Coronavirus, rumeurs et bêtise à «confiner»
Croque-morts. Certains ne semblent pas apprécier que, chez nous, la contamination par le coronavirus ne se répande pas plus vite. Avec plus de morts. Passer de 264 cas et 19 décès le 24 mars dernier à 716 cas et 44 décès le 31 mars soit le double en 7 jours à peine, ne semble pas assouvir leur «appétit» macabre. Ils soutiennent qu'il y a plus de cas non déclarés. Il ne s'agit pas seulement de rumeur. Ces absurdités (le mot n'est pas assez fort) ont été entendues sur un plateau d'une télé privée et prononcées par un journaliste (heureusement recadré par un autre journaliste). Il a même soutenu connaître plusieurs cas non déclarés en avançant comme argument (à défaut de preuve) que le dépistage n'est pas systématique et que donc il y aurait des cas non décelés. Il oublie juste qu'en pareille circonstance, certains malades font des formes sévères de détresse respiratoire qui les obligent à se rendre à l'hôpital. Et là ils seront forcément «comptabilisés». De plus, les autorités mettent aussitôt en branle la procédure pour identifier tous ceux qui ont été en contact avec eux. Avant de les confiner. Ces étapes à plusieurs intervenants, permettent difficilement de cacher de tels malades. Si le but de ces voix est de semer le doute sur les chiffres officiels communiqués chaque jour par le porte-parole du Comité scientifique algérien de suivi de la pandémie, c'est raté car le simple bon sens suffit pour être convaincu que les pouvoirs publics ont tout intérêt à ne négliger aucun cas avéré. Pour soigner ses citoyens. Et pour stopper la propagation du virus et contre laquelle le gouvernement prend des mesures draconiennes. C'est dans cette même veine que des voix avaient fait courir la rumeur du décès du wali de Mascara. Ce qui a contraint, hier, le ministère de l'Intérieur à publier un démenti en précisant que le wali est toujours en vie et qu'il est traité «comme tous les autres citoyens infectés par ce virus». Ces mêmes pouvoirs publics qui, toujours hier, ont annoncé la «mise en isolement de 22 membres du personnel médical de l'hôpital «Brahim Tirichine» de Ghardaïa qui ont été en contact avec «l'unique cas confirmé de Covid-19» de cette wilaya. Visiblement, ils n'avaient pas pris les précautions d'usage. Ceci dit, aucun pays au monde n'a procédé au dépistage systématique de sa population. Pourquoi l'exiger de l'Algérie? Dénigrer son pays c'est manquer d'estime de soi!
