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SILA 2019 / Rabéa Djalti, Maïssa Bey, Bahia Rachedi, Djoher Ouksel…

Ces Algériennes qui «accouchent» des livres

La chose qui a retenu le plus l’attention lors de cette 24ème édition du Salon international du livre d’Alger est la présence phénoménale du nombre de femmes ayant édité des livres et dont la plus grande partie était présente dans les différents stands pour dédicacer leurs ouvrages. Que ce soit en langue amazighe, en arabe ou en français, elles étaient des centaines d’auteures-femmes à avoir marqué de leur empreinte un Salon du livre qui a tenu toutes ses promesses. Certes, le succès n’a pas été au rendez-vous pour toutes ces femmes écrivaines, mais il n’en demeure pas moins que dans une société où la femme sort à peine la tête de l’eau ces dernières années (à cause d’un conservatisme qui a encore la peau dure), la participation féminine impressionnante au Sila est un signe qu’une révolution se fait, doucement, mais sûrement, s’agissant de l’émancipation de la femme.
Si certaines auteures ont choisi de signer leurs livres par des pseudonymes pour ne pas trop s’exposer, la majorité s’affiche, en revanche, de manière directe. Ces femmes qui écrivent touchent à tous les genres, à commencer par le roman, mais aussi la poésie et l’essai.
Celles qui étaient présentes physiquement étaient fort nombreuses et elles s’appellent, entre autres bien sûr, car on ne peut pas les citer toutes : Maïssa Bey, Nadia Sebkhi, Hanane Bourai, Khedidja Ait Hamouda, Bahia Rachedi, Djouher Ouksel (malgré le poids de l’âge), Kahina Temzi, Meriem Guemache, Rabea Djalti, Fouzia Belaid…
C’est donc une mini-révolution que mènent ces femmes qui ont fait irruption dans un univers qui, il n’y a pas si longtemps, était réservé uniquement aux femmes en Algérie, surtout. Si les auteures femmes qu’on vient de citer étaient concrètement présentes au Sila pour dédicacer leurs livres et rencontrer leurs lecteurs, de nombreuses autres femmes étaient présentes par leurs ouvrages qu’on a trouvés dans des dizaines de stands.
Mais elles n’ont pas pu être présentes concrètement pour une raison ou une autre.
Les auteurs femmes qui revêtent désormais le statut d’écrivaines algériennes, en plus d’écrire dans les trois langues (amazighe, arabe et française), appartiennent à toutes les générations. Il y a la génération de Maïssa Bey et Rabéa Djalti et Nadia Sebkhi, entre autres, qui sont, en quelque sorte, les aînées et les dignes héritières d’Assia Djebar, Fadhma Ath Mansour Amrouche et Taos Amrouche. Il y a ensuite la génération des jeunes écrivaines femmes dont la plus jeune, à savoir Kahina Temzi a moins de vingt ans. D’autres auteures appartenant à cette catégorie de femmes écrivaines jeunes sont incarnées par l’auteure Hanane Bourai (auteure de trois romans aux éditions El Amel et Apic) mais aussi Lynda Koudache, écrivaine en tamazight et auteure de deux romans (« Aâchiw n tmes » et «Tamachahouts nategarouth ») et également lauréate du Grand Prix littéraire Assia Djebar du meilleur roman en langue amazighe.
Malheureusement, de nombreuses écrivaines n’ont pas pu aller très loin dans leur carrière puisque le destin en a décidé autrement. Il s’agit des regrettées Dihia Louiz et Kaissa Khalifi, auteures de romans et de recueils de nouvelles en langue amazighe nous ayant quittés à la fleur de l’âge.
Mais leurs livres étaient là, au Sila, et seront dans les librairies pour témoigner de leur présence éternelle et attester de leur talent, cisaillé certes par la mort, mais incontestable du reste. Le Salon international du livre d’Alger a été une opportunité pour de nombreuses écrivaines femmes écrivant aussi en langue arabe d’occuper différents espaces dans les stands des éditeurs algériens comme Baghdadi, El Ikhtilef, Dahleb, El Ouma, Hibr, Barzakh, Apic, Alpha, etc., pour clamer et confirmer leur part dans ce Salon international du livre d’Alger non seulement en tant que visiteuses, lectrices ou éditrices, mais aussi en tant qu’écrivaines.
Il est utile de rappeler enfin que même le secteur de l’édition du livre est actuellement investi par de nombreuses femmes qui gèrent avec un savoir-faire incontestable et reconnu le domaine très difficile de l’édition. De nombreuses maisons d’édition ont des femmes à leur tête.
C’est le cas de l’Anep avec la directrice de son département de l’édition Assia Baz, mais aussi Barzakh (Selma Hellal), Alpha (Malika Laib), El Ibriz (Samira Bendris) ou encore El Kalima (Naima Beldjoudi), Dalila Nadjem (Dalimen) … En Algérie, le livre est donc entre de bonnes mains.

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