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«EN AVANT-PREMIÈRE UN FILM DOCUMENTAIRE SUR LA VIE ET LE PARCOURS DE DJOHER AMHIS», INTITULÉ UNE FEMME D'EXCEPTION

La Sittelle de Kabylie

Ce documentaire biographique réalisé par mehmel amrouche sous la direction de malek amirouche et écrit par lila ait larbi, a été projeté en partenariat avec la cinémathèque d'alger, le dimanche 3 juillet 2016, en soirée, dans la salle de la rue larbi ben m'hidi.

La presse nationale a longuement évoqué le déroulement de cette soirée culturelle qui a réuni autour de Madame Djoher Amhis-Ouksel, un public amoureux du Livre Algérien et fervent de la Lecture Algérienne, ainsi que se trouve tout à fait disponible notre conscience à valeur humaine. À titre d'exemple, j'invite mes lecteurs à lire, entre autres, le chaleureux article, paru dans L'Expression du samedi 9 juillet, p. 21, de M.Lounis Ait Aoudia, président de l'Association des Amis de la Rampe Louni Arezki (Casbah-Alger) et des Amis tout court de la Culture nationale en général et du patrimoine de la Casbah d'Alger. Permettez-moi de rappeler quelques aspects caractéristiques de l'autobiographie de Madame Djoher Amhis-Ouksel, un ouvrage émouvant et très instructif, intitulé Le Chant de la Sittelle (*) dans lequel elle se confie en femme intellectuelle, libre de sa pensée éducative souveraine, à ses lecteurs et, en sous-titre, suit cette indication fort significative: Prélude à une chronique d'hier et d'aujourd'hui. (Lire L'Expression du mercredi 23 janvier 2013, p. 21. Le Temps de lire: Pour une symphonie humaine.) Madame Djoher Amhis-Ouksel raconte avec une grande pureté de style, de patience et de conscience une époque où la passion d'être soi s'opposait intelligemment à la tendance facile à se laisser assimiler par le chant de sirènes diverses et variées au service du système colonial. Il faut donc lire son livre de 144 pages; il est dense et son pouvoir est long. Sans doute alors comprendra-t-on pourquoi ai-je écrit ailleurs: «La poésie donne à la femme la fortune d'être elle-même, assez fragile pour être généreuse, assez digne pour être glorieuse, assez maternelle pour être la maîtresse de ses enfants et, sous les talons de cette mère-là, se trouve le Paradis.» J'y ajoute aujourd'hui ceci: «À mon sens, il est totalement indigne que nous allions chercher ailleurs ce que nous avons déjà en tout bien chez nous.»
Les idées et les activités de Madame Djoher Amhis-Ouksel éduquent et instruisent. Et tel l'oiseau, la Sittelle soudain disparue du Mont Babor, massif de la Petite Kabylie, soudain réapparue en 1973. Ce passereau de taille moyenne (12 cm), à la queue courte, à la tête grosse, au bec puissant, est enregistré en ornithologie par le naturaliste amateur belge Jean-Paul Ledant, en 1975. Et puis, voici venu le temps de se raconter pour Madame Djoher Amhis-Ouksel. Elle est celle que ses proches nomment «Titem» par affection et qui a choisi de signer Le Chant de la Sittelle, car ce diminutif de Fatima, - prénom inspiré du mot arabe signifiant «la jeune chamelle sevrée» ou formé par allusion à «celle qui se tient à l'écart du péché», c'est-à-dire Fatima Zahra, La Resplendissante, le symbole des symboles des femmes de la haute tradition islamique.
Le film documentaire et certainement beaucoup plus l'ouvrage Le Chant de la Sittelle prêtent le temps au poète de dire et de se dire: La Sittelle-symbole et la femme-poète ont le même chant de la nature et de la vie: «Je ne suis pas morte / Je ne suis pas la dernière sittelle / Mon chant se fera entendre. / Mon chant est vie / Mon chant appelle / Mon chant rallie / Mon chant réconcilie / Mon chant brise le silence, / la résignation, / la soumission, / la fatalité. / C'est le chant des ancêtres, / de la Terre, / de nos frères.»

La Sittelle de Kabylie
Voici le texte de ma contribution que M.Lounis Ait Aoudia a bien voulu lire, à ma demande, à l'assistance après la projection du film documentaire consacré à Madame Djoher Amhis-Ouksel:
«Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers amis,
La Sittelle de Kabylie , Kâsar el djoûz el qabâilî, [L'oiseau] Croqueur de noix [?] ou Sitta Ledanti) est parmi nous, ici, dans cette salle, comme toujours dans les grandes et belles rencontres qui sont des fêtes comme celle-ci et naturellement à la veille de la célébration du cinquante-quatrième anniversaire de l'Indépendance de notre cher pays.
La Sittelle de Kabylie, nous la connaissons tous. Elle appartient à l'Algérie, puisqu'elle est née dans une région des enchantements, entre autres, la Kabylie, bellement située dans notre Algérie de gloire et d'héroïsme, de légitimes ambitions de rêves et de devoirs, de miracles et d'humanisme. En somme, là où s'entremêlent à merveille les valeurs de notre histoire, de notre civilisation, de notre culture et de tous nos Arts traditionnels et modernes qui caractérisent l'infrangible force de notre spiritualité saisie totalement par l'amour que nous éprouvons pour notre patrie...
Merci, Madame Djoher Amhis-Ouksel, notre soeur aînée dans l'art d'éduquer et instruire, d'être encore aujourd'hui le sujet, si j'ose dire, pédagogique qui est proposé à cette assemblée intelligente et fraternelle.
J'ai évoqué la Sittelle, chère Madame, car c'est un oiseau qui vous est cher, il est endémique de votre chère Kabylie, un oiseau délicat dont le sifflement et parfois le trille rapide produisent le chant précieux à la raison et subliment l'intelligence et l'amour des siens et de son pays. J'essaie, par là, chère Madame, de rappeler bien sûr votre livre Le Chant de la Sittelle qui est une autobiographie pleine de beauté et de bonté à l'égard de vos parents, de votre mère et de votre père, de vos enfants, de votre famille la plus large - permettez-moi ce clin d'oeil; j'y ajoute votre époux Sî Belkhir, un ami à la pensée chaleureuse et claire. Quant à vous, votre pensée est aussi bien orientée vers vous-même, - vous avez charge d'âme. J'ai lu, en effet, cette confession, le chant de la Sittelle, quand vous écrivez assez fortement pour nous émouvoir: «Je ne saurai jamais ce que c'est qu'être moi. Je dois à tout prix recomposer un autre personnage, sous peine de mort, retrouver mes droits à l'existence... La dimension perdue, au lieu de m'empoter, doit au contraire m'aider à me retrouver Je suis la fille de mes parents, je suis la femme de mon mari, je suis la mère de mes enfants. La société, l'école, la famille - et pourquoi pas? - ont perverti ma nature:... Je refuse l'écrasement, l'étouffement, la mort par les autres, par la parole et le regard des autres.» Madame, c'est fort et bravo! De même, je note que votre sentiment de femme écrivain se confond librement, magnifiquement avec celui des femmes et des hommes que vous côtoyez et qui aiment et qui servent la patrie commune: l'Algérie. Et vous avez déjà répondu à telle question; «Comment ne pas faire le rapprochement avec le chant profond de notre terre, le chant d'existence. Chant de la montagne, chant du pays tout entier qui retrouve sa vibration première?»
Ce «rapprochement» incessant, Madame Djoher Amhis-Ouksel l'a construit inlassablement par plusieurs formations dans l'Éducation et des études universitaires et par une longue pratique d'enseignante et de femme auteur d'ouvrages pédagogiques, notamment ceux qui aident à savoir lire les oeuvres littéraires, faisant à raison la promotion de la lecture générale, et tout en assumant des activités importantes d'aide aux jeunes. Je peux lui appliquer aisément une des «Maxime pour révolutionnaires» de George Bernard Shaw, très connue par ceux qui éduquent et instruisent, la voici: «Celui qui peut, agit. Celui qui ne peut pas, enseigne.» Madame, cela aussi est un clin d'oeil, car «Lire, c'est vital,» et c'est pourquoi nous avons essayé de le montrer ensemble - nous étions 34 contributeurs - dans «À quoi sert le livre?», éditions Enag, Alger, 2013. Amine Goutali, journaliste perspicace à «Horizons», m'ayant honoré de l'appellation d'«Homme-Livre», veuillez accepter, Madame, que je vous honore de l'appellation de Dame-Lecture...
Madame Djoher Amhis-Ouksel, durant cette soirée vous êtes encore et à jamais la Sittelle de Kabylie, située dans notre coeur. Nous avons regardé avec émerveillement le magnifique documentaire qui vous a été consacré et surtout, croyez-moi, chère Madame Djoher Amhis-Ouksel, nous agirons certainement par rapport au chant de la Sittelle, tel que vous nous le demandez dans ces vers bruissants de tendresse, de rêve et de savoir-être:
«Non! Ne pleurez plus! Écoutez! / Écoutez! / Entendez-vous l'eau enfouie dans les profondeurs?»
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers Amis, je souhaite le triomphe du Livre Algérien, je vous demande d'applaudir. Merci.»

(*) le chant de la sittelle de Djoher Amhis-Ouksel Édition Espace Libre, Alger, 2012, 144 pages.

De Quoi j'me Mêle

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