère puisqu'il est écrivain et éditeur de livres écrits dans la même langue, le tamazight. Infatigable, il l'est. Prolifique, il l'est aussi. Mais, ce sont, sans doute, son optimisme et son esprit très ouvert qui font de lui un homme de culture et un militant exceptionnel. Brahim Tazaghart, auteur de plusieurs romans, recueils de poésie et essais, regarde toujours le verre à moitié plein quand il s'agit de faire le bilan des avancées arrachées par le combat identitaire en Algérie et même ailleurs comme au Maroc.

Un artiste prolifique
Car il sait et il est convaincu que les choses se construisent progressivement et il ne cesse de se rappeler que Rome ne s'est pas construite en un jour. Il en est de même pour la langue et culture amazighes qui a besoin de temps, de beaucoup de temps pour pouvoir recoller les morceaux épars. Brahim Tazaghart a d'abord milité, dans les premiers rangs du MCB (Mouvement culturel berbère-commissions nationales), surtout dans les années 90 quand tamazight était encore loin d'être une langue nationale, voire une langue officielle et, quand elle n'était pas encore introduite dans le système éducatif. Il a été artisan actif, aux côtés de biens d'autres militants, de la majorité des grandes actions ayant eu lieu pendant cette période dont la plus célèbre des marches pour tamazight s'était déroulée à Alger, à l'appel du MCB-commissions nationales, le 25 janvier 1990. Brahim Tazaghart, une fois les premiers acquis en faveur de tamazight ayant commencé à devenir concrets, a compris prématurément qu'il fallait passer à autre chose: l'écriture. Doté d'un talent d'écrivain indéniable, Brahim Tazaghart a trempé sa plume dans sa langue maternelle qui commençait à peine de sortir la tête de l'eau. Il écrivit alors poèmes, romans, nouvelles et autres textes littéraires qui font de lui aujourd'hui l'un des écrivains en langue amazighe les plus prolifiques et les plus connus. Après des années de labeur, aujourd'hui, Brahim Tazaghart est l'auteur d'une dizaine de livres édités, notamment: «Akkin i tira»,
«L'Algérie entre craintes et espoirs», «Amulli ameggaz»,
«Inig aneggaru», «Ldjerrat», «Nayla», «Salas d Nuja»...

Une dizaine de livres à son actif
D'ailleurs, ce dernier constitue même l'un des outils pédagogiques dont se servent les enseignants de langue amazighe au lycée. On retrouve aussi Brahim Tazaghart dans le domaine de l'édition de livres. Il a lancé sa propre maison d'édition «Tira» (l'écriture en tamazight). Et en dépit de toutes les difficultés que peut rencontrer un éditeur de livres dans notre pays, Brahim Tazaghart a persévéré dans cette voie depuis plusieurs années. Il a ouvert les portes de l'édition en tamazight à des dizaines d'écrivains en langue amazighe et occasionnellement en français et en arabe.
Parmi les livres et les auteurs ayant été édités par Tira-éditions, sise dans la wilaya de Béjaia, qui est la région natale de Brahim Tazaghart, on pourrait citer arbitrairement
«Condamné à vivre» de Farid Abache, «Azar n tagut» de Salem Zenia, «Akal d wawal» de Djamel Arezki, «Amghar d yilel» traduction en tamazight du «Vieil homme et la mer» d'Ernest Hemingway,
«Amedakel» de Mourad Zimu, «Lwali n wedrar» de Belaid Ait Ali, etc. Brahim Tazaghart, né en 1966, à Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, est toujours sur tous les fronts, mais pas quand il s'agit de se livrer à des actions stériles et improductives, voire très nuisibles et nocives. Il l'est lorsque le jeu vaut la chandelle. Brahim Tazaghart a choisi la voie de la construction, celle qui passe par de longues nuits blanches consacrées à l'écriture et à la réflexion, aboutissant à des livres dont a tant besoin la culture et la langue amazighes. Tout le reste n'est que «littérature» pour lui.

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