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Dialogue de sourds au bord du Nil

Le fossé entre les trois pays du Nil reste profond, malgré les multiples tentatives de médiation, la dernière en date étant celle de l'Union africaine dont le président en exercice, le sud-africain Cyril Ramaphosa s'est investi, puissamment, pour résoudre l'équation et prévenir, ainsi, le conflit qui se dessine. L'Egypte a franchi, hier, un nouveau palier, avec la déclaration du ministre de l'Irrigation et des Ressources en eau, Mohamed Abdel Ati, qui affirme que son pays ne restera pas les bras croisés, face aux problèmes posés par le Grand Barrage de la Renaissance éthiopien dont Addis Abeba veut procéder au remplissage. En déclarant devant la Commission parlementaire des petites et moyennes entreprises, chargée d'explorer les pistes d'un soutien financier aux agriculteurs, que l'Egypte ne se «cantonnera jamais à un rôle de spectateur», il adresse un message rassurant à la population et un autre à l'Ethiopie, déterminée à faire cavalier seul, au cas où son projet continuerait à être contesté.
L'Afrique du Sud, qui entend mener à bien sa médiation, malgré les difficultés, vient d'inviter l'Egypte, le Soudan et l'Ethiopie à participer, aujourd'hui même, à un nouveau mini sommet, consacré au différend du GERD, trois jours après que les trois pays concernés ont, brutalement, mis fin à une série de négociations autour de l'épineuse question du remplissage du grand barrage éthiopien. Addis Abeba s'est dite, à plusieurs reprises, prête à en découdre, histoire d'écarter toute tentative de faire barrage à son opération.
Entamée en 2011, la construction du gigantesque édifice a pris plus de temps que prévu et pour les dirigeants éthiopiens, l'heure est venue de tirer profit de l'ouvrage. Le Caire pense autrement, redoutant que son alimentation en eau douce ne soit affectée, au point d'altérer, sensiblement, les 55,5 milliards de m3 dont dépend, notamment, son agriculture. Quant au Soudan, qui se situe entre le marteau et l'enclume, il ne peut que souhaiter un consensus le plus large possible, pour conserver la part dont il a besoin. Telle est la distribution des cartes et il en ressort que la bonne volonté du président sud-africain Cyril Ramaphosa est soumise à rude épreuve, tant les positions restent éloignées et les perspectives d'un accord incertaines. Pourtant, c'est la seule issue car l'Afrique n'a pas besoin d'un autre conflit qui impacterait, d'abord et surtout, l'Union africaine elle-même.

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