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Dans le sous-sol du tribunal

Voilà un dossier de vol par effraction, qui mériterait un long métrage, histoire du bien mal acquis qui n'est pas allé loin!

Quatre jeunes gaillards sont ensemble dans le sous-sol du tribunal, attendant que la greffière les appelle pour être entendus sur une histoire de vol, mais chaque duo ayant commis le méfait, à sa manière. Il faut vite préciser que les deux groupes avaient planifié, chacun dans son coin, le vol d'une caisse d'un petit centre que les gens appellent affectueusement, «le marché des pauvres», comme avant eux les anciens nommaient «le marché aux puces» parce qu'on y trouvait un peu de tout. Sebti. G. 24 ans, et Amor. C. 22 ans, forment le premier groupe qui a bien pensé le méfait qu'ils allaient commettre vers les 20 heures et quelques. Nassim.F. 20 ans ronds et Hosseim.D. son aîné de 3 ans, sont des jeunes à l'affût de sales coups, qu'ils sauront faire après le succès des premiers voleurs. C'est un truc qui marche admirablement bien, car on n'a pas idée à poursuivre quelqu'un pour un délit qui en appelle un autre! Oui, nous voyons mal, par exemple un Amor récidiviste, déposer plainte autour d'un butin lui-même volé quelques minutes auparavant! Ici, le représentant du ministère public qui prend en charge ce dossier peut aller jusqu'au «recel» ou à un second vol, tout simplement. Ce sera alors aux avocats de tirer de leurs sacoches, les flèches qu'il faut, celles qui vont droit à la cible du jour.
C'est ainsi qu'au milieu de l'été, Amor et Sebti, deux anciens camarades de classe, qui ne se sont pas revus depuis un bon bout de temps, se rencontrèrent au carrefour des Eucalyptus de Hussein Dey (Alger) et parlent de choses et d'autres. Comme les cafés ne travaillent plus depuis l'intrusion du «Covid-19», ils décident de faire les cent pas dans les environs du quartier et entament une discussion sur le chômage qui frappe de plain-pied, notre pays, mais aussi et surtout, le monde entier. Fauchés à l'extrême, les deux copains échafaudent un plan diabolique et osé car ils veulent attaquer un commerçant appelé par tout le monde dans les parages, «le serre - freins», tant sa cupidité le rend une cible facile pour les amateurs de quolibets! Ils mettent au point un plan infaillible et passent à l'action, si rapidement, que le commerçant n'y voit que du feu! En effet, profitant de l'instant où le vieillard entre derrière le comptoir, pour que Sebti, qui attendait le signal convenu, se faufile dans l'antichambre et défonce le petit et très vieux coffre-fort, facile à manoeuvrer. La somme dérobée, selon la victime, est de 845 millions de centimes, avec les devises qui se trouvaient avec les recettes quotidiennes. «Parlez-nous un peu de cette énorme somme amassée en cette fin de l'année 2020!», demande, le juge qui voulait savoir de quelle manière cette importante somme avait été ramassée.
-C'est que j'ai pris l'habitude de verser mes entrées à la banque. Bien avant l'entrée en vigueur du «Covid-19», depuis octobre 2017, j'ai choisi de laisser mon argent dans mon minuscule coffre-fort que j'emmenais avec moi tous les jours, dans ma voiture!», explique tant bien que mal le vieux propriétaire démonté comme jamais, heureux que ses économies soient volées deux fois la même journée et reprises le jour-même par une équipe de policiers au parfum.
Et les flics ont cherché avec leurs moyens de bord, à arrêter les malfaiteurs et les remettre à la justice où ils seront bons pour une saine application de l'article 354 (loi n° 06-23 du 20 décembre 2006) qui dispose clairement et sans un mot d'excuse que: sont punis d'un emprisonnement de cinq (5) à dix (10) ans et d'une amende de 500000 à 1000000 de DA les individus coupables de vol commis avec une seule des circonstances suivantes:
1°) si le vol a été commis la nuit;
2°) si le vol a été commis par deux ou plusieurs personnes;
3°) si le vol a été commis à l'aide d'escalade, d'effraction extérieure ou intérieure, d'ouverture souterraine, de fausses clés, ou de bris de scellés, même dans un édifice ne servant pas d'habitation. Le tribunal peut, en outre prononcer, la peine d'interdiction d'un ou de plusieurs des droits prévus à l'article 9 bis1 de la présente loi ainsi que la peine d'interdiction de séjour dans les conditions prévues aux articles 12 et 13 de la présente loi. La tentative du délit prévue par cet article est punie des mêmes peines que l'infraction consommée.» Ici, l'appréciation des seuls juges du siège peut avoir raison de l'inculpation.
Peu de gens savent qu'une audience correctionnelle, peut valoir à son auteur, beaucoup plus qu'une criminelle. Il faut vite préciser à l'intention des non-initiés qu'en criminelle, les sentiments jouent beaucoup et la présence de quatre jurés, qui ne sont nullement des magistrats professionnels, peut faire dévier le verdict vers l'indulgence!
Le fait est, dans cette affaire, où tout est bien qui finit bien, malgré les traces laissées par les jeunes malfaiteurs qui se sont fait «exploser» en subtilisant les uns, les autres du fric! C'est pourquoi la sentence-3 ans d'emprisonnement ferme)- n'aura été que le fruit d'un boulot sabordé par une deuxième bande dont le chef, si l'on peut s'exprimer, était au courant, depuis le lancement du délit!

De Quoi j'me Mêle

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