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L’Algérie n’a pas renoncé au financement non conventionnel

Bedoui désavoue son porte-parole

Le premier ministre n’a fait que soumettre des propositions en vue de la limitation du recours à la planche à billets lors de l’audience que lui a accordée, mardi, le chef de l’Etat.

Couac au sein du gouvernement. Il ne s’agit pas de broutilles. Il est question du mode de financement des caisses du pays en cette période de crise. Le Premier ministre vient, en effet, de contredire son porte-parole sur la question déjà très controversée du recours au financement non conventionnel pour assurer les équilibres budgétaires et financiers du pays. Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassane Rabhi, avait affirmé, le 23 juin dernier, que l’ère du financement non conventionnel adopté par l’Algérie depuis quelques années, « était révolue ». Interrogé, en marge du lancement d’un programme de formation sur l’environnement au profit des journalistes, sur les mesures que prendrait le gouvernement pour faire face à l’érosion des réserves de changes et l’éventuel maintien du mécanisme de financement non conventionnel, le porte-parole du gouvernement avait soutenu que « l’ère du financement non conventionnel est révolue », assurant que le gouvernement avait pris des mesures devant permettre au pays d’éviter les risques qui pourraient porter préjudice à l’économie nationale. Le Premier ministre vient de le contredire. Lors de l’audience que lui a accordée, mardi dernier, le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui n’a fait que soumettre des propositions en vue de la limitation du recours à la planche à billets. Lors de cette rencontre, le Premier ministre a présenté « les mesures prises par le gouvernement dans le cadre du renforcement des équilibres budgétaires et financiers de l’Etat ainsi que les propositions en vue de la limitation du recours au financement non conventionnel et la réalisation de possibles économies dans le budget afin de réduire le déficit », a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Ce qui balaie du coup la sortie médiatique fracassante du porte-parole du gouvernement dont la langue a apparemment fourché.
Objectivement, la situation économique que vit le pays ne pouvait accoucher d’une décision aussi surprenante ! L’ère du financement non conventionnel « est révolue » ! Une telle disposition ne pouvait, en effet, être prise que si les feux, sur le plan économique s’annonçaient au vert. Ce qui est loin d’être le cas en ce moment. Les réserves de changes se sont retrouvées sous la barre des 80 milliards de dollars à la fin de l’année 2018. Ce qui représente une érosion de plus de 17 milliards en moyenne annuellement. La facture des importations demeure toujours aussi salée, près de 45 milliards de dollars malgré toutes les mesures prises pour la faire diminuer. Celle des exportations demeure toujours insignifiante, moins de trois milliards de dollars, elle permet tout juste de couvrir celle des importations de médicaments. L’économie nationale, qui est portée à bout de bras par ses exportations d’hydrocarbures et de pétrole qui lui assurent l’essentiel de ses revenus en devises, a besoin, selon les dernières déclarations du ministre de l’Energie Mohamed Arkab d’un baril à 80 dollars. Hier vers 17h00 le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien s’échangeait à 66, 27 dollars seulement.
Dans un tel contexte, la sortie médiatique du ministre de la Communication, aussi inattendue que spectaculaire, dégage des relents autant populistes que démagogiques. Le porte-parole du gouvernement s’est d’ailleurs bien gardé de dévoiler ces mesures fortes qui feraient renoncer l’Algérie au recours à la planche à billets pour assurer l’équilibre de ses finances. Le Premier ministre vient de carrément le désavouer.

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