{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Le mal qui ronge les médecins

Le procès du médiator a lieu en France. Il a ouvert le dossier de la corruption des médecins par les labos. Du petit cadeau au versement financier, la panoplie est large. Nos médecins n’échappent pas à ce fléau. Etat des lieux…

Perte de l’aura. Le sujet de cette semaine a été «piqué» à l’actualité française. Un procès hors normes s’est ouvert lundi dernier. Il va durer six mois et a nécessité dix ans d’enquête. C’est un médicament « médiator », un antidiabétique, qui a été prescrit comme coupe-faim à beaucoup de patients par leurs médecins traitants. Sauf que ce médicament à de graves effets secondaires qui ont conduit à de nombreux décès. Des centaines. Des milliers. Un nombre indéterminé. Pourquoi un antidiabétique est-il devenu un coupe-faim largement utilisé ? C’est la faute des médecins qui le prescrivaient à leurs « clients ». En général celles et ceux qui voulaient perdre du poids. En bout de course, ce sont des problèmes cardio-vasculaires que tous ces consommateurs ont gagnés. Pourquoi les médecins prescrivaient-ils un médicament qui avait été mis au point pour les diabétiques en surpoids à tous les patients qui voulaient maigrir ? A cause d’une « force » difficile à maîtriser et qui pourrit toutes les anciennes et nobles valeurs morales. Vous l’avez deviné, il s’agit de l’argent. De la corruption pour être plus clair. Les laboratoires ne sont pas avares et « arrosent » autant que faire se peut tous les praticiens qui en retour prescrivent les médicaments pour lesquels ils ont été payés. Ce sont les délégués médicaux qui servent d’intermédiaires entre les labos qui les emploient et les praticiens qu’ils visitent sur leurs lieux de travail. Mais pas seulement car la « générosité » des labos s’exprime sur un large éventail de « produits ». Cela va des petits cadeaux que les délégués médicaux transportent dans leur bagages, jusqu’aux rémunérations très conséquentes pour travaux de consulting ou d’expertise en passant par des invitations à des congrès dans de lointains et paradisiaques pays. Tous les milieux de la santé dans tous les pays du monde connaissent ce fléau. Cela a fini par arriver aux oreilles du grand public. Résultat : le médecin a perdu le respect qui entourait ces prédécesseurs des générations précédentes. Les malades et leurs familles qui ne font plus confiance au médecin sont de plus en plus nombreux. Une dépréciation a plusieurs aspects. Il n’est pas rare que des malades consultent plusieurs médecins pour croiser leur diagnostic. D’autres vont chercher la confirmation des dires de leur médecin sur l’Internet. Plus graves sont les agressions verbales et quelquefois physiques qui n’auraient jamais eu lieu sans le manque de respect que l’actuelle génération de médecins s’est infligée sans s’en rendre compte. Toutes ces sociétés de communications spécialisées dans des filières de médecine font office de pompes aspirantes d’argent. Elles servent d’écran aux labos qui les utilisent pour « arroser » ces petites mains à leurs services que sont devenues les médecins. Pensant être ni vues ni connues. Un procédé de plus en plus utilisé en France (et par voie de conséquence chez nous aussi) depuis la loi « anti-cadeaux », qui oblige les médecins à déclarer toutes les « gentillesses » que leur adressent les labos. Tout le monde aura remarqué, chez nous comme ailleurs, l’organisation de multiples journées dédiées à telle ou telle maladie. Ces journées, ouvertes au grand public, servent à présenter un médicament ou un procédé jugé préventif contre telle ou telle maladie. On peut citer en exemple les encouragements aux dépistages. Au-delà de l’aspect purement scientifique et médical d’une telle démarche, il s’agit aussi et incontestablement d’une opération marketing pour l’équipement proposé ou le médicament mis en avant. La véritable action préventive devrait se situer en amont, c’est-à-dire aux causes de la maladie, pas dans sa détection. Une détection qui, soit dit en passant, sert de véritable étude de marché au laboratoire concerné. Un malade qui s’ignore est un client de moins pour le labo. A cette forme de dégradation des valeurs du noble métier de médecin, s’ajoutent d’autres comportements tout aussi condamnables comme le détournement des malades du secteur public vers celui du privé où exercent les médecins à « double casquette ». L’occasion nous a été donnée de constater que certains professeurs chefs de service dans des CHU faisaient ce genre de « racolage ». Comment voulez-vous que plus bas dans la hiérarchie ce ne soit pas la règle? Le gouvernement vient de doubler les salaires des médecins spécialistes qui accepteraient d’aller exercer dans les régions du Sud. A-t-il bien cerné tous les revenus, en restant au Nord, de ces mêmes spécialistes?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours