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La chronique judiciaire

Le tôlier n’etait pas un drogué

Maître Nassima Aïd, l’avocate de Chéraga (cour de Tipasa), était sur un brasero du fait que son client...

La salle d’audience du tribunal était assez exiguë ce jour, pour contenir la foule venue en nombre à cause de l’inculpation de deux garçons connus, appréciés et aimés du quartier le plus populeux de la capitale. Traînant le boulet de la grave inculpation de trafic de drogue, les deux amis risquent gros depuis le temps que ce genre d’inculpations n’a jamais vu d’indulgence de la part des juges du siège , implacables quant à l’application de la loi. Ces juges sont d’autant plus impitoyables quand il s’agit de récidivistes. Et l’un d’eux, l’est ! Oui, Maître Aïd ne se sentait pas bien, mais alors, pas du tout car son jeune client, poursuivi et inculpé très lourdement dans une sale affaire de trafic de drogue, risquait une moche peine d’emprisonnement ferme, outre une très grosse et forte amende. Pauvre Hakim Z. ! L’inculpé, lucide et calme, met du sien en interrompant les propos de Tarek. R. Le coinculpé, dont les réponses aux questions de Maître Azzedine Gasmi l’avocat rouquin de BouIsmaïl «soulageaient» le client. Hakim tient bon. Il déclare au tribunal qu’il a connu Tarek à Staouéli (Alger). «Comme ça, autour d’un café sur la terrasse d’un restaurant où je devais déjeuner et ce n’est même pas une connaissance. Cependant, je peux vous assurer d’une chose : je n’ai jamais touché à la drogue. Je n’ai pas encore compris, mais alors pas du tout, pourquoi ce Tarek que je vois pour la seconde fois de ma vie, (la première fois fut au moment de la confrontation devant le procureur), qui semble très net et insoupçonnable, m’a mouillé.» Je n’arrive même pas à situer l’os. Je ne le connais pas, ni jamais fréquenté ni de près ni de loin !» récite presque l’inculpé qui regarde autour de lui comme s’il cherchait quelqu’un pour le tirer d’affaire. Cependant, Tarek maintient ses dires : «Hakim a déposé le paquet chez moi. Trente minutes après, les policiers sont arrivés et découvert le pot aux stups» mâchonne-t-il, avant que le représentant du ministère public ne s’exclame sur le pourquoi Hakim et pas un autre jeune. «Les deux inculpés revendent et c’est la stricte vérité, de la drogue». clame-t-il, sûr de ce qu’il avance. Rien que pour cela, il baissera la tête comme un taureau allant charger le toréro et requiert une peine d’emprisonnement ferme d’un an pour chacun des deux prévenus.
Le procureur a été magnanime car ses demandes ont été puisées dans la loi «relative à la prévention et à la répression de l’usage et du trafic Illicites de stupéfiants et de substances psychotropes». L’homme de loi est allé directement au fameux et terrible article 17 de cette même loi que les juges du siège manient de fort belle manière en vue de persuader les chauds partisans de la récidive, ce mot «tueur» dont les autorités craignent son retour dans les débats des procès relatifs à la lutte sans merci et implacable contre l’usage et la commercialisation de came. D’ailleurs, c’est dans ce sens, que l’article 17 de la loi relative au trafic de drogue dispose qu’«est punie d’un emprisonnement de dix (10) ans à vingt (20 ) ans et d’une amende de 5 000000 DA à 50 000 000 DA, toute personne, qui, illicitement, produit, fabrique, détient, offre, met en vente, vend, acquiert, achète pour la vente, entrepose, extrait, prépare, distribue, livre à quelque titre que ce soit, fait le courtage, expédie, fait transiter ou transporte des stupéfiants ou substances psychotropes.
La tentative de ces infractions est punie des mêmes peines que l’infraction consommée. «Les actes prévus à l’alinéa 1er ci-dessus sont punis de la réclusion perpétuelle lorsqu’ils sont commis en bande organisée.» Maître Azzedine Gasmi, l’avocat de Bou-Ismaïl cour de Tipasa), prend à bras-le-corps sa plaidoirie en s’appuyant sur la personnalité du codétenu venu aujourd’hui en qualité d’inculpé ayant bénéficié de la liberté provisoire. «Si Tarek est un drogué notoire en pleins soins, Hakim, mon client, un tôlier, est loin de tout ce qui peut mener en taule» !, a affirmé le conseil qui a sauté une ultime fois sur la personnalité de son client. «Il ne fume même pas de tabac ordinaire, il est victime d’une malheureuse coïncidence qui est allée droit sur une méprise. Je vous le demande en toute simplicité : relaxez ce malheureux inculpé au nom de l’innocence, et je dirais même «au nom de la présomption d’innocence !», a clamé le plaideur qui n’a pas cessé une seconde de fixer la juge qui tambourinait sur le pupitre, une façon comme une autre de montrer sa patience au moment de l’intervention de l’avocat qui a eu le mérite d’aller droit au but sans chercher à dribbler, se répéter, histoire bien connue des initiés, d’endormir le tribunal. Comme promis à la fin des débats de ce dramatique procès, en toute sérénité, la présidente, prononça le verdict en fin d’audience. Tarek est condamné à une peine d’emprisonnement de six mois ferme tandis que Hakim a été purement et simplement relaxé puisqu’il a été victime d’une méprise. Ce qui signifie que «la justice est là. Elle veille à la bonne réputation de la magistrature et tant pis pour ceux qui n’y croient pas», déclare, heureuse comme un bébé qui vient de récupérer son jouet, maître Nassima Aïd, en fin d’audience.

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