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Figure de proue de l'art moderne marocain

Mohamed Melehi n'est plus

Il est décédé, mercredi, 28 octobre, des suites du coronavirus, endeuillant toute la famille des arts plastiques, que ce soit au Maghreb ou au-delà....

La pandémie de coronavirus vient de faire encore une victime dans le milieu des arts en la personne de l'artiste peintre figuratif, Mohamed Melehi, ayant succombé à la maladie, en France, à l'âge de 84 ans. Les hommages n'ont pas cessé de pleuvoir.
Le roi Mohammed VI en personne a adressé un message de condoléances et de compassion à la famille de l'artiste-peintre. Son ami et président de la Fondation nationale des musées, a salué «la mémoire d'un artiste majeur et pionnier de la modernité qui a marqué des générations», l'oeuvre colossale de Mohamed Melehi a contribué à façonner les réseaux artistiques post- coloniaux et
panarabes, ses créations ont fait l'objet de nombreuses expositions dans le monde entier et de nombreuses rétrospectives lui ont été consacrées. Beaucoup d'hommages aussi sur les réseaux sociaux, que ce soit de la part des artistes marocains, bien sûr, mais algériens aussi.

Un avant-gardiste au Maroc
Pour le jeune commissaire d'expo marocain, Mehdi Hadj Khalifa, Mohamed Melhi était «une personnalité d'une extrême importance, saluée de tous, aimée de tous. Un monsieur d'une énorme générosité qui a su par sa rigueur et son infatigable volonté défoncer des murs et installer aux côtés de ses amis et artistes une réelle peinture d'avant-garde au Maroc. Adieu monsieur Melehi et merci», a t-il écrit. Il était, fait savoir la presse marocaine «parmi les artistes les plus actifs et engagés de sa génération, mais également un pédagogue chevronné qui a enseigné à l'Ecole des beaux-arts de Casablanca de 1964 à 1969». Tout le monde est unanime pour louer son talent et ses qualités humaines. Mohamed Melehi est né en 1936 à Asilah (nord-ouest du Maroc) dans une famille bourgeoise traditionnelle. À 17 ans, s'inscrit en 1953 aux Beaux-Arts de Tétouan. De 1955 à 1964, récipiendaire d'une suite de bourses, il entreprend de sillonner l'Europe et l'Amérique. Il est étudiant aux Beaux-Arts de Séville, puis en résidence à Madrid.

Le manifeste à trois
À Rome, il s'initie à l'avant-garde italienne, alors incarnée, notamment par Alberto Burri. En 1961, il part aux Etats-Unis où il devient maître-assistant à l'école d'art de Minneapolis avant de faire plusieurs séjours à New York. Il y découvre de nouvelles techniques, mais aussi une nouvelle esthétique, celle de l'art optique. Il revient en 1964 au Maroc, pour enseigner à l'Ecole des beaux-arts de Casablanca, que dirige depuis peu l'artiste Farid Belkahia. Ils sont rejoints par Mohamed Chebaâ, rencontré à Rome quelques années plus tôt. Tout les trois, ils élaborent «un manifeste» dont ils expliqueront les principes lors d'une exposition en 1969 place Jemaâ-El-Fna, à Marrakech. Melehi devient la véritable figure de proue du modernisme, alliant la figure de l'artisan au décorum d'un Bauhaus. L'homme des couleurs est né. Il en fera des émules, mieux, sa pate devient une école reconnue par-delà les frontières!

De Quoi j'me Mêle

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