{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Ghannouchi joue à qui perd gagne

En Tunisie, le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, va-t-il réussir, contre toute attente, là où son prédécesseur Habib Jamli a échoué ? C’est la question que se posait, hier, le microcosme politique alors que l’intéressé avait un entretien avec le président de l’Assemblée des représentants du peuple ( ARP ) Rached Ghannouchi, pour évaluer les chances d’un vote favorable qui mettrait fin à deux mois d’incertitudes. Ghannouchi qui redoute, par-dessus tout, un retour aux urnes pour de nouvelles législatives anticipées, au cas où l’ARP rejetterait, une nouvelle fois, la liste du gouvernement, a réussi le tour de force de réintégrer Nabil Karoui et Qalb Tounes dans le conclave gouvernemental, lors d’une rencontre inattendue avec le chef de l’Etat Kaïs Saïed qui a reçu les deux hommes.
il semble ainsi que la raison l’ait emporté sur les réserves formulées, durant deux semaines, et que la plupart des partis qui comptent, le PDL d’Abir Moussi excepté, soient partants pour la nouvelle aventure. Elyes Fakhfakh a présenté sa liste de ministres potentiels aux différentes formations concernées et sa rencontre avec Rached Ghannouchi, hier, signifie que la boucle est bel et bien bouclée. Il ne lui reste plus qu’à soumettre cette liste au président Saïed qui l’a désigné, conformément aux dispositions constitutionnelles, et qui doit la transmettre à l’ARP pour le vote de confiance. Selon certains médias locaux, ce sera une affaire conclue aujourd’hui même.
Cependant, rien ne dit que le chef du gouvernement désigné soit réellement au bout de quelque surprise, comme ce fut le cas pour son prédécesseur, lâché in extremis par deux des partis engagés dans une coalition. En outre, la position de Tahya Tounes qui a longtemps appuyé Ennahdha et Ghannouchi dans leur démarche et qui a, par-là même, soutenu la liste malheureuse de Habib Jamli, demeure, à ce jour, incertaine. Youssef Chahed, on le sait, n’est pas particulièrement enthousiaste à l’idée de partager le banc gouvernemental avec Nabil Karoui, à moins que le rusé Rached Ghannouchi, avec son sourire engageant, ne soit parvenu à le faire changer d’opinion. Ce qui ne serait pas, là encore, un mince exploit ! Les calculs du chef d’Ennahdha sont simples. En imposant Qalb Tounes à Elyes Fakhfakh et par-delà lui à Kaïs Saïed, il s’assure du soutien de Nabil Karoui à qui il doit déjà le perchoir. Qui plus est, il donne satisfaction à la majorité des partis qui ont crié au scandale lorsque Fakhfakh, instruit par le chef de l’Etat, a exclu certains d’entre eux dont, surtout, Qalb Tounes. Or, Ghannouchi et sa formation ne veulent pas d’un gouvernement qui chercherait à dynamiter la corruption et à lever le voile sur certaines affaires. D’où leur engagement dans le bras de fer qui oppose le président tunisien et bon nombre de partis qui voient en lui un OVNI politique, même s’il a obtenu à lui seul bien plus de suffrages qu’eux tous réunis lors des derniers scrutins.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré