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Le Covid-19 bloque le monde et l’Algérie

Le chaos économique est aux portes

Vivrons-nous une période aussi difficile que celle des années 90, moins le terrorisme?

Jamais gouvernement algérien n'aura été confronté à une situation aussi inédite depuis l'indépendance du pays. Avec des finances en berne, en raison de la chute historique des prix des hydrocarbures, il se voit dans la nécessité de se passer d'une partie de la fiscalité ordinaire, en rapport avec la baisse volontaire d'activité, visiblement seule parade contre la propagation de la pandémie de Covid-19. La consolation, que peut avoir l'Exécutif tient dans le fait que la situation est subie par la quasi-totalité des pays de la planète. Mais il faut dire au passage que face au chaos économique qui s'annonce au sortir de la pandémie, le pays bénéficie de quelques atouts, susceptibles de lui laisser un peu plus de chance que nombre d'Etats, de niveau de développement comparable. Le président de la République, qui avait refusé avant-même l'émergence du coronavirus, de recourir à l'endettement extérieur et au financement non conventionnel, appuyait sa décision par l'aisance relative de l'Algérie au plan financier. Le président Tebboune, qui misait sur un plan de relance économique, qu'il voulait vigoureux, estimait nécessaire de ne pas hypothéquer la souveraineté politique et financière du pays pour pouvoir maintenir le caractère social de l'Etat.
Cette posture, qui permet à la société de ne pas subir directement les affres de la crise économico-sanitaire, est la conséquence d'une gestion financière sage qui a retenu les leçons de la crise économique de 1986. Il faut savoir qu'à l'époque, l'Algérie avait privilégié la politique de l'endettement dans un contexte haussier des prix des hydrocarbures. Résultat: le choc pétrolier a mis le pays à genoux et l'a obligé à recourir au FMI pour subvenir aux besoins de la population. La situation sécuritaire très dégradée, durant les années 90, avait aggravé le déficit financier et provoqué une gravissime paupérisation de la société. Durant plus d'une dizaine d'années, aucune infrastructure ou très peu, avaient vu le jour. Les terroristes détruisaient systématiquement le peu qui existait.
L'Algérie était sortie exsangue et hyperendettée de cette décennie. La leçon retenue consistait à payer la dette par anticipation et constituer un «bas de laine» en fiscalité pétrolière, ainsi que d'importantes réserves de change pour ne plus voir l'épisode de 1986 se répéter. C'est cette solidité financière qui a permis au pays de recourir à la planche à billets sans avoir à subir une hyperinflation et tenir la barre sociale assez haut plus de six ans après le choc pétrolier de 2014.
Ce filet de sauvetage qui devait donner assez de temps au nouvel Exécutif pour relancer la machine économique du pays est en train, petit à petit, de céder, alors que les conditions sanitaires empêchent encore toute idée de nouvelle dynamique qui puisse être pérenne. La récente sortie du ministre de la Santé concernant la deuxième vague de la pandémie suppose que l'économie nationale n'ait pas les conditions idoines pour se redéployer de manière optimale. Les quelques informations positives que communiquent certaines entreprises sur des chiffres d'export ne suffiront pas à constituer un déclic, pour la simple raison que l'environnement général est tourné vers la crise sanitaire. Même la nouvelle économie émergeante, boostée par le prédident Tebboune en personne, subit, elle aussi, les contrecoups d'une situation qui s'impose à l'humanité entière.
Il reste que si l'ensemble des êtres humains fait face au même phénomène, ils ne sont pas logés à la même enseigne. À ce propos, force est de reconnaître que jusque-là la gestion gouvernementale est globalement satisfaisante, mais pourra-t-elle maintenir le même niveau d'efficacité en cas d'une nouvelle série de restrictions qui paupériseraient des pans entiers de la population? Rien n'est moins sûr, en Algérie comme ailleurs. C'est dire que le pays se dirige vers un avenir incertain, mais dont il va falloir en tirer les leçons comme en 1986. Vivrons-nous une période aussi difficile que celle des années 90, moins le terrorisme? Présentement, personne ne peut répondre à cette question, même si le spectre d'une décennie difficile se rapproche sérieusement. 

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