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Plan de relance économique 2020-2024

Comment contrer les tensions budgétaires internes

Le concept de crise que traverse notre pays doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée et sous-développée.

Le défi pour une économie diversifiée est une véritable stratégie d'adaptation à ce monde turbulent et instable, de profondes réformes afin de favoriser le développement durable tant dans le domaine économique, social, politique et militaire dans la mesure où le véritable pouvoir économique mondial et l'influence diplomatique reposent, sur une économie forte où les deux pivots du développement du XXIe siècle sont la bonne gouvernance et la maîtrise du savoir.
La première condition de l'opérationnalité du plan de relance, est d' avoir une vision stratégique.
Premièrement: Tout plan fiable doit reposer sur un diagnostic serein du tissu productif; le secteur industriel représente moins de 6% du produit intérieur brut, 98% des recettes du pays avec les dérivés provenant des hydrocarbures où le taux d'intégration tant des entreprises publiques que privées ne dépasse pas 15% avec la non-adaptation aux nouvelles technologies et au nouveau mangement stratégique.
Deuxièmement: Ce plan doit reposer sur une nouvelle gouvernance nationale et locale ave plus de décentralisation et non pas de déconcentration.
Troisièmement: Reposer sur de nouvelles organisations plus crédibles que les anciennes à travers des réseaux, loin de l'ancienne organisation hiérarchique rigide, impliquant les élus locaux et la société civile, entrepreneurs publics, privés, banques, universités, centres de recherche, associations.
Quatrièmement: La démarche méthodologique, doit partir du général, du macroéconomique et macrosocial interne, puis aux réseaux intermédiaires et enfin au niveau micro-économique aux projets fiables dans le cadre des avantages comparatifs, ne pouvant pas tout produire.
Cinquièmement: Tout plan opérationnel doit s'inscrire dans le cadre d'une vision stratégique tant des mutations internes qu'internationales, comment s'orientent les filières au niveau mondial entre 2020- 2030 qui sera dominée par la bonne gouvernance et le primat du savoir avec la transition numérique et énergétique; en étant réaliste, les hydrocarbures traditionnels resteront encore pour 5 à 10 ans la principale ressource en devises du pays, sous réserve de la mise en place de nouvelles filières concurrentielles.
Sixièmement: Au niveau national l'on devra élaborer des stratégies d'adaptation pour couvrir à la fois le marché intérieur et les exportations d'hydrocarbures et autres et en conciliant l'efficacité économique et la cohésion sociale par le dialogue social. Septièmement: La mobilisation des ressources tant humaines et ajuster les ressources financières où l'on devra distinguer la partie dinars et la partie devises avec un planning daté pour éviter les réévaluations permanentes, des projets non maturés afin de lutter contre les surcoûts, en dressant une balance devises afin d'éviter l'épuisement des réserves de change.

L'esprit des réformes
L'autre condition pour la réussite du plan de relance est une communication transparente, facteur de mobilisation.
1e: Il s'agira de préparer l'opinion médiatiquement et organiquement à l'esprit des réformes contenues dans le plan de relance en utilisant les médias lourds- débats- pièces de théâtre, cinémas- du fait de la tradition orale de l'Algérien Ainsi, les actions et les déclarations doivent être inventoriées, sans tomber dans le piège de l'autosatisfaction et du dénigrement, ni tomber dans le populisme médiatique qui serait alors contre-productif. Dans ce contexte, il faut mettre en exergue la détermination à approfondir les réformes au profit de la collectivité nationale.
2e: Le discours doit être rassembleur. L'opinion publique nationale se ligue normalement autour de l'homme rassembleur capable de lui réaliser un certain accomplissement. Le nationalisme, rénové dans le discours, la foi ranimée et «théâtralisée», la solidarité rehaussée par l'économie en actions peut féconder la matrice qui forge la mise en scène médiatique et politique des réformateurs.
3e: La communication doit être audible loin des discours techniques incompréhensibles pour le commun des citoyens. Ces derniers doivent s'imprégner de choses banales tirées du quotidien où se croisent les fils des époques, des générations et des symboles comme les luttes de libération, le développement social, qui restent en dépit du discours nihiliste d'une certaine élite politique et médiatique un fait et une référence incontestés qui appartiennent à l'Histoire tout en structurant le présent de notre société. Les algériens et en dépit des apparences sont attachés au merveilleux de leur passé et aux défis de leur présent.
4e: La campagne d'explication des réformes doit éviter l'essoufflement et la monotonie thématiquement ou théâtralement avec un marketing basé sur le sérieux en évitant que les déclarations et les gestes de ceux qui défendent les réformes ne soient un objet de caricatures ou de plaisanteries soit dans la presse soit dans les espaces publics.
5e: La communication doit être réaliste et porteuse d'espoir. Les Algériens sont angoissés et même très angoissés par les assauts de la nature, par la violence humaine et les déchéances sociales et économiques. Le programme des réformes doit trouver des réponses réelles qui répondent en priorité à ces angoisses..
6e: La crise actuelle qui touche tous les pays du monde peut être un facteur catalyseur de mobilisation, si elle est perçue comme un demi-mal qui éloignerait d'autres menaces tels le danger extérieur et le recul des réformes économiques enclenchés. C'est une thématique majeure qui doit éveiller les Algériens et les pousser à des choix qui dépassent les jeux purement régionaux ou subjectifs. Le concept de crise que traverse notre pays doit se hisser au niveau de la crise du monde et ne pas rester une crise de société bloquée et sous-développée.
7e: Tout projet étant porté par des forces politiques, sociales et économiques avec des interactions souvent contradictoires entre des segments internes et externes, renvoyant à des luttes d'intérêt, il s'agira de porter une attention particulière à la frénésie qui semble s'emparer de certains hostiles aux réformes en occupant des postes clés sensibles au niveau des structures de l'Etat grâce aux réseaux de clientèles tissés depuis des décennies, qui constitue un sérieux handicap qu'il conviendra de lever progressivement, sans verser dans le règlement de comptes inutile. Cela permettra de donner plus de crédibilité tant auprès de la population que de nos partenaires étrangers à la consistance des réformes.

Rapport fécond
8e: Sans verser dans la démagogie et le populisme, les expériences historiques afin de favoriser la mobilisation et de la symbiose Etat -citoyens, c'est aux dirigeants de ressembler à leur peuple et non au peuple de ressembler à ses dirigeants devant tenir compte de notre riche anthropologie culturelle. Le principe est de travailler pour consolider la diversité et la pluralité tout en cultivant l'unité de la nation et du pays et donner sa cohésion et sa dynamique aux retrouvailles du peuple algérien avec son identité. Si l'organisation administrative de l'espace est souvent source de conflits, concurrences, les hommes eux vivent un rapport plus fécond et plus harmonieux avec leur espace qui n'est pas celui de l'administration comme l'a démontré brillamment l'expert de renommée mondiale, Hernando de soto sur Etat de droit et sphère informelle (dans l' ouvrage du docteur Abderrahmane Mebtoul - L'Algérie face aux enjeux de la mondialisation -perspectives: bonne gouvernance, démocratie et économie de marché (édition Dar El Gharb 2004). Car à travers les expériences historiques de toutes les civilisations, ce sont les femmes et hommes avec leurs équipements anthropologiques (identitaires) qui ont façonné les espaces. La bonne gouvernance, fondement d'un véritable processus démocratique facteur de développement, sera fonction des rapports de force et de la dynamisation de la société où en ce mois de juillet 2020 après plusieurs décennies d'indépendance politique, deux institutions garantissent la sécurité du pays.
L'ANP, et toutes les forces de sécurité, est la seule force organisée, les partis dans leur immense majorité et la société civile atomisés, déconnectés des réalités sociales et mondiales, ayant de moins en moins d'impacts sur la mobilisation citoyenne. Sur le plan économique, la rente des hydrocarbures, l'Algérie c'est Sonatrach et Sonatrach, impliquant un nouveau management stratégique
(voir notre étude HEC Montréal Canada 2012), c'est l'Algérie procurant toujours plus de 98% directement et indirectement des recettes en devises du pays, influant sur le taux de croissance via la dépense publique et donc sur le niveau de l'emploi, le taux d'inflation, les réserves de change, du fait qu'en ce XXIe siècle le véritable pouvoir mondial étant économique sur l'impact de l'Algérie sur la scène internationale. Comme le mode de gouvernance est largement influencé en Algérie par le poids de la sphère informelle
(33% de la masse monétaire en circulation selon la Banque d'Algérie en 2019 et plus de 50% de l'activité économique hors hydrocarbures).
Or la sphère informelle est le produit des dysfonctionnements des différents appareils de l'Etat. la mauvaise et tout pouvoir s'il veut améliorer sa gouvernance doit s'attaquer à l'essentiel, à savoir rétablir la confiance, par une nouvelle régulation de l'économie Ill existe un théorème en sciences politiques: 80% d'actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur le fonctionnement de la société avec un gaspillage financier et des énergies que l'on voile par de l'activisme, mais 20% d'actions bien ciblées ont un impact de 80%, favorisant le développement, renvoyant à une vision stratégique qui fait cruellement défaut.
C'est faute de vision stratégique et d'une compréhension l'insérant dans le cadre de la dynamique sociale et historique que certains reposent leurs actions sur des mesures seulement pénales, la taxent de tous les maux, paradoxalement par ceux mêmes qui permettent son extension en freinant les réformes. Il n'est plus permis aujourd'hui de faire l'impasse sur le rôle que des acteurs résidents, mus puissamment par des intérêts organiquement liés à la distribution de la rente, qui ont pu à un moment où à un autre peser dans un sens franchement défavorable aux réformes politiques et économiques.

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