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Il fracasse le crâne de sa belle-sœur

Les histoires de familles courent dans les tiroirs des magistrats et des greffiers des juridictions. Il n’y a pas que les problèmes de couples. Loin s’en faut…


Le tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d’Alger) a eu récemment à traiter une affaire de coups et blessures où deux familles très proches (puisque leurs habitations sont mitoyennes) des hauteurs d’Alger, ont vu les belles-sœurs se prendre au collet, avant que l’épouse du frère cadet ne s’empare d’un objet lourd, et assène plusieurs coups sur la tête de sa belle-sœur. Avant d’entamer les faits, voyons de plus près ce qui a rendu possible la bagarre familiale. Une victime et une inculpée de coups et blessures volontaires ayant entraîné une cessation de travail de 12 jours sauf complications, ainsi que la fille de celle qui a rossé l’autre belle-sœur, ont vite rejoint la barre, dès qu’elles ont entendu prononcer leurs noms. Le regard de feu, que les deux belles sœurs voisines et adversaires du moment se lancent, se radoucit suite à l’avertissement du juge, dont le seul regard, à lui seul, décourage le plus entreprenant et le plus remonté des antagonistes. Il est vrai que les poursuites engagées par le parquet reposent sur le terrible article 264 du Code pénal, qui prévoit, qu’en cas de coups et blessures causant une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours, est puni d’ un emprisonnement d’ un à cinq ans et d’une amende de 100 000 DA à 500 000DA. Le juge du siège est, ce jeudi, frais et dispos pour trancher une énième fois le différend entre deux proches qui cohabitent sous le même toit ; il appelle K.B. La victime qui est invitée à narrer les faits sans en rajouter, avertit le président qui entend maîtriser la situation, dès le début. La mère de cinq enfants commence par le matin, lorsque son époux S.C. un frais retraité descend ramener de quoi prendre le petit-déjeuner. En dévalant les marches d’escalier, il croise son cadet qui lui reprochera de ne pas avoir fermé à double tour la porte d’entrée principale. «Ton fils était, lui, avec ses copains, en veillée ‘’extraordinaire, avec le kif comme ingrédient’’, donc c’était au dernier entré de fermer.» Il passa son chemin, pressé qu’il était. Sur le palier du rez-de-chaussée, le ton montait entre les deux belles-sœurs. Bruits de voix, sons de claquements de mains, tous les ingrédients d’une prochaine rixe étaient réunis. Dans la foulée, Nadjia se saisit de l’objet en question et frappa plusieurs fois sur la tête et les épaules, causant de sérieuses blessures à sa belle-sœur et cousine de son époux. L’arrivée impromptue de son mari, fera cesser les coups. «Seule, Yamna, la fille aînée de Nadjia, continuait à m’insulter et insulter mes parents alors que maman, victime de la maladie d’Alzheimer, venait de décéder récemment.» Puis ce fut au tour de l’inculpée de passer à la barre pour donner sa version des faits. «Je déments formellement l’avoir agressée ainsi que ma fille qui était sortie voir ce qui se passait. Elle m’a vue sous le poids de ma belle-sœur qui avait sauté sur moi en me mordant gravement au cou… et je…
- Est-ce que vous aviez établi un solide certificat médical attestant que vous portiez des traces de graves morsures ?» coupe le magistrat qui n’aura aucune réponse de la part de l’inculpée qui continuera son récit où le ridicule l’emportait sur le réalisme quand elle martela : «Elle reçoit chaque jour des proches parents à manger alors que mes enfants crèvent de faim !» Le juge tapa très fort sur le pupitre : « S’il vous plaît, restons sur l’inculpation, voulez-vous ?» La dame reprit alors la narration et raconta ce qui l’arrangeait. Le président s’en aperçut et le fit savoir aussitôt à la femme qui se tut, comme par enchantement. Le procureur mit son grain de sel : «Quelle est la cause exacte de votre rixe, parce qu’il y en a une, au moins.» Le silence qui suivit la question, fut bien noté par le tribunal. «Vous êtes libre de répondre ou pas !» Le parquetier ricanait comme pour dire, que lui, le représentant du ministère public, savait tout, y compris le pourquoi de la rixe. Katia voulait intervenir, mais elle craignait que les enfants ne le prennent mal, si mal, que cela pouvait nuire au-delà des générations futures.
C’est alors que le juge, rassasié de mots racontant les maux crachés par les membres de ces deux familles, si proches, que cette histoire a profondément meurtries, écrasées, mis à plat ventre, décide de mettre en examen le dossier et permettre aux deux familles de retourner chez elles, la main dans la main !

De Quoi j'me Mêle

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