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La bonne question

Il est patent que l´heure n´est pas au débat autour de la situation du 7ème art algérien. De fait, qui s´en inquiète? Les autorités habilitées à se préoccuper de la mauvaise passe du cinéma en Algérie n´en font pas, à l´évidence, un monde. Pourtant, cette déchéance du cinéma dans notre pays est visible à l´oeil nu par la disparition, naturelle ou organisée, des fameuses salles obscures. Dans les années 1960 il en existait encore près de 400, dont 56 à Alger, il n´en reste plus qu´une vingtaine, dont trois ou quatre à Alger, dignes de porter encore ce qualificatif.
L´absence de salles de cinéma et de films qu´ils soient estampillés made «in Algéria» ou d´ailleurs, connote en fait une disparition que chaque jour qui passe, chaque semaine rendent irréversible. Aussi, dire que le cinéma algérien est moribond est un non-sens, au mieux, un euphémisme, dans la mesure où il faudrait encore qu´il existe aujourd´hui, et soit dûment répertorié dans les annales de la filmographie universelle. Filmer, c´est exister. Le cinéma existe-t-il encore en Algérie quand nous arrivons poussivement à produire un semblant de film tous les dix ans? C´est cela, en fait, le drame de la production cinématographique algérienne qui n´arrive pas, n´arrive même plus, à se positionner dans la filmographie maghrébine et africaine. Il est loin le temps où le cinéma algérien était le chef de file du septième art africain. Ce n´est plus vrai et il faudrait vraiment beaucoup d´efforts et de bonne volonté pour qualifier «d´algériennes» les réalisations produites par des mordus du cinéma tels que Allouache, Moknache, Bouchareb et autre Derrais qui persistent à croire en la possibilité d´un cinéma algérien financé avec un...apport étranger. Est-ce la solution? Certes pas! La «nationalité» d´un film suit la nationalité de son financement. C´est tellement vrai que l´on peut citer deux exemples que sont les chefs-d´oeuvre de l´Italien Gillo Pontecorvo, La Bataille d´Alger et de l´Egyptien, Youssef Chahine, Le Moineau, financés par l´Algérie et donc ont la nationalité algérienne.
Il ne faut pas trop se faire d´illusion quant aux films tournés par des Algériens résidant en France, présents aux festivals du cinéma dans le monde sous le label «Algérie» qui est d´abord la volonté du réalisateur algérien de concourir sous les couleurs de son pays, ensuite donner plus de chance à ces films d´être nominés pour un prix. Cela a été le cas notamment du film Indigènes de Rachid Bouchareb nominé aux Oscars hollywoodiens. La réalité est plus amère et le cinéma algérien n´a toujours pas les moyens aptes à lui permettre de percer et d´occuper une place en rapport avec ses ambitions. Or, le réalisateur algérien est plus souvent confronté à la galère qu´à la gloire de parader sur les routes du succès. Mais pouvait-il en être autrement lorsque tout reste à créer en Algérie pour fonder un cinéma digne de ce nom? des salles de spectacle au dernier des métiers du cinéma en passant par l´infrastructure et moyens propres à l´industrie cinématographique et les instituts de formation. Un cinéma spécifique a existé en Algérie du fait de la volonté de l´Etat.
Ce cinéma n´existe plus et il faut tôt ou tard, le plus tôt sera le mieux, revenir à l´orthodoxie cinématographique pour permettre à la filmographie nationale de renaître. Et c´est loin d´être une sinécure! Mais la bonne question est encore de se demander comment faire pour redonner au 7ème art algérien tout son lustre.

De Quoi j'me Mêle

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