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Le procureur victime de...

Un procès hors du commun s’est tenu récemment au tribunal de Chéraga (cour de Tipasa).

La salle d'audience qui était pratiquement vide, à un peu plus de 10 heures, a vécu dimanche, un rare procès où le procureur - adjoint du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) a été victime de coups et blessures ayant occasionné un arrêt de travail de 30 jours. Les deux défenseurs ont tout entrepris pour avoir gain de cause dans ce «match» inédit et où les coups au-dessous de la ceinture, étaient nombreux. L'avocate de l'inculpé était dans son bon jour! Maître Nassima Aïd, l'avocate de Chéraga, défonça au-delà des limites, jouant à l'aise avec le statut de «victime» qui n'en était pas une, l'avocate a alors choisi l'attaque à outrance contre ce qu'elle a appelé «les ratés de la justice, de ce dernier trimestre»! Evidemment, comme la loi le lui permet, le procureur-adjoint, la victime dans ce dossier, n'était pas présente, préférant laisser le défenseur «descendre» Ramzi F. 32 ans, le gus qui s'est amusé à boxer le magistrat qui a rendu coup pour coup, en plein parking, svp, devant un monde fou à cette heure où tous les travailleurs sortaient pour le travail. Jamais depuis bien longtemps, cette avocate de Chéraga n'avait enfourché une jument en furie, pour tenter de prendre d'assaut la citadelle du statut de victime, dans lequel s'était réfugié le magistrat. Elle criait presque devant les magistrats silencieux, car attentifs devant les péripéties de ce procès où il est nettement apparu que le défenseur de l'inculpé avait plus d'un tour dans sa gibecière surtout cette histoire de non- utilisation du «privilège de juridiction» qui veut que l'agresseur du procureur-victime n'aurait jamais dû être entendu au tribunal dans lequel travaille madame la procureure -victime!!! Elle dit, haut et fort qu' «un magistrat doit être un exemple partout où il évolue! Le sang-froid est son arme principale et en aucun cas, il ne doit jamais afficher sa qualité dehors, surtout devant la foule! Il est un simple citoyen, respectable et respecté. Nous flétrissons les passe-droits, d'où qu'ils proviennent! Vous imaginez un seul instant, mon client en train de rosser son adversaire sans réaction aucune de la part de monsieur le procureur? Non! Nous aussi, avons présenté un certificat médical dûment rempli par l'interne de service et non, comme la victime, en l'occurrence, monsieur le procureur, qui a osé présenter un certificat médical signé par le médecin légiste, et non comme le prévoit la règlementation en vigueur, par le médecin-interne!
Après de rudes joutes à la barre, où l'inculpé s'est vaillamment défendu, fort du soutien de maître Nassima Aïd, la juge prit acte des réquisitions du représentant du ministère public qui a alors réclamé une peine d'emprisonnement ferme d'un an. Il est vrai que le parquetier avait, auparavant, déploré cet incident, regrettant au passage le «ciné» créé par ces escarmouches. Après une courte mise en examen de Sabrina Lourari, la pésidente annonça le verdict soulageant pour l'inculpé, car il est arrivé au bout de sa détention provisoire, Le défenseur de la victime a, lui, joué sur du velours, sans hurler, sans essayer d'ameuter la chancellerie, ni même les présents dont une grosse poignée d'avocats, curieux d'assister à un procès où un jeune procureur, marié, père de deux petits enfants, exactement comme l'inculpé. D'ailleurs, tout au long des longs et sereins débats, il semblait avoir amèrement regretté son geste fou, celui de s'en être pris à quelqu'un dont il ignorait le statut! Ce qui a amené le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) à qualifier les faits à leur juste valeur juridique. Les parties en furie se sont prises au collet, sans merci. Hargneuse, acharnée et sanglante, selon les écorchures relevées par le médecin légiste, la bataille en était vraiment une. D'ailleurs, ce qui a laissé l'opinion publique locale sur l'envie de se déplacer au lointain tribunal pour savoir surtout, le pourquoi de la rixe. L'inculpation allait dans le sens des termes de l'article 264 du Code pénal, (loi 06-23 du 20 décembre 2006) qui, évidemment, prévoit: «Quiconque, volontairement, fait des blessures ou porte des coups à autrui ou commet toute autre violence ou voie de fait, une maladie ou une incapacité totale de travail pendant plus de 15 jours est puni d'un emprisonnement d' un (1) à cinq (5) ans et d'une amende de 100 000 DA à 500 000 DA...» La victime avait présenté un arrêt de travail de 30 jours! C'est dire si c'était sérieux comme «coups et blessures à mains nues»! Ils l'ont su dès la lecture de l'ordonnance de renvoi, par Sabrina Lourari, la plus que correcte présidente de la section correctionnelle du tribunal de Chéraga, dont les alentours étaient bondés, car à l'intérieur de la salle, il n'était pas question de laisser tout ce beau monde assister, Covid-19 l'ayant voulu et imposé.

De Quoi j'me Mêle

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