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Règlements de comptes à OK-Kasbah

Sans surprise, le Conseil de la choura du parti islamiste tunisien, Ennahdha, a voté, par 54 voix contre 38, le retrait de confiance à l'encontre du chef de gouvernement, Elyes Fakhfakh. Voilà plusieurs semaines que le feu couvait sous la cendre et que la formation de Rached Ghannouchi préparait l'estocade. Les évènements lui ont rendu la tâche facile, avec le conflit d'intérêts qui mine Fakhfakh, soupçonné de détenir des parts, dans des entreprises ayant bénéficié de contrats publics juteux. A l'issue de la réunion exceptionnelle de son Majless echoura, Ennahdha a, donc, déterré la hache de guerre. Elyès Fakhfakh, lui, a anticipé le coup, annonçant, le soir même, qu'il va procéder à un remaniement ministériel, dans une conjoncture rendue plus difficile par la pandémie de Covid-19. Fakhfakh justifie ce remaniement par le besoin de remplacer les membres de Ennahdha, après la prise de position hostile de leur parti. Mais le fait que le président tunisien, Kaïes Saïed, la puissante Union générale des travailleurs tunisiens et certaines formations politiques, présentes au sein de l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), aient décliné, par avance, l'offre de Ennahdha, selon laquelle Rached Ghannouchi procédera à des consultations, en vue de composer une nouvelle équipe gouvernementale, ce fait-là souligne la dramaturgie de la crise qui se profile, dans un pays en proie à de graves contraintes socio-économiques.
Ainsi, les manoeuvres politiciennes du parti islamiste qui est loin de détenir une majorité suffisante à l'ARP, même avec l'appui de Qalb Tounes qui a perdu 11 de ses députés, en avril dernier, ne constituent guère un signe rassurant pour les Tunisiens, au moment où tout indique que le pays n'a pas fini de manger son pain noir. Et pour cause, le tourisme est, dramatiquement, plombé par le nouveau coronavirus, le chômage en croissance exponentielle, et la menace du terrorisme persistante, malgré d'indéniables progrès des services de sécurité, dans la lutte contre ce phénomène, conforté par le conflit libyen et le drame sahélien. En pariant sur la victimisation et en cherchant la confrontation, pour occulter son statut d'actionnaire, Elyes Fakhfakh a, sciemment, ouvert la porte au règlement de comptes à OK-Kasbah. Il instaure, de ce fait, un climat de grave instabilité, certes préjudiciable à Ennahdha, plus fragile que jamais, et dont Al karama et Qalb Tounes sont des soutiens peu fiables, mais bien plus nocifs pour une Tunisie qui cherche, désespérément, les promesses d'une embellie.

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