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Dynamisation du secteur minier

Quand l’Algérie abandonne son or

Le domaine minier national enregistre l’octroi de plus de 2000 permis d’exploitation. Sur les 1400 carrières et mines en activité, la grande majorité se rapporte au régime des carrières et généralement les granulats.

L'exploitation de l'or, des phosphates, du fer, du plomb-zinc, barytine, bentonite, etc., se fait de façon très timide. Ces produits à forte valeur ajoutée n'arrivent pas à décoller et à satisfaire les besoins nationaux.
Bien que la mine de plomb-zinc de Chaâbet El Hamra ait repris ses activités d'exploitation, le processus est très limité.
En dehors de ce dernier gisement de zinc et plomb, aucun autre n'est en exploitation ou en développement sur le territoire national bien que plusieurs ont été attribués à des promoteurs, à l'exemple de: AchabTiri, Boussoufa, Oued El Kebir, Boudoukha, Guerrouma, el Abed, etc.
Les gisements de zinc-plomb (Oued Amizour, Béjaïa), manganèse (Guettara, Béchar), or de Tiririne - Hanane (Tamanrasset), si on ne citerait que ceux-là, sont à un stade très avancé de développement mais ils peinent à entrer en exploitation.

Quelques constatations
Les activités d'exploitation minière sont orientées vers les agrégats et matériaux de construction alors que les produits à grande valeur ajoutée participent timidement au développement: zinc-plomb, baryte, bentonite, terres décolorantes, carbonate de calcium, etc.
La production locale de baryte satisfait à peine 40-50% des besoins du marché national. Les substances métalliques (or, argent, fer, plomb-zinc..) ne sont produites en Algérie que très accessoirement; elles sont loin de satisfaire les besoins des industries nationales.
L'exploitation du phosphate ne procure pratiquement aucune valeur ajoutée du fait de la non-implémentation d'une chaîne de valeurs et de transformation.
Le développement du secteur et l'intensification de l'extraction, dans les deux branches du fer et des phosphates induira à coup sûr un développement des industries chimique, métallurgique, mécanique, électronique, etc. qui généreront des chaînes de transformation, un gain en devises, la création d'emplois directs et indirects et un développement local et régional qui alimentera les collectivités locales. La chaîne des valeurs sera ainsi plus importante et fructueuse.
Ce constat nous interpelle afin d'étudier et d'analyser ces situations, car le marché national est demandeur de produits et substances miniers, en cette phase cruciale de développement nécessitant la contribution de tous les secteurs afin de sortir de l'ornière du tout-hydrocarbures. La valeur ajoutée des produits miniers pourrait être importante. La mise en exploitation de plusieurs gisements contribuera à réduire le chômage, les importations et augmenter le taux d'intégration des industries mises en place: automobile, sidérurgie, plastique, chimie et autres.

Le marché
L'analyse du marché de l'importation et de l'exportation des produits miniers et de carrières montre qu'il y a un déficit flagrant dans la balance commerciale. Les exportations couvrent moins de 40% des importations (2013).,Parmi les produits exportés, il y a majoritairement le phosphate, dépassant les 95% des recettes qui sont de l'ordre de 100 m$US alors que les importations globales dépassent les 360 m$US (en 2017), les ciments non compris.
La stratégie adoptée par le ministère des Industries et des Mines, pour le secteur des ciments est très payante. La construction de nouvelles cimenteries et l'augmentation des capacités de celles qui existent (secteur public Gica) ont infléchi la tendance alors que les importations ont dépassé les 500 millions de dollars en 2014. En 2017, les importations de ciment ne sont que de l'ordre de 62 millions de dollars, soit environ une baisse de 85% par rapport à 2014. Le secteur dégage actuellement des excédents placés sur le marché international. En moins de 4 ans, le pays passe de statut d'importateur à celui d'exportateur. Ce changement de statut du secteur des ciments est à méditer beaucoup et à reproduire dans les autres branches des produits miniers.
L'analyse de quelques chiffres et items d'importations de produits miniers montre que plusieurs produits ont été importées alors que des ressources existent bel et bien sur le territoire national, à l'exemple des marbres et pierres décoratives (32 m$US), carbonate de calcium (22 m$US), granites (12 m$US), argiles et argiles réfractaires (13 m$US), barytine (9.7 m$US), graviers et pierres concassés (1 m$US), sable naturel (0.5 m$US), etc. Plusieurs autres produits «basiques» ont été importés: sable naturel, chaux, graviers et pierres concassées, sel...
Un autre chapitre «matériaux de construction» et l'item «pierres de taille ou de construction naturelle ou transformées (marbre, travertins, albâtre, écaussine, granites, grès...)» est estimé à plus de
123 millions de dollars d'importations en 2017. Il serait judicieux de décortiquer le contenu de ces items pour connaître et comprendre les caractéristiques de ces produits importés alors qu'il y a des ressources importantes dans notre pays. Les fiches techniques de ces produits doivent être analysées afin de statuer sur la demande et orienter les services vers l'exploration ou vers la promotion d'autres cibles existantes. Ces produits importés peuvent constituer des niches en devise assez conséquentes dont on peut facilement tirer profit et gagner autant ou plus des emplois, des impôts et taxes à prélever et de la valeur ajoutée qui sera induite. Des décisions importantes doivent être prises afin de juguler cette situation et aller vers une diversification de notre économie, surtout par une participation active du secteur minier qui présente un potentiel important en produits miniers.
Ainsi, dans le sens de la stratégie du gouvernement, il est plus que jamais nécessaire:
- de procéder à la mise en oeuvre d'une politique d'intensification de la valorisation des ressources minérales à travers une chaîne de recherche, développement, production et transformation industrielle de produits primaires: phosphates, fer, sels, barytine, terres décolorantes, métaux précieux, métaux de base et autres, d'accélérer les plans de développement des investissements miniers et de les ajuster à la demande économique: industrie, Btph, agriculture, etc. De mettre en place une structure de veille et par là installer un comité chargé des minéraux critiques ou stratégiques qui sera chargé d'identifier les produits ou substances à développer pour satisfaire le marché national ou destiné à se positionner sur la scène internationale.
La situation actuelle de l'économie nationale, dépendante à outrance des hydrocarbures, fait qu'il est indispensable de recourir à des réformes structurelles et développer le secteur des mines qui en sera un pourvoyeur important en matières et ressources.

Propositions et suggestions
De ce point de vue, il y a lieu de faire un bilan/diagnostic des activités et des réalisations faites jusque-là. Cela contribuera à redynamiser le secteur sur une base plus fiable et rationnelle. Des rencontres (assises du secteur) peuvent être organisées dans le but d'analyser les points forts et les points faibles qui caractérisent la situation actuelle du secteur et mettre au point une stratégie intégrant tous les acteurs de la filière mines et industries. L'objectif est de booster la branche minière de façon inclusive (participation de tous les acteurs /industries) afin d'aboutir à une feuille de route.
Plusieurs axes peuvent être abordés:
- organiser des rencontres avec les promoteurs miniers en activité ou potentiels, qui ont concrétisé ou pas des projets pour promouvoir la Grande Mine,
Analyser la répartition des exploitations par types de destination de la production, tout en sachant qu'actuellement 95% sont orientées vers les agrégats et les autres matériaux de construction alors que les produits de mines à forte valeur ajoutée pour l'économie nationale sont quasiment absents,

La tendance du marché
Il s'agit en fait de:
- définir de nouveaux produits à développer pour alimenter l'industrie nationale en cette période de crise,
- procéder à l'étude du marché des matériaux de construction et des autres produits miniers.
- par rapport à cela, identifier les produits importés, analyser le potentiel minier «national» et les possibilités de les substituer par des productions internes. Les productions de beaucoup de produits (phosphates, sels, bentonite, carbonate de calcium, baryte...) pourraient être boostées, dans un délai très court, du fait de la mise à disposition, par l'Etat, de financements destinés au développement et à la relance des entreprises publiques du secteur,
- analyser la tendance du marché international pour relancer l'exploration ciblée de produits à haute valeur ajoutée en fonction des possibilités qu'offre le potentiel minéral du pays,
- revisiter les résultats de la recherche minière, à la lumière des nouvelles techniques d'exploration, afin de dégager des cibles à étudier dans le détail pour alimenter le portefeuille du domaine minier,
- donner la priorité au développement et l'exploitation de produits ayant une importante valeur ajoutée pour satisfaire de marché local et dégager ensuite un surplus qui sera destiné à l'exportation,
- développer l'exploration des substances ayant, une valeur ajoutée importante, afin de diversifier la palette des produits à exploiter et surtout ceux qui peuvent être écoulés sur le marché international. La priorité sera accordée aux métaux dits critiques, stratégiques ou de tension (la communauté européenne les définit comme suit: Sb, Be, Co, W, Métaux du groupe du platine, Ge, Ga, In, Nb, Ta, Fluorine, graphite, Mg et TR(REE)) très demandés sur le marché international et dont beaucoup peuvent présenter un potentiel dans notre pays, intensifier la formation de la ressource humaine étant donné la déperdition subie par le secteur économique durant ces dernières années et acquérir des équipements nécessaires pour prendre en charge les analyses et traitements des métaux critiques/stratégiques, mettre en place un Comité des substances/métaux stratégiques/critiques qui sera chargé d'identifier les métaux stratégiques à notre économie. Ce Comité sera interministériel et aura comme objectif de:
* identifier les produits miniers utilisés directement ou après transformation par les différentes industries du pays;
* développer des outils d'aide à la décision stratégique permettant d'anticiper sur les situations à risque;
* sécuriser les approvisionnements et créer de nouvelles activités industrielles par la formation de personnels qualifiés, la recherche technologique;
* favoriser la filière de recyclage des produits et déchets contenant des matières premières stratégiques;
* soutenir la recherche et l'innovation afin de favoriser la compétitivité et l'utilisation efficiente des ressources.
Cette approche, non exhaustive, permettra d'avoir une stratégie claire et d'orienter le secteur vers plus de rendement, de valeur ajoutée et de maîtrise du marché et des besoins nationaux car un bien produit avec des matériaux locaux génère une profitabilité importante (finance et valeur ajoutée).

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