{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Des cailloux dans les chaussures d’Ennahdha

La scène politique tunisienne semble de plus en plus tendue, ces dernières semaines, et la désignation, par le président Kaïs Saïed, de Hichem Mechichi, comme chef du futur gouvernement, complique, encore plus, la donne. Le parti islamiste Ennahdha, de Rached Ghannouchi, ainsi que ses alliés, d'ailleurs, Qalb Tounes et la coalition al Karama, montrent quelques signes d'inquiétude comme l'indiquent leurs multiples déclarations, soufflant le chaud et le froid, afin de baliser la voie à une présence renouvelée de ministres issus de leur rang. C'est pour cette raison que Elyes Fakhfakh et son gouvernement sont tombés, après le second refus opposé à Ghannouchi qui réclamait un remaniement au bénéfice de Qalb Tounes, principalement. Si, officiellement, Fakhfakh a payé le prix de sa compromission dans des conflits d'intérêts évidents, on sait que la chose était connue depuis bien longtemps par les dirigeants d'Ennahdha, convaincus de pouvoir user de cette carte. C'était compter sans la détermination du chef de l'Etat. Kaïs Saïed a, certes, choisi lui-même Fakhfakh, mais son habituelle intransigeance à l'égard de la corruption, sous toutes ses formes, ne lui permettait pas de passer outre la compromission de Fakhfakh.
Depuis plusieurs jours, la rumeur court à Tunis, comme dans d'autres grandes villes tunisiennes, pour dire que le bloc démocrate serait parvenu à rassembler les 109 voix nécessaires pour valider la motion qui couterait son poste de président de l'ARP à Rached Ghannouchi. Une véritable catastrophe, pour Ennahdha et ses alliés et un renversement de situation inespéré pour Kaïs Saïed. Un tel désaveu signifierait une régression programmée du parti islamiste et la fin de règne pour son chef historique, attendu de pied ferme par des Nahdhaoui mécontents de la démarche suivie, depuis quelques années. De plus, la perspective d'un vote crucial pour l'aval du gouvernement Mechichi met Ennahdha dans un terrible dilemme. Voter la confiance signifiera son retrait des cercles de décision, avec la perte des ministères clés de l'Intérieur et de la Justice. Voter la censure ne vaudra pas mieux car cela donnera le champ libre au président Kaïs Saïed qui prononcera la dissolution du Parlement et convoquera de nouvelles législatives, au grand bonheur du PDL de Abir Moussi, déjà sur pied de guerre. Et si tel n'est pas le cas, Saïed aura une autre voie à emprunter qui concerne un référendum sur le changement du système politique tunisien dont il souhaite qu'il devienne, clairement, présidentiel. Bref, Ennahdha doit endurer plusieurs cailloux dans ses chaussures.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré