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Guterres et la leçon de l’Afrique

Depuis que la pandémie de Covid-19 a déferlé sur le monde, un questionnement, de plus en plus suspicieux, a envahi certaines capitales et des médias occidentaux, intrigués par la faible propagation du virus en Afrique. Des hypothèses, aussi farfelues que paternalistes, ont fleuri et des pronostics alarmants se sont mis à pleuvoir sur une catastrophe absolue qui guetterait les damnés de la terre. Tantôt, il s'agit d'une famine dont la dimension emporterait des millions de victimes, tantôt il est question d'un bilan accablant qui viendrait balayer les statistiques actuelles du Covid-19, «hautement fantaisistes». Mais, à la base de ces pronostics ridicules, il n'y a pas la retenue la plus élémentaire. Ces Nostradamus de pacotille ne succomberont donc pas au virus de la transparence, si chère au président américain Donald Trump, qui, non content de boire du détergent et de se shooter à l'hydroxycloroquine, s'est découvert une nouvelle croisade, contre l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Voilà pourquoi la déclaration, hier, du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, est la bienvenue. Il invite, en effet, les pays développés à «tirer des leçons» «des mesures de prévention très courageuses» que les pays africains ont prises, alors même que leur économie pâtit d'un ordre économique international qui n'a jamais pu être refondé, malgré les efforts de l'Algérie, dans les années 70. «Face aux prévisions qu'on avait faites, au commencement (de la crise), le Covid a progressé, d'une façon bien plus lente», a affirmé Guterres, dans une interview à la radio RFI. «Cette lenteur est, largement, due au fait que la plupart des gouvernements et des sociétés africaines ont pris, à temps, des mesures très courageuses de prévention qui sont, d'ailleurs, une leçon pour quelques pays développés, qui ne l'ont pas fait», a-t-il lancé, avant de critiquer le moratoire sur les services de la dette des pays pauvres, «pas suffisant», note-t-il, justement.
On ne saurait être plus clair dans le constat. Si l'Afrique affiche quelque 91515 cas de contamination et 2902 décès, ce n'est ni à cause de la «mauvaise volonté» de ses populations ni d'un quelconque subterfuge qui serait, en cette phase de tragédie pour l'humanité, absolument répréhensible. Peut-être, y a-t-il quelques lacunes, ici ou là, notamment en matière de tests, mais le fait est que les mesures drastiques prises par les gouvernements, en Algérie, en Tunisie, en Afrique du Sud, au Nigeria et même au Sahel dont les pays souffrent d'un terrorisme enhardi par les conséquences socio-économiques du Covid-19, sont les seuls arguments pour «expliquer» l'«inexplicable».

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