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L’espoir déchiré

Connaissez-vous dans votre entourage, une seule femme divorcée, heureuse de son statut?

Les malheurs d’une femme divorcée, ironie du sort, qui porte un prénom éloquent, Amel (Espoir), font qu’elle souffre en silence jusqu’à son face-à-face à la barre, avec, à sa gauche, l’ex-mari, debout, méprisant comme jamais il ne l’avait été ! Ces malheurs, dont elle n’est pas responsable, peuvent donner une idée quant aux dégâts sur l’avenir d’une maman sans ressources, qui a une fillette de 8 ans sur les bras. Sa présence devant le portail du tribunal dès les premières minutes de l’ouverture des portes, signifiait à elle seule toute la détresse de la pauvre fille qui évolue dans un environnement hostile. Il était 10h00 tapantes au comptoir du guichet unique du tribunal de Chéraga (cour de Tipasa), lorsqu’une jeune dame, apparemment paniquée, s’approcha au milieu de la chaîne où se trouvaient plus d’hommes que de femmes. S’appuyant solidement sur un canne, la face livide, comme au jour de son décès, les yeux noirs, cernés et larmoyants, les joues creuses, la mine défaite et catastrophée, la malheureuse attendait son tour pour passer à la barre assister à son procès. Amal F., la trentaine largement dépassée, est venue au tribunal, sans avocat, toute démunie qu’elle est, réclamer le fric de sa fille unique au titre de la pension alimentaire arrêtée à la suite du divorce prononcé aux torts du mari.
à l’audience, la dame encore jeune va parler, parler, parler, histoire de faire entendre son histoire, une triste histoire où la haine, la trahison, la bêtise humaine, le malentendu et le désaccord perpétuel ont pris le pas sur l’amour, la rectitude, l’affection, l’arrangement et l’entente cordiale. Plus tard, vers les 11h38, elle va à travers son misérable récit catastrophique, immobiliser l’assistance, magistrats compris, sauf le président de séance, ligoté qu’il est, par le sacro-saint devoir de réserve. Elle s’exprime lentement, comme si elle s’attendait à ce que la foudre de février 2020 allait s’abattre sur elle, sa fille unique et ses proches. Elle articule bien, comme pour se faire entendre et surtout comprendre par cette foule ramassée sur elle-même. « Il m’a trahi, humilié, frappé, violemment battu, perturbé jusqu’à ce je contracte un méchant AVC, qui m’a littéralement « coupé » en deux, le côté droit ne ressentant plus rien. Je m’attendais honnêtement aux réparations morales du père de ma fille. J’ai perdu, non seulement, tout sens de contrôle sur mon corps, mais et c’est très grave, je suis en train de perdre la raison. Je ne peux plus résister à l’envie de crier lorsqu’on veut me raisonner. Je ne veux plus d’ailleurs que l’on vienne me refiler des conseils, car j’ai compris la vie après mon divorce et je ne fais plus confiance à personne. La seule personne qui me rassurait, était mon père, disparu avant mon mariage. Quant à ma pauvre mère, elle est dans un coin, paralysée après la disparition de papa. » Le juge tambourine à l’aide de ses doigts juste de quoi attirer l’attention de la victime lancée dans un interminable monologue triste à jamais. Elle réclame justice, simplement ! Or, l’application de la loi ne peut être efficace que si la plaignante obtient de la justice, réparations vivifiantes, avec en sus, une somme sonnante et trébuchante ! Entre-temps, la victime a dérapé en évoquant l’ex-époux, en l’appelant « l’âne » ! Pour sa part, Fouzi H. Inculpé dans ce dossier, se défend de n’avoir pas payé la pension alimentaire de sa fille. « Je regrette, mais tous mes mandats me reviennent tels quels ! Je ne peux laisser ma fille sans ressources ; c’est impensable ; il y a un gros malentendu et c’est elle la seule responsable car... ! » Le juge n’est visiblement pas d’accord avec les propos du mec, prend la mouche et décide à l’instant d’interrompre l’inculpé : —Je vous arrête et je suis obligé de vous demander dd’être clair, pour ce qui est de la responsabilité ! Le premier responsable de l’éducation de votre fille, c’est vous. Alors, n’essayez pas de renverser la situation.
- C’est faux, je renvoyais les mandats qui étaient incomplets. Tous les deux mois, je recevais 5000 DA au lieu des 28000 DA, je peux vous dire aussi que je suis au bord de la mendicité ! » éclate madame. Le juge décide de demander le dernier mot à l’inculpé qui dit avoir sur lui une somme rondelette et... « Vous allez remettre cette somme au greffier qui transmettra à madame », jette le président avant de mettre en examen le dossier du jour.

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