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Le doc «La guerre des appelés», l'autre visage caché de la colonisation française

Le thème de la guerre d’Algérie continue de susciter des remous en France et les quelques survivants de cette guerre perdue par la France, continuent de s’exprimer au profit d’une propagande française. Ainsi, à l’occasion du 65e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie, le 1er Novembre 1954, les appelés français ont été interrogés par une caméra française après plusieurs années de silence. Ce documentaire en deux parties («le Bourbier», suivi de «l’Héritage») rappelle que plus de 2 millions de jeunes Français ont été mobilisés pour ce qu’a appelé officiellement la propagande militaire française, une «opération de maintien de l’ordre» dans un département français, sur le continent africain, alors qu’en réalité c’était des appelés envoyés à une guerre qui ne dit pas son nom. Après sept ans de conflit, «le bilan est de 30 000 morts du côté français, 1500.000 combattants et civils algériens, 2 millions de personnes déplacées hors de leurs villages, 1 million de pieds-noirs et 60000 harkis rapatriés en France». Ce documentaire réalisé par Thierry Vincent de Lestrade et Sylvie Gilman et diffusé dimanche 3 novembre à 20h50 sur France 5 est truffé d’images d’archives, d’extraits de lettres, de témoignages et commenté par la comédienne Johanna Nizard et l’historien Tramor Quemeneur. Le documentaire, qui a été réalisé grâce au soutien de l’Ecpad, l’Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense, appartenant à l’armée française, aborde de façon indirecte et intime, la question de la torture et des exactions durant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962. Les appelés exposent la façon dont se nourrissent inexorablement les ennemis complémentaires, en l’occurrence les résistants de l’ALN et la répression aveugle de l’armée française. Mais ils s’interrogent aussi sur les barrières internes que chacun franchit pour être acteur ou spectateur de l’inacceptable. Le film repose essentiellement sur des images d’archives ou de films personnels en 8 mm, mais surtout des témoignages filmés d’anciens appelés ou engagés qui ont participé, qui ont été les relais, ou qui, «simplement», ont été passivement confrontés de plus ou moins près à la torture, aux mauvais traitements, et aux exécutions arbitraires. à leur retour dans un pays en plein boom économique, ils cachent leurs souvenirs, leur vécu et leurs souffrances au fond de leur mémoire. Ces dernières années, pourtant, ils font entendre leur parole si longtemps confisquée. La seconde partie du documentaire reprend un peu, pour ceux qui le connaissent, le documentaire remarquable de Patrick Rotman «L’ennemi intime», réalisé en 2002 et qui avait été diffusé sur France 3 il y a 12 ans, en septembre 2007. Ces soldats de 20 ans, sans expérience ni de la vie ni de l’armée, se souviennent des épreuves subies et de leur quotidien. Ils ont vite mis de côté leur jeunesse et leur insouciance. Ils se sont retrouvés avec des fusils entre les mains. Et n’occultent rien de ce qu’ils ont vu : séances de torture, exécutions, viols, mauvais traitements infligés aux Algériens considérés comme des citoyens de seconde zone. Ils étaient menuisiers, étudiants, futur séminariste, ils ont dû apprendre à survivre et à nier leurs valeurs morales. Traumatisés par cette «guerre sans nom», ils laissent parfois couler leurs larmes. «L’Algérie, la guerre des appelés» est un documentaire émouvant sur la conscience cachée et martyrisée d’une France qui n’a pas encore oublié le sens de la défaite.

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