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La tourmente de Nesrine

Le pire des licites, demeure, en tout état de cause, le divorce. Et le divorce reste un prisme déformant pour la suite des évènements...

Nesrine.G.Trente-six ans, a quitté le tribunal, titubante, chancelante, les oreilles basses, les yeux cernés, la lèvre inférieure tombante, se remémorant la récente minute du noir prononcé de divorce qu'elle a tant voulu, cherché, couru de gauche à droite, hélas! Elle n'en est pas plus heureuse qu'avant de faire les démarches pour obtenir la séparation souhaitée.
Une séparation programmée par Nesrine, cette maman de deux beaux enfants qui, depuis près de huit mois, a «dessiné» les contours de la rupture. Il faut dire tout de suite que Fouad.R, son mari, n'a rien fait pour garder intact le foyer qu'il a toujours désiré: beuveries, engueul... cris, malentendus avec les proches, insultes gratuites, coups et blessures le plus souvent échangés, tard dans la nuit, balbutiements à répétitions, etc. Hélas pour tout le monde, la cassure est là: pour la famille d'abord qui est pourtant restée hors du ring de la lutte acharnée des deux parties intéressées par la déchirure; pour les enfants, ensuite, qui comprendront plus tard le pourquoi de ce drame familial; pour le mari, abasourdi, depuis le premier jour où madame l'a pris en aparté pour lui signifier les yeux dans les yeux: «Ecoute - moi bien, j'entends d'abord que tu suives ma position née d'interminables malentendus. J'ai trop pris sur moi les bêtises que tu as souvent commises, le plus souvent aux dépens de mes proches qui se sont peu à peu détachés de nous. Ma mère a trouvé l'astuce pour ne plus remettre les pieds chez moi, arguant le fait qu'elle était souvent souffrante alors qu'il n'en était rien! Maman se porte comme un charme et tu le sais très bien! Je n'en peux plus. Je t'ai offert 1000 occasions de te redresser, en vain! Depuis notre union, as-tu seulement une seule fois rendu visite à mes parents, hormis durant les fêtes, et encore? Qui n'a pas noté que tu t'asseyais comme si tu étais sur des épines ou un brasero! Je n'en peux plus.
Le vase a débordé et le moment est venu pour moi de vivre ma vie comme je l'entends. Avec toi, la routine m'a bloquée. Je ne peux plus supporter cette malheureuse situation et je ne peux même plus respirer. S'il te plaît, je t'en conjure, donne-moi ma liberté: c'est tout ce que je demande!»
Le pauvre mari ne pouvait pas placer un mot. C'est fort, même très fort et franchement dramatique ce que madame venait de siffler, l'âme en peine, les larmes aux yeux, et le visage violet de douleur, sans évoquer les yeux qui ont perdu tous les cils à force de pleurer. Des torrents de larmes de désespoir, peut-être bien, et même si madame ne l'a jamais dit, des larmes de regrets avant l'heure. Face au juge, elle dira la même chose! Pourquoi donc? Oui des regrets, car plus tard, le quotidien d'une femme seule, avec en «prime», deux garçons à charge, sera, il n'y a aucun doute là-dessus, très infernal! Elever des garçons sera très, très difficile, surtout quand ils entreront de plain-pied dans l'adolescence.
Nesrine sera à ce moment là, seule, isolée. Elle sera perdue dans les dédales d'une vie difficile et incertaine. Personne ne sait, comment seront les longues et ennuyeuses nuits de cette mère de famille qui n'en voudra sûrement qu'à elle-même pour ce qu'elle subit. Oui, elle a voulu divorcer coûte que coûte, et à la fin, elle y est arrivée. Elle a enfin son divorce avec Fouad, son aîné de 15 ans. Elle a la garde de ses deux enfants en bas âge. Elle a terminé «la mère des batailles», à savoir l'obtention de la séparation avec Fouad et il ne lui reste qu'à s'organiser pour la suite qui ne sera pas un cadeau. Loin de là: élever deux bambins en l'absence du papa n'est pas chose aisée! Oui, ce que la malheureuse dame ignore, c'est l'âge ingrat des enfants, qui viendra mettre son gros grain de sel plus tard, car les bambins sont aujourd'hui en bas âge, des petits d'homme et bientôt, l'adolescence fera intrusion dans la vie et bonjour les dégâts! Mais pour le moment, elle n'en a cure et compte bien élever ses protégés à sa manière.
La justice, aidée en cela par le Code la famille, a tranché en organisant la séparation.
Le sacro-saint principe de la garde des quatre garçons, difficiles à éduquer par une femme seule, par-dessus le marché, a été aligné sur l'autre sacro-saint principe du droit de visite, mais tout de même.
Lorsqu'avant d'entrer dans la salle de délibérations, servant de salle d'audience pour le juge présidant le procès à huis clos, Nesrine nous promettait un «happy end» de l'affaire pour ensuite, nous souffler, l'oeil larmoyant: «J'aurais gain de cause, si Allah m'assistait dans cette dure, triste et éprouvante affaire car ce fut à l'issue d'une très longue réflexion que j'étais résolue à reprendre ma
liberté!».

De Quoi j'me Mêle

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