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La dette a des menottes

Rahim R. doit une grosse somme à Loumri F., qui perd un matin d'hiver 2019, totalement son sang-froid, omet de se plaindre d'abord, et croit se faire justice en vain!

Loumri F. se rend chez Rahim R., et lui réclame tout de suite le fric qu'il lui doit depuis belle lurette. «Ecoute, vieux! j'ai trop patienté pour avoir mon bien. Alors, de deux choses l'une: ou bien tu me restitues gentiment et sans histoire, les deux milliards neuf cent cinquante millions de centimes le plus tôt possible, ou je prendrai les mesures qui me permettront d'avoir les moyens de me faire payer!» dit, sur un ton des plus menaçants, Loumri, fâché comme jamais il n'aura été. Rahim est étonné par l'attitude de son «ami» qu'il ne reconnaît pas dans la foulée de l'ire qui l'a envahi. Prenant son allure des plus amicales, Rahim réplique qu'il n'est pas en position de payer dans l'immédiat ses dettes. Le tout articulé sur un ton presqu'ironique. Ce qui mit notre créancier dans tous ses états! L'effet de colère fit le reste avec, en prime, du renfort de deux frères qui marchèrent dans cette dangereuse histoire de règlement de comptes!
Les deux avocats constitués dans cette grave et malheureuse affaire de violation de domicile, de séquestration, de vol à main armée et menaces avec violences, arrivent très tôt à la cour, en vue de défendre Loumri F., impliqué jusqu'au cou, dans cette affaire criminelle. Ils se sont donné rendez-vous plus tôt que prévu, pour coordonner leurs efforts en vue de sauver ce qui peut l'être pour les frères Hassine et Tayeb D. Les trois accusés sont drôlement mouillés dans une véritable et grave descente de police qui ne dit pas son nom, avec, à l'appui, une opération «coup de poing» à main armée. La présidente du tribunal criminel a usé de patience devant les déclarations contradictoires des agresseurs et de la victime. L'avocat des deux frères a même calculé le temps de la séquestration:
«Dix minutes passées dans la baraque, quarante-cinq dans le fourgon, le temps que le frangin ramène la somme due au bonhomme. Or, la loi évoque pour la séquestration, plus de 10 jours, ou moins, c'est la correctionnelle! Si l'instruction a été bel et bien bâclée, l'honorable tribunal criminel a les moyens, je dis bien, tous les moyens que la législation a pondus, à mettre en oeuvre, pour aller droit vers la seule vérité. Nous sommes bien loin des 10 jours et plus, ce qui nous donne un plus dans la prise de décision irréfléchie, avant de criminaliser ce dossier, si simple, s'est écrié le défenseur qui avait à l'esprit, un truc se rapportant au prochain pourvoi. à signaler que le tribunal a eu beaucoup d'indulgence vis-à-vis du plaideur qui a essayé de démonter le sévère réquisitoire du procureur général et s'en est pris, violemment et rageusement, à l'intervention du jeune conseil de la partie civile «qui a exagéré par ses appels, surtout aux quatre jurés, à une sentence exemplaire, punitive et mémorable pour que de pareilles dangereuses actions, n'aient plus jamais lieu!»
Le premier et principal accusé, Loumri est entré dans ses petits souliers, tant il était confus pour le rapt et les mauvais traitements infligés à Rahim. Les deux frangins codétenus eux, répondront du tac au tac, car ils voulaient visiblement s'amender devant la composition du tribunal criminel.
Hassine, l'aîné, dira que «la ridicule solidarité a beaucoup joué dans la mise en branle de l'attaque en règle, réalisée seulement pour faire... peur à Rahim!» Le gus sanglote, car les regrets font des ravages dans le subconscient de l'auteur du rapt etc. «Dites une bonne fois pour toutes, si je vous ai agressé ou si je vous ai adressé la parole durant la journée du rapt!» s'est écrié le codétenu.
Finalement, chacun des accusés a placé son mot d'excuse et les magistrats ont dû prendre acte du mea- culpa des trois accusés, qui auront l'occasion de prononcer le dernier mot que la loi a prévu. Sur ce, le tribunal criminel se retire pour cent-cinquante minutes de délibérations, houleuses, dit-on du côté du couloir. Au retour, le président lit le verdict qui voit Loumri écoper d'une peine de 12 ans de réclusion, l'aîné, 7 ans et l'acquittement pour le cadet.

De Quoi j'me Mêle

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