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La marâtre apprivoisée

Bournia.T est une étudiante en droit, cultivée, ambitieuse et célibataire. À l'université, elle fait connaissance de Rabah. A un veuf, professeur de droit commercial...

La jeune et belle étudiante est subjuguée par le prof qui a 19 ans de plus qu'elle. Elle a une manière de le regarder qui ne le laisse pas indifférent, ainsi que ses collègues, qui lui font comprendre que cette fille est pour lui. De son côté, Bournia se renseigne sur l'homme. Elle apprend qu'il est veuf, père d'enfants en bas âge, et est vraiment inconsolable dans son logement de fonction.
Depuis 21 mois, il vit seul. Il ne veille pas, car c'est un gars pieux, rangé et consciencieux. C'est un lève-tôt. Il n'a pas pu oublier l'image sereine de Chafia, sa première femme, disparue dans un affreux accident de la circulation, un jour de grosses pluies du côté de Sour El Ghozlane (wilaya de Bouira). Rien ne pouvait faire oublier la mère d'enfants inconsolables. Mais, l'étudiante commençait à tirer le bonhomme de son cauchemar. Elle rêve même à une future union, sans calculer les risques d'une telle entreprise. Elle démarre par des discussions pour se terminer par un accord! Ce fut vite fait.
Le mariage se tient rapidement et le quotidien débute dare-dare par un os!
Les enfants n'arrivent pas à adopter, mais alors pas du tout, la jeune fille, fraîchement mariée à leur père. C'est normal mais, Rabah a une idée toute faite là-dessus. Il n'est pas question de renvoyer les gosses au bled, à 800 kilomètres de là, chez les grands-parents! Non, il faut qu'ils grandissent auprès de leur papa, pour au moins atténuer l'absence de maman.
Rabah consacre tous les soirs des «causeries» à ses enfants pour leur inculquer une bonne fois pour toutes que Bournia, qui ne sera jamais leur maman, est la seule personne qui peut les aider à bien grandir. Mais ce qu'ignore encore le pauvre mari et père d'orphelins, c'est le rejet des enfants par l'épouse, qui n'arrive pas, elle aussi, à approcher les gamins. Cela arrive, et c'est légitime, car on ne peut pas aimer ce que l'on n'a pas enfanté.
La vie continue et deux ans après, le garçon et les filles gagnent en centimè-tres. Mais ce qu'apprendra la juge des mineurs de la bouche des enfants, dépasse l'entendement!
Le jour de l'audience consacrée exclusivement aux mineurs, le tonton paternel, au nom des victimes de «sévices», sort un répertoire qui met en émoi les magistrats, la greffière et les flics de service, et même les deux conseils qu'a constitués la marâtre Bournia.
Les gosses reprochent lourdement les coups et blessures causés. Ils portent de vilaines cicatrices. Ils en ont parlé à Bahia, leur tante paternelle, qui a préféré taire le scandale car elle a vu le bonheur dans lequel nage son frère. «Il n'est pas question de casser le rêve de mon frangin, je vais m'occuper des bambins!», pensa-t-elle tout bas.
Bournia, elle ignorait qu'elle était poursuivie pour «violences volontaires, sur la base de l'article 269. (ordonnance n°75-47 du 17 juin 1975) qui dispose que quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à un mineur de 16 ans et le prive volontairement d'aliments ou de soins au point de compromettre sa santé, ou commet volontairement à son encontre toute autre forme de violence, ou voie de fait, à l'exclusion de violences légères, est puni d'un emprisonnement d'un à 5 ans et d'une amende de 500 à 5000 DA».
Le jour où elle reçut la convocation, avec la mention «au bureau du parquet», elle ne ferma pas l'oeil et demanda à monsieur s'il avait une connaissance du côté de la magistrature.
La réponse fut un non catégorique et définitif. Il devina le sort qui attendait sa bien-aimée, mais tint bon! La première convocation permit à la dame venue rendre compte de sa conduite envers ses beaux fils et recevoir son dû! Hélas!
«Covid-19» n'avait pas permis la tenue du procès jusqu'à ce que tout aille mieux pour la nation!

De Quoi j'me Mêle

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