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Une usine de verre bloquée

A qui profite le préjudice?

Une œuvre qui devrait être la plus grande sur le continent africain.

Le mois de juin de l’année dernière, notre quotidien avait publié un reportage sous le titre « Chronique d’une richesse gâchée », l’une des plus importantes entreprises du pays implantée à Constantine. Il s’agit de l’usine VSI Silice internationale spécialisée dans la fabrication d’articles en verre. Une œuvre qui devrait être la plus grande sur le continent africain.
Aujourd’hui et au moment où la presse nationale s’intéresse au sujet, notamment sur les tenants et aboutissants ayant conduit au gel de l’activité de cette entreprise depuis des années, la banque qui avait un contrat avec le propriétaire, s’est empressée de relancer l’opération de la vente aux enchères pour le 1er mars, sachant que la première opération avait été bloquée par le propriétaire car les procédures légales n’ont pas été respectées. Notons que c’est la banque en question, selon le propriétaire, qui « l’avait sollicité pour lui accorder un crédit qui n’était pas d’une énorme somme ». Il avait accepté l’offre de la banque, il s’agit du CPA, pour faire une extension et acheter deux autres machines (des fours) des USA, vu que la technologie de ce pays était bien en avance. Durant cette période, soit au moment où l’usine procédait à l’extension en investissant la somme de 3 millions 800 000 dollars accordée par le CPA dans l’importation des deux machines dont certaines pièces sont importées d’autres pays européens, la banque décide de demander le remboursement sans prendre en compte les clauses du contrat portant sur cinq ans. Depuis, c’est une lutte infernale imposée au propriétaire à qui on avait même interdit tout accès à ses comptes et c’est là où réside le mystère et l’interrogation. Il a, cependant réussi à obtenir un calendrier pour le remboursement alors que les fours installés n’ont jamais été mis en activité. Ce compromis intervient après la désignation par la banque qui a confirmé que les deux machines d’un expert existent et que leur entrée en service commencera dans deux ans. L’opération de remboursement avait été entamée, mais la banque revient à la charge quelque temps après. Pour la deuxième fois, le CPA ne respecte pas ses engagements. Que cherche-t-on à cacher ?
Le propriétaire ne dit pas tout, de peur de représailles, mais décide, il y a deux jours de saisir le président de la République Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité de premier magistrat du pays et le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati par la publication d’une lettre ouverte, mais aussi par courrier pour l’ouverture d’une enquête indépendante. Le propriétaire espère au moins récupérer les dommages
énormes causés par le gel de son entreprise estimés à 800 milliards de dinars. Un cumul de plusieurs années d’inactivité causée par la banque et on comprend tout le mal de cette dernière qui sera dans l’incapacité d’assumer les conséquences de son acte.
Lors de notre premier rendez-vous avec le propriétaire, nous avons été marqués par sa première expression : «J’aurai aimé qu’on porte atteinte à ma vie, mais pas à l’entreprise.» Des mots extériorisés avec beaucoup de peine et des larmes. La VSI employait plus de 500 travailleurs et dans les projets inscrits, le propriétaire Ghoualmi Bouzid comptait recruter le plus d’employés possible. Son problème avait commencé en 2005 avec cette banque, le CPA qui exigea un remboursement immédiat sans prendre en compte l’accord entre l’entreprise et la banque et le calendrier de remboursement prévu initialement. Des solutions d’urgence se sont imposées pour que le propriétaire puisse faire fonctionner l’entreprise et préserver l’emploi de ses travailleurs. Il ne restait que 13 milliards de centimes, néanmoins la banque dont le directeur a été promu juste après l’arrêt de l’activité de l’entreprise s’est empressé de saisir la justice, sachant qu’à ce moment même l’ex-président de la République avait fait promulguer un décret pour effacer toutes les dettes du secteur privé. Sans tenir compte de ces facteurs et alors que l’affaire était en justice, le CPA décida de vendre aux enchères l’entreprise. Un jeune de 32 ans qui active dans le marché informel de la devise a été preneur, mais à quel montant ? à 4 milliards de centimes. Un scandale qui ne laissera personne indifférent. L’acheteur ne s’est jamais présenté. Une opposition a été introduite pour que le propriétaire dont le bien va faire l’objet d’enquête dans le cadre de la lutte contre la corruption, aura en même temps l’occasion d’interpeller le ministère de tutelle et le Premier ministre de l’époque avant l’élection du nouveau président, afin de désigner une commission d’enquête pour lancer des investigations. La banque est revenue donc à la charge, comme expliqué plus haut. A noter que l’installation de cette usine s’alimente directement depuis Hassi Messaoud vu que la consommation en gaz est immense. L’usine qui ne produisait pas que les bouteilles, les verres, ou les accessoires pour cuisine, s’est lancée en utilisant les matières premières du pays dans la production des emballages en verre, les phares pour les véhicules et le verre cru. C’est d’ailleurs une technologie à part que Bouzid a réussi à faire introduire en Algérie. Ce dernier, en fait, «importait de la devise dans le pays et non le contraire», comme beaucoup d’investisseurs dont certains sont aujourd’hui derrière les barreaux. Est-ce pour cela que son entreprise a été détruite par l’ancien système ? Ce qui est sûr aussi est le fait que ceux qui l’ont bloqué dans l’exploitation des gisements de sable, l’obligeant à l’importer, sont derrière les barreaux. En tout cas, il ne baisse pas les bras et compte faire renaître cette richesse si justice lui sera rendue, notamment s’il peut bénéficier de sept gisements dont il peut tirer la matière première sans l’importer.

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