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Sur les traces de Sidi Abdelkader al-Djilani

Sidi Abdelkader al-Djilani exhortait les gens à éviter l'hypocrisie, à chasser de leur coeur l'orgueil, l'autosatisfaction, la haine, l'hostilité, la jalousie, la tyrannie, la tromperie et la rancoeur. Il les appelait à briser leur attachement à ce monde et à ceux qui en sont les esclaves...

Votre chroniqueur de fortune est sorti particulièrement comblé de la salle de conférences du Conseil supérieur islamique, voire transporté par ce qu'il a entendu à l'occasion de la conférence qui y a été programmée par la Fondation Emir Abdelkader. Jusqu'à oublier un mal lancinant qui l'éloigne physiquement du journal depuis quelques jours déjà. J'avoue même que j'ai été, ou presque, dans mon élément, euphorique, transcendant. Surtout que l'énoncé de la manifestation portait sur un personnage emblématique, le pôle, celui qui était reconnu dans la cité et ses environs comme un grand maître. Comme la source à laquelle tous les coeurs habités d'un désir ardent devaient se tourner pour trouver la guidance et l'illumination propre à diriger les coeurs sur la voie de l'amour et de l'inspiration divins. Lorsqu'il n'est pas farouchement contesté, ce chemin spirituel merveilleusement bien éclairé par Sidi Abdelkader al-Djilani, puisque c'est de lui qu'il a été question à la salle de conférences du Conseil supérieur islamique, est sempiternellement réduit par ses détracteurs à quelques manifestations de représentation et/ou de vénération irriguées le plus souvent par la méditation et le détachement des choses de ce monde. Quel détestable et discutable raccourci que voici, serais-je tenté d'opposer à ce stade suprême de l'ignorance! Les auteurs d'une telle dérive ne peuvent pas comprendre que le monde est le miroir de Dieu. Mais il faut des yeux dessillés pour le percevoir, car l'on ne voit que ce que l'on est en mesure de voir, écrit dans Anthologie du soufisme Eva de Vitray-Meyerovitch: «Selon le mot célèbre de Plotin, jamais un oeil ne verrait le soleil sans être devenu semblable au soleil, ni une âme ne verrait le beau sans être belle.» A juste titre, les intervenants mobilisés pour les besoins d'un hommage appuyé à Sidi Abdelkader al-Djilani, parmi lesquels le sociologue Mohammed Taïbi, l'anthropologue Zaïm Khenchlaoui et le président de l'Association al-Qadiriya, Hassan al-Hassani, n'ont pas manqué d'exhorter, à l'effet de faire reculer l'amalgame et l'intolérance, à l'organisation de manifestations scientifiques et culturelles en direction de toutes les couches de la population. Une population que l'universitaire Mohammed Taïbi invite à s'imprégner de la spiritualité pour mieux faire face aux dangers qui guettent le pays. Sidi Abdelkader al-Djilani ouvrit grande la porte de l'allégeance et du repentir. Des musulmans des quatre coins du globe y entrèrent pour renouveler, soulignent plusieurs sources, leur pacte avec Dieu, en s'engageant à ne pas tomber dans le polythéisme ni la mécréance, ni la corruption, ni l'innovation, ni l'injustice et à ne pas rendre licite ce que Dieu interdit, ni délaisser ce qu'il prescrivit. Pas moins de soixante-dix mille auditeurs assistaient à ces rassemblements. Le grand savant indien Cheikh Abu Al-Hasan dit à ce sujet: «Près de soixante-dix mille personnes assistaient à son assemblée. Plus de cinq mille juifs et chrétiens sont rentrés en Islam par ses efforts.» Il conseillait aux gens de faire le bien, et les dissuadait de commettre le mal. Son conseil s'adressait aux ministres, aux gouverneurs, aux juges, à ses disciples et aux gens ordinaires. Selon l'imam Ibn Kathir, le grand exégète et historien: «Il se tenait debout dans les mosquées et réprimandait publiquement les gouverneurs qui commettaient le mal. Il le faisait en présence de tous, qui pouvaient ainsi en témoigner, dans des interventions publiques. Il évitait toutes les formes de conciliation politique, et ne craignait personne quand il parlait, sinon Dieu le Tout-Puissant. Aucun reproche ne l'affectait.» Comme à l'occasion de la nomination par le calife d'une personne controversée autant qu'injuste au poste de grand juge. La réaction de Sidi Abdelkader al-Djilani ne se fera pas attendre dans la plus grande mosquée de Baghdad, au moment où il s'apprêtait à y prononcer le sermon du
vendredi. Il s'y adressa directement au calife: «Tu as désigné le pire des injustes pour juger des affaires des musulmans! Que répondras-tu demain au Seigneur des mondes, au Plus Miséricordieux des miséricordieux?» Entendant cela, rapportent plusieurs sources, le calife trembla de peur: «Versant des larmes abondantes, il se hâta, après la prière, de démettre ce juge.» Sidi Abdelkader al-Djilani appelait les gens à se corriger eux-mêmes, à purifier leur coeur et à en chasser l'amour excessif de la vie d'ici-bas. Il les exhortait à éviter l'hypocrisie, à chasser de leur coeur l'orgueil, l'autosatisfaction, la haine, l'hostilité, la jalousie, la tyrannie, la tromperie et la rancoeur. Il appelait les gens à briser leur attachement à ce monde et à ceux qui en sont les esclaves, et de se tourner de tout leur coeur vers celui qui nourrit, Dieu le Tout-Puissant, cherchant Sa Satisfaction, Sa Guidance, Sa Miséricorde et Son Pardon.

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