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Réalisé par Malek Amirouche

Un film-documentaire sur «Tajmaât»

Il y a des lieux mythiques et à forte charge symbolique dans les villages, qui ont inspiré les écrivains, les poètes et les chanteurs de plusieurs générations.

Ces lieux étaient à la fois magiques et faisaient partie du décor incontournable de la vie quotidienne. Les plus importants sont les fontaines et les «Tajmaât» ou places du village. Mouloud Feraoun en a longuement parlé et les a parfaitement décrits. Des artistes comme Cherif Hammani en ont tiré des chefs-d'oeuvre artistiques. Cette fois-ci, c'est un réalisateur qui se penche sur le sujet, en l'occurrence Malek Amirouche qui a déjà à son actif un film-documentaire sur l'écrivaine Djouher Amhis Ouksel. «Tajmaât à travers le temps» est le titre de ce film documentaire en cours de réalisation.
Une république indépendante
Grâce à un financement assuré par l'un de ses proches, en l'occurrence Khaled Belkhodja, Malek Amirouche est en train de réaliser son rêve d'un film sur Tajmaât. Pourquoi ce choix? Malek Amirouche rappelle que Tajmaât est un endroit qui fait référence au lieu où se retrouvent les villageois en fin de journée pour échanger: «C'est une place publique située au centre du village, elle fait office d'une mini-agora qui abrite la réunion des sages du village pour discuter des affaires et de la communauté». De tout temps, rappelle aussi Malek Amirouche, Tajmaât a occupé une place importante dans la gestion de la vie quotidienne des villageois: «C'est avec son système d'organisation sociopolitique, juridique et économique très efficace et très rude qu'elle a su veiller durant des siècles à la cohésion sociale et le bon vivre dans le respect mutuel».
Malek Amirouche ajoute en soulignant que le mode de fonctionnement de Tajmaât est une démocratie directe ou tous les clans (Iderma) sont dûment représentés par teman, des personnes crédibles, honnêtes, fortes de personnalité qui font le consensus dans les familles élargies. «C'est aux teman qu'échoit le pouvoir d'élire l'amine qui fait office de président de Tajmaât. Ce dernier est très fort et impose le respect, il jouit de la confiance de tous. Il appartient généralement au clan puissant et riche; Tajmaat est une forme de république indépendante qui fonctionne avec un code coutumier, une forme de Constitution des temps modernes. Elle a toujours su imposer un ordre auquel tout le monde se soumet pour mener à bien les affaires de la communauté. Celui qui déroge à la règle est puni par une amende. Concernant les réfractaires, elle fait recours à l'excommunication. Ce qui est en soi un déshonneur pour la famille», explicite Malek Amirouche qui exposera tous ces détails et d'autres encore avec des caméras et des témoignages. Le film-documentaire en question aura aussi à revenir sur les réunions régulières de ces Tajmaât, des réunions ayant pour but de débattre des affaires courantes du village. Le documentaire se penche aussi sur les missions de gérer, de prévoir et de projeter et ce dans l'objectif de mener à bien les affaires en favorisant l'intérêt général, l'esprit du groupe et la solidarité qui sont les aspects sur lesquels est basée cette institution ancestrale.
Malek Amirouche nous a confié qu'à travers ce film, lui et son équipe tenteront de mettre en valeur tajmaât à travers les temps: «Nous aborderons son fonctionnement avec le code coutumier et l'évolution de ce dernier à travers les temps sans perdre sa substance tout en s'adaptant à chaque époque.»
Un rôle actif
Il sera ainsi question de mettre en exergue le rôle actif de Tajmaât pour la mobilisation des troupes au moment de l'invasion des Français et lors de l'insurrection de 1871, son interdiction 1868 par la puissance coloniale et sa capacité à maintenir son fonctionnement dans la clandestinité, le rôle des comités de villages lors de la guerre d'indépendance 1954-1962 et ses fonctions après l'indépendance avec un autre mode d'élection en assemblée générale qui tient compte uniquement des présents. Pour étayer tous ces détails, le réalisateur a choisi de prendra l'exemple du village Taourirt Mokrane dans la région de Larbaâ Nath Irathen qui était toujours un modèle d'organisation duquel s'inspirent beaucoup de villages. «Nous serons éclairés par des spécialistes, des anthropologues, des historiens, des sociologues et es économistes», souligne notre interlocuteur qui ajoute que les aspects liés à laânaya, la protection du village et celle de la femme, le sens de la parole qui est très important, le «Toufik» (consensus), la vie économique qui se fait à travers le troc, les rapports entre Tajmaât et laârch ou la confédération, notamment dans les situations exceptionnelle ne seront pas omis. Ce documentaire se veut une reconnaissance à tous ceux qui ont oeuvré pour le bon fonctionnement des villages ainsi qu'au village Taourirt Mokrane.

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