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Escroquerie en majuscule

Jamais depuis l’avènement du Hirak, l’escroquerie n’avait eu de place dans la société où des gens crédules se font avoir en un clin d’œil.

Maître Abdelaziz Djedaâ, l'avocat de la rue Hassiba-Ben Bouali, d'Alger était très agité, lundi, au tribunal de Sidi M'Hamed-Alger, en attendant la remise du feuillet du parquet lui permettant d'enfourcher son étalon noir et entreprendre une galopade dont il a le secret, en faisant feu sur l'escroquerie dont a été victime Mourad.D.
Son client, un type quelconque, un enfant du peuple qui a seulement voulu acquérir honnêtement une auto d'occasion pour sa famille. «A mon âge, je n'ai jamais rencontré un pareil escroc. D'abord, par la façon dont il m'a escroqué, ensuite, pour me faire avaler la couleuvre, il était entouré de sa femme et de son fils qui jouaient la comédie à merveille. Le stratagème mis en place par ce gars, est infaillible! Il entame les négociations en lançant: «Vous pouvez, avant de régler la somme convenue, voir de près l'état du véhicule!».
C'est la mise à l'épreuve de la future victime qui pensera alors que jamais un revendeur indélicat ne s'amusera jamais à vous permettre d'examiner de très près l'état de la voiture. C'est parti pour la deuxième tranche de l'escroquerie qui consiste à faire l'éloge du véhicule, de son prix des plus abordables, de son confort et de tous les qualificatifs. Les trois individus, Azzedine.M. Le chef de famille en tête, s'y mirent avec beaucoup de persuasion. Quelle hypocrisie! Une fois le prix d'achat convenu, on passa au paiement cash. Les 72 millions de centimes furent remis rubis sur l'ongle à ceux qui s'avèreront plus tard, des escrocs de la pire espèce. En effet, Mourad D. prit «sa» voiture et s'en alla, heureux comme un gamin avec son jouet. Deux jours après, le gus rencontra une vieille connaissance qui se connaissait en autos d'occasion. Après un examen approfondi, il trouvera des imperfections qui ne sont autres que le résultat de bricolage sur le zinc, après un accident de la circulation. Le pauvre malheureux décida de revenir, la peur au ventre, chez le revendeur qui, contre toute attente, l'accueillit à bras ouverts.
L'homme accepta facilement l'échange de voitures. Le bonhomme fut subjugué par tant de gentillesse et d'attention. «Mais, mon bon monsieur, j'ai là, une belle panoplie d'automobiles où le choix sera très facile.Donnez-moi la marque que vous désirez, et vous serez servi royalement. L'acheteur avait pris la résolution de ne plus acheter de voiture pour le moment. Il reverra plus tard avec
d'autres gus, du côté du marché de Tidjelabine (Boumerdès). Il fit part de son désir au revendeur qui ricana longuement, en tapant chaleureusement sur l'épaule gauche, avant de se décider au remboursement du montant déboursé quarante-huit heures plus tôt. L'homme était aux anges, lui qui croyait, quelques minutes auparavant, que l'opération allait lui coûter les yeux de la tête. Erreur, monsieur! Finalement, c'était plus facile qu'il ne le croyait. Il se dit qu'aujourd'hui, les gens ne se ressemblaient pas du tout et il se trouvait encore des gens bien. Azzedine, en présence de la douce moitié de l'escroc et de son rejeton de fils, ouvrit le tiroir de son bureau, en retira un gros carnet de chèques et dit, entre les dents, comme s'il voulait se faire pardonner: «Vous savez, monsieur, ici, l'argent entre et sort à tout bout de champ. Et puis une grosse somme ne passe jamais la nuit ici. Avec tous les voleurs qui rôdent dans les parages, je prends toutes les précautions pour ce qui est de l'argent gagné au cours de la journée. Mon fils se charge des dépôts et des retraits en banque.
De toutes les façons, il n'y a aucune crainte à avoir, le chèque est bon et le compte est rempli.» A la maison, madame revit le chèque et fit attention à un détail que n'avait pas vu monsieur. «Eh, as-tu bien lu le chèque? Il est signé, oui, mais avec la mention: «A moi-même.» Le pauvre mari devint une véritable loque. Il avait la face livide, comme au jour de ses propres funérailles. Il ne savait que dire. Sa femme fut plus lucide que lui! Il décida de revenir le voir le matin, très tôt, à la première heure. Le matin, du côté d'El Madania (Alger), il frappa à la porte de l'escroc.
Une fois mis au courant de l'«erreur», l'escroc répondit qu'il n'y avait rien entre eux, qu'il n'y a eu ni achat ni revente ni auto accidentée, rien: «Cher monsieur, je vous ai remis un ticket de bus en guise de chèque. Attention, je ne veux plus vous voir rôder, sinon...!» dit, en souriant malicieusement Azzedine.
En pleine ire, la malheureuse victime d'escroquerie et de menaces constitua maître Abdelaziz Djedââ, un rude avocat accrocheur comme tout. La plainte enregistrée au tribunal de Sidi M'hamed-Alger, la balle est désormais dans le camp de la justice. Rendez-vous bientôt dans la salle d'audience!

De Quoi j'me Mêle

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