La liberté d'expression et de ton est presque finie sur Canal+

Vincent Bolloré, le P-DG du groupe Canal+, est quelqu'un qui n'aime pas l'humour corrosif. Lorsqu'il a pris le contrôle du groupe Vivendi et de ses chaînes payantes, il a obtenu l'arrêt de la majorité des programmes humoristiques à succès: Les «Guignols de l'info», «Le Petit journal», le «Grand Journal» et aujourd'hui il vire un chroniqueur sous prétexte qu'il avait critiqué ses confrères.
Ainsi, le chroniqueur avait participé à un sketch mis en ligne par Winamax et parodiant l'émission «L'Heure des pros» de CNews, la chaîne info du groupe Canal+, a été viré.
L'humoriste et chroniqueur Sébastien Thoen, qui travaillait sur la chaîne Canal+ (pour les émissions «Canal Sports Club» et la présentation du «Journal du hard») a été licencié, selon de nombreux médias français. Il avait participé à un sketch diffusé par le site de paris Winamax, le 19 novembre. Sa parodie de l'émission de Pascal Prau «L'Heure des pros» n'a pas plu à tout le monde. Dans cette vidéo qui reprenait en les parodiant, les codes de l'émission «L'Heure des pros» de CNews, la chaîne info du groupe Canal+, Sébastien Thoen jouait le rôle de Lionel Messiha, caricature de Jean Messiha, chroniqueur de l'émission de débat et ancien membre du Rassemblement national, qui a relayé la vidéo sur son compte Twitter. Dans cette vidéo qui a été vue près de 650 000 fois, Julien Cazarre parodiait l'animateur Pascal Praud aux côtés de Sébastien Thoen. «On ne connaît pas mieux les sujets que vous, mais nous on est payés, c'est ça la différence», avait notamment déclaré sur cette parodie Pascal Prono, l'équivalent de Pascal Prau.
La direction de Canal+ n'a pas encore réagi sur cette affaire qui fait grand bruit dans l'univers des médias français.
La France, la patrie de la liberté d'expression, vire à tout-va, mettant la liberté d'expression aux calendes grecques.
Sébastien Thoen est salarié de Canal + depuis 17 ans. Cet ancien de la bande de Karl Zéro s'est fait un nom grâce à l'émission de caméras cachées «Action discrète». Il a participé ensuite, comme chroniqueur, à «l'Edition spéciale» puis au «Grand Journal» et aux émissions de sport.
En parallèle, il présentait, depuis septembre 2014, «Le Journal du hard», chaque premier samedi du mois. Le numéro prévu début décembre, a déjà été enregistré. Ce sera sa dernière apparition à l'antenne. Sur Canal+, la liberté d'expression est presque finie. Il ne reste que «Groland» émission parodique hebdomadaire, dernier repaire de l'humour caustique et provocateur, dont la chaîne s'était fait une spécialité.