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Djamel Laceb, écrivain lauréat du prix Assia Djebar, à l’expression

«Le roman en tamazight est en pleine expansion»

Ecrivain et homme de culture, originaire des Ath Ouacif dans la wilaya de Tizi Ouzou, Djamel Laceb est le lauréat du Grand prix littéraire Assia Djebar du meilleur roman en langue amazighe lors de la dernière édition. Dans cet entretien, il nous parle de son roman et du monde du livre amazigh.

L'Expression: Que représente pour vous le fait d'être lauréat du Grand prix Assia Djebar du meilleur roman en langue amazighe?
Djamel Laceb: Je suis très heureux d'avoir obtenu un prix qui porte le nom de la romancière Assia Djebar. Cette écrivaine compte beaucoup pour moi. C'est une auteure qui a beaucoup donné à la littérature algérienne et universelle et elle a lutté à sa manière pour les droits de la femme. J'ai découvert Assia Djebar en tant que romancière en lisant son roman «Loin de Medine» qui m'a subjugué.
Revenons à votre roman en langue amazighe qui a été primé. Il porte un titre symbolique qui est le diminutif d'un prénom féminin kabyle très en vogue en Kabylie à un certain temps. Pourquoi un tel choix?
Nna Ghni, diminutif de Nna Ghenima, personnage principal de ce roman, a réellement existé. Je l'ai choisie parce que cette femme a traversé plusieurs étapes de notre histoire. En plus, c'était un personnage exceptionnel. Elle revêt toute une symbolique.
Le choix de la langue amazighe pour l'écriture de votre premier roman que vous auriez bien pu rédiger en langue française avec laquelle vous écriviez auparavant la majorité de vos textes, mérite aussi une explication de votre part...
C'est un ami commun avec l'écrivain (amazighophone également) Hacène Helouane, qui m'a suggéré d'écrire en langue amazighe après m'avoir convaincu. «Qu'allez-vous rajouter à la langue française», m'a-t-il dit en soulignant le fait que nous avons notre propre langue et notre propre culture qu'il faut plutôt explorer et promouvoir. C'est à partir de ce conseil que le déclic s'est produit chez moi. J'ai alors, sur place pris la décision que le jour où j'écrirai un roman, ce sera en langue amazighe.

Revenons encore une fois à votre roman. Parlez-nous un peu du personnage Nna Ghni?
Il s'agit d'une femme qui naquit en 1920 et qui est décédée en 2000. C'est un personnage qui a réellement existé. Elle était une grand-mère, une mère et une soeur à la fois pour nous tous. Elle était toujours auprès de nous pour nous protéger quand nous étions enfants. En même temps, elle faisait aussi office de guérisseuse à l'effet magique. Il suffisait qu'elle mette sa main sur la tête de quelqu'un pour que ce dernier se sente mieux. Elle soignait également les fractures, entre autres. Et puis, bien plus tard, quand elle avança en âge, elle fut atteinte de la maladie d'Alzheimer. C'était très délicat pour elle en tant que malade et surtout pour son entourage. Dans le roman, je fais le parallèle entre l'Alzheimer de Nna Ghni en tant que femme et l'Alzheimer qui frappe la société d'une manière générale. Il est nécessaire de rappeler que l'Alzheimer est une maladie qui conduit à une forme de déchéance spectaculaire.

On assiste depuis environ cinq années à une floraison inédite en matière de production de romans en langue amazighe. à quoi est due selon vous cette soudaine éclosion du livre amazigh?
C'est vrai, le roman en langue amazighe est en pleine expansion. C'est le fruit incontestable de l'introduction de la langue amazighe dans les écoles et dans les universités. Des milliers d'universitaires ont été formés depuis le lancement des départements de langue amazighe (au début des années 90, NDLR). L'extension de l'enseignement de tamazight au fil des années a donc engendré une hausse de la demande de lecture dans cette langue ainsi que celle des livres écrits en tamazight.
Depuis la sortie de votre roman en tamazight, vous avez organisé plusieurs rencontres, conférences et ventes-dédicaces avec des lecteurs, peut-on savoir comment est perçue la littérature amazighe?
Je ne suis qu'à mes débuts. Les rencontres que j'ai animées ont été marquées par l'émotion, le public était très attentionné, je ne m'y attendais pas du tout. Les échanges ont été d'un niveau élevé et extrêmement fructueux. Une bonne partie du public avait déjà lu le roman avant de venir en débattre et c'est la chose qui m'a le plus ému,
et plu.

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